Les faits reprochés à la jeune femme auraient eu lieu lors d'une manifestation pour Adama Traoré, le 2 juin 2020 à Paris.
Le 2 juin 2020, en début de soirée, une foule immense convergeait vers la porte de Clichy, bientôt suivie de renforts de forces de l'ordre mobilisés en urgence, sous les yeux éberlués des habitants du 17e arrondissement de Paris.
Source:Le Figaro.
Les autorités ne s'attendaient pas à ce que plus de 20.000 personnes se rassemblent ce soir-là autour du tribunal judiciaire des Batignolles, à l'appel de la famille d'Adama Traoré, ce jeune homme noir mort après son interpellation le 19 juillet 2016 dans le Val-d'Oise.
Parmi les manifestants, une jeune femme noire prénommée Nadjélika, qui compte aujourd'hui près de 580.000 abonnés sur sa chaîne YouTube. Avisant un policier noir, elle lui aurait crié :
«Vendu! Honte sur toi! Traître!». Ce qui aurait dû lui valoir, ce 3 mars, de franchir en tant que prévenue les portes du tribunal devant lequel elle avait manifesté.
Mais la jeune femme de 24 ans n'était pas présente devant la 17e chambre correctionnelle, qui a de toute façon décidé de surseoir à statuer «jusqu'à ce qu'elle soit informée de la décision du Conseil constitutionnel, statuant sur la question prioritaire de constitutionnalité» soulevée par Me Arié Alimi, l'avocat de la prévenue.
«Propos abjects»:
Dans la foulée des événements du 2 juin, le fonctionnaire visé avait porté plainte. Dénonçant des «propos abjects», le préfet de police s'était associé à cette démarche.
«Il n'y a pas de race dans la police, pas plus que de racisés ou d'oppresseurs racistes. Il y a des fonctionnaires qui s'engagent pour la liberté, l'égalité et la fraternité et cela au quotidien!», avait souligné sur Twitter Didier Lallement, qui avait salué le «calme» et la «dignité» du policier, membre de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris.
Poursuivie pour «outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique» avec la circonstance aggravante que les propos qui lui sont reprochés visaient «l'appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée» du policier «à une prétendue race, une ethnie, une nation ou une religion déterminée», la YouTubeuse encourt deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.
Quand sera-t-elle jugée? Aucune date n'est aujourd'hui fixée: Le dossier est suspendu à la décision du Conseil constitutionnel.
https://www.lefigaro.fr/faits-divers/la ... u-20210303