https://www.lefigaro.fr/societes/l-ue-r ... s-20251216L’Union européenne a renoncé mardi à imposer aux constructeurs automobiles de passer au tout-électrique en 2035, une mesure environnementale phare, face à la crise que traverse le secteur en Europe. Après cette échéance, les constructeurs pourront continuer à vendre une part limitée de voitures neuves équipées de moteurs thermiques ou hybrides, sous réserve de respecter de multiples conditions, notamment de compenser les émissions de CO2 qui découleront de ces «flexibilités», a précisé la Commission. «L’objectif reste le même, les flexibilités sont en réalité des réalités pragmatiques au vu de l’adhésion des consommateurs, de la difficulté des constructeurs à proposer sur le marché du 100% électrique pour 2035», a déclaré mardi le commissaire européen Stéphane Séjourné.
Deux ans après avoir acté la fin de la vente des voitures essence et diesel neufs en 2035, l’Union européenne ajuste finalement sa copie. La sortie du thermique devait pourtant incarner l’un des marqueurs forts grand «Pacte vert européen». Mais le contexte a changé, à mesure que le marché de l’automobile a ralenti. L’industrie automobile européenne est «en danger de mort», avait alerté en mars dernier Stéphane Séjourné. Les ventes de véhicules électriques progressent moins vite que prévu, tandis que les rivaux chinois voient leurs parts de marché s’envoler.
Passer la publicité
En parallèle, la Commission européenne a annoncé ce mardi qu’elle allait accorder 1,5 milliard d’euros de prêts à taux zéro aux entreprises qui produisent en Europe des batteries pour véhicules électriques, dans le cadre d’un vaste plan de soutien au secteur automobile. Parmi les autres mesures de ce plan, la Commission va encourager le «verdissement» des flottes de véhicules des entreprises via des objectifs chiffrés par pays, soutenir le développement de petits véhicules électriques européens, et instaurer la «préférence européenne», c’est-à-dire des obligations de contenus «made in Europe» dans les chaînes de production.
Allemagne, Italie et Pologne contre la deadline de 2035
Depuis des mois, plusieurs États membres et élus influents ont poussé Bruxelles à revoir la mesure phare du Pacte vert, adoptée sous le premier mandat d’Ursula von der Leyen : l’arrêt, en 2035, des ventes de voitures neuves, autres que 100% électriques. L’Allemagne, soutenue par l’Italie ou la Pologne, a pesé pour rouvrir le débat et autoriser après 2035 la vente de véhicules thermiques.
La France et l’Espagne, de leurs côtés, ont plutôt plaidé pour un maintien strict du cap fixé pour 2035. Pour Paris et Madrid, l’assouplissement de l’interdiction du moteur thermique va fragiliser les investissements déjà engagés par les constructeurs dans l’électrique. Selon l’ONG environnementale T&E, le ralentissement de l’électrification est une «erreur stratégique», qui va accentuer le retard des Européens par rapport à leurs concurrents asiatiques. La Commission européenne, elle, a tranché et a tenté de maintenir l’équilibre entre la préservation de l’objectif climatique et les réalités économiques.
A chacun de commenter.....


