"Gilets jaunes" : Jacline Mouraud envisage une candidature en 2022
Se disant "gaulliste", elle s'imagine en "candidate des territoires et des terroirs".
Elle est l'une des inspiratrices du mouvement des "gilets jaunes", avec une vidéo postée sur les réseaux sociaux, dans laquelle elle lançait "mais qu'est-ce que vous faites du pognon ?" Aujourd'hui, ses relations avec les "gilets jaunes" se résument surtout à des critiques et des menaces de mort. Ce qui ne l'empêche pas d'envisager une candidature à l'élection présidentielle en 2022;
Tout est parti le jeudi 18 octobre 2018 d'une interview de l'ancien ministre de la Transition écologique François de Rugy. "Il annonçait qu'on allait avoir des péages à l'entrée des grandes villes. Je me suis dit: c'est pas possible, ils ne se rendent pas compte de l'état de nos finances", se souvient la Bretonne, fille d'un maçon et d'une crêpière.
À l'époque, Jacline Mouraud faisait essentiellement "des vidéos comiques" pour "donner un rayon de soleil" à ses amis.
Mais cette fois, c'est différent: elle en "a marre". "J'ai fait ma petite liste de tout ce qu'on subissait en tant que conducteur et j'ai fait mon coup de gueule", dit-elle.
La quinquagénaire, qui gagne sa vie en jouant de l'accordéon dans des thés dansants, prend alors son smartphone et réalise "en une seule prise" une vidéo, dans laquelle elle interpelle "Monsieur Macron" et dénonce "la traque aux conducteurs". Péages, "chasse" aux véhicules diesel, radars, prix du carburant, contraventions: tout y passe. Avec un refrain: "Mais qu'est-ce que vous faites du pognon des Français ?!" Elle sera vue six millions de fois.
"Y a un moment, quand on est excédé, il faut que ça sorte. Quand ça a été dit, j'ai été soulagée. J'ai mis ça sur mon Facebook et puis, après, je n'y ai plus pensé", raconte-t-elle.
Mais très vite, la vidéo devient virale et les témoignages affluent. Invitée à débattre à la télé avec des députés, Jacline Mouraud reçoit peu après une réponse filmée de la secrétaire d'État à l'Écologie Emmanuelle Wargon.
"Toute ma vie a changé", dit cette mère de trois enfants adultes. Devenue une des porte-parole du mouvement naissant des "gilets jaunes", elle appelle, dès les premières violences à Paris, à une "sortie de crise" et est reçue à Matignon, ce qui lui vaut des menaces de mort de la part des plus radicaux. Mais "plus ils me menacent, plus je suis motivée", assure-t-elle. "Passionnée" par la politique, elle lance en janvier un micro-parti, Les Émergents, mis "entre parenthèses" quelques mois plus tard, après le départ de plusieurs membres du bureau qui dénoncent son "culte de la personnalité". "Je les remercie d'être partis. De toute façon, ils m'auraient trahie un jour ou l'autre", affirme-elle
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