La CGT ne cite pas ses sources. Plusieurs sources au procès de l'affaire des ventes d'armes à l'Angola ont cependant de longue date annoncé une possible grâce présidentielle pour Jean-Charles Marchiani avant Noël.
Prié de dire si le préfet sans affectation figurait sur la liste établie, le porte-parole de la ministre de la Justice Rachida Dati, Guillaume Didier, a déclaré que le ministère se refusait à tout commentaire.
Le chef de l'Etat souhaite officiellement qu'on trie les personnes ayant montré une "détermination hors du commun à suivre une formation professionnelle, à rechercher un emploi ou à suivre des soins" mais aussi ayant "fait la preuve d'un courage ou d'une solidarité exemplaire".
Malgré son hostilité déclarée au principe du droit de grâce, le président a déjà évoqué publiquement le cas Marchiani en mai, lors d'une émission de télévision, n'excluant pas une grâce partielle.
Ecroué durant six mois durant l'enquête, le détenu serait éventuellement accessible à une libération conditionnelle en début d'année prochaine.
Condamné à un total de trois ans de prison dans des affaires de corruption, Jean-Charles Marchiani, écroué à nouveau depuis six mois pour exécuter sa peine devenue définitive, dit avoir eu un rôle décisif dans plusieurs affaires de libération d'otages français, dont ceux du Liban dans les années 1980.
Il est jugé depuis octobre dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola, où il répond de sommes d'argent que lui aurait versées les vendeurs d'armes et de l'Ordre national du mérite remis en 1996 lorsqu'il était préfet de Var à Arcady Gaydamak, un de ces vendeurs d'armes, présenté comme un financier de la mafia russe par des notes de la DGSE lues au procès.
Préfet du Var (1995-1997) et député européen (1999-2004), Jean-Charles Marchiani fut l'homme de confiance à l'Intérieur en 1986-1988 et 1993-1995 de Charles Pasqua.
Thierry Lévêque