Le gus et sa famille habitent sur l'île depuis fort longtemps. Il avait un grain dans la tête et s'est radicalisé tout seul dans son coin. Il ne s'agit pas d'un acte terroriste et, d'ailleurs, la cellule antiterroriste n'a pas été saisie.jeandu53 a écrit : ↑07 novembre 2025 09:45L'actualité de ces dernières années montre qu'aucun endroit en France n'est préservé du terrorisme et de la violence. On n'est plus à l'abri nulle part, même dans de petites communes qui, il y a encore 20 ans, étaient préservées de toute forme de violence.Corvo a écrit : ↑07 novembre 2025 06:20 Oléron est une île, pas un îlot de «France préservée»
Ni territoire perdu ni refuge protégé comme l’a martelé l’extrême droite, l’île d’Oléron où, mercredi, un homme a percuté plusieurs piétons et cyclistes avec son véhicule, connaît les mêmes problématiques sociales, économiques et politiques que le continent.
Hier, dans la matinée, alors que j’assiste à un atelier sur le journalisme et l’intelligence artificielle, je reçois un message de ma mère, oléronaise : «Un déséquilibré a blessé plusieurs personnes à Saint-Pierre et Dolus, l’île est aux abois.» Début d’une journée où l’effroi a vite cédé le pas à la sidération. L’île d’Oléron «sous le choc» après l’attaque à la voiture bélier d’un habitant de 35 ans : jamais probablement, de mémoire d’Oléronais, l’île n’aura été ainsi sous la loupe médiatique de l’info continue, et pour un motif si anxiogène.
Cette sidération, légitime, trouve vite ses exégètes, en particulier à droite dans les propos d’Eric Zemmour sur X, pour qui Oléron est «l’un de ces refuges pour ceux qui voudraient vivre dans une France préservée». Le refrain s’installe sur les réseaux et dans les médias, comme sur la radio du média Frontières où Oléron est un «symbole de tranquillité». Un paradis dont témoignent aussi les îliens interrogés ici et là : sur l’île, tout le monde se connaît, il ne se passe jamais rien !
La sidération passée, il est grand temps d’apporter un démenti : non, l’île d’Oléron n’est pas une île habitée par des hobbits bienheureux, où la vie coulerait telle un long fleuve tranquille, où l’on trinquerait tous les soirs sur la terrasse en se réjouissant de vivre dans ce petit joyau de verdure.
Les préoccupations consistent comme ailleurs à…
Non, tout le monde ne se connaît pas à Oléron, où d’ailleurs la population dépasse largement les 22 000 personnes indiquées par l’Insee en 2022. Entre la fluctuation des résidences principales, secondaires (l’habitat en mobil-home, ainsi que les multiples et récents chantiers de construction), elle est difficile à quantifier.
Il n’y a guère que ceux qui ont les moyens de s’y installer pour leur retraite, ou les «pimpins» et les «baignassaoût» (traduction : «les vacanciers») qui peuvent livrer cette vision paradisiaque déconnectée des réalités. Car ceux qui y vivent ont exactement les mêmes problèmes qu’ailleurs. Ils ont des galères de logement, en particulier depuis la flambée post-Covid-19 du prix de l’immobilier. Pas toujours de fric, pas toujours de boulot, souvent des emplois saisonniers où jeunes et vieux cravachent au black, dans des conditions de travail difficiles et précaires, et pour une rémunération fluctuante.
Les préoccupations consistent comme ailleurs à bien se nourrir, se divertir, occuper les ados, trouver une formation ou un métier qu’on aime, éviter les ennuis, notamment la drogue, qui y circule en lien avec l’important trafic du port de la Cotinière, où habite Jean G., le conducteur. Sans compter les enjeux de transport et d’isolement liés à l’insularité : passer le pont, franchir cette barrière océane et symbolique, se rendre «sur le continent» est une petite et parfois rare expédition.
La sidération, ce n’est pas que notre «paradis» soit rattrapé par le réel. Celui-ci n’est pas différent du continent, en tout cas des zones touristiques qui sont toutes, en effet, plus «tranquilles» hors-saison. Elle vient du fait que Jean G. aurait pu percuter n’importe lequel d’entre nous. Qu’il y a une semaine, c’est ma belle-sœur qui faisait son jogging sur ces routes. Elle vient de ce que désormais, tous les Français ayant suivi les infos connaissent leurs noms, Arceau, le Treuil, ou le port de «la Coti» avec ses riches armateurs et ses marins «cotinards» à la vie dure. Ces endroits qui nous ont vu grandir, dans une nature majestueuse et sauvage, si familière que nous la voyons sans la regarder.
Comme d’autres, à commencer par le maire de Dolus, l’Oléronaise que je suis est triste de se dire que «maintenant, on parlera de l’île d’Oléron pour ça, et c’est bien dommage». Car Oléron n’est ni un îlot de tranquillité ni un territoire perdu de la république, gangréné par l’islam radical. D’ailleurs, Jean G. réside à la Cotinière, place forte de l’extrême droite qui y bat des records à chaque élection. C’est une île traumatisée, qui va devoir panser ses plaies, avec le risque de s’engouffrer plus encore dans une rhétorique civilisationnelle agitant l’épouvantail fallacieux de l’étranger criminel. A quelques mois des municipales, et dans un territoire où la gauche est à la peine, le défi est de taille.
https://www.liberation.fr/idees-et-deba ... JWCRMSGSI/
"D'après l'examen psychiatrique, Arnaud Laraize mentionne "un trouble de la personnalité, marqué par des conduites addictives", "un état limite, le fameux borderline qui décrit la personnalité de l'auteur", précise-t-il. Le médecin psychiatre "dit très clairement qu'il n'y a pas d'abolition du discernement. Mais il constate une altération du discernement", ce qui signifie qu'il est "responsable partiellement de ses actes et qu'il bénéficiera, le cas échéant, d'une diminution de peine, si la cour d'assises l'estime nécessaire, au vu de ses troubles de la personnalité", ajoute le procureur. D'autres expertises psychiatriques vont être diligentées."
https://www.franceinfo.fr/faits-divers/ ... 01144.html
Ma fille souffre du même trouble que l'auteur des faits, un trouble bordeline. Elle prend des anti-dépresseurs et est suivie par une psychologue.
Les personnes atteintes sont plus facilement soumises au stress et sont incapables de gérer plusieurs choses à la fois. Si vous leur dites : il faut aller à la sécu faire ceci, puis faut aller à la CAF pour faire cela, puis faut aller aux impôts faire encore cela : pour vous, pas de problème, vous gérez et vous vous organisez. Pour une personne bordeline, elle montera en stress et sera incapable de gérer cela. Elles ne savent pas non plus gérer leur argent qu'elles dépensent très vite dès qu'il y en a. Aussi, elles peuvent alterner des phases de déprimes, puis des phases d'exaltation.
Je m'adapte à son comportement et je reste calme.
Maintenant, il faut savoir si l'accusé avait un suivi psychiatrique, était médicamenté. Cela n'excuse pas son geste, mais une chose est sûr, son acte tient plus de la psychiatrie que du terrorisme.
