Dans Newsweek : "Tous socialistes!"

[Fonck1]

Par bien des aspects, l'économie américaine se rapproche déjà de celle d’un pays européen. Au fur et à mesure que vieillissent les baby-boomers et que les dépenses augmentent, les Etats-Unis deviennent de plus en plus français.
> Cet article a été publié sur le site de Newsweek le 7 février.

Barack Obama
C’était vers la fin de l’interview. Sur Fox News Channel, mercredi soir, Sean Hannity (journaliste très conservateur, ndt) arrivait au bout de son entretien avec Mike Pence, représentant de l’Indiana, président de la Conférence Républicaine de la Chambre et ennemi déclaré du plan de relance du président Obama, chiffré à près de mille milliards. Comment, demandait Pence, une subvention de 50 millions de dollars pour la culture pourrait-elle donner du travail aux habitants de l’Indiana ? Comment une dotation de 20 millions de dollars pour traiter des "barrières à poisson" (un engagement à payer la suppression de barrières sur les rivières et courants d’eau afin de laisser les poissons libres de migrer) pourrait-elle créer des emplois ? Et Hannity d’abonder : "C’est la législation Socialisme à l’européenne 2009" lance le journaliste pour conclure. "Nous comptons sur vous pour vous y opposer. Merci, Monsieur le représentant".

Nationalisation de facto

Le mot en "S" était lâché, juste avant la page de publicité, un classique dans les rangs conservateurs, depuis que John McCain s’est mis à l’utiliser en campagne (qui se souvient de Joe le plombier ? Nous, malheureusement). Il sonne un peu à côté de la plaque dans ce contexte. Le gouvernement américain a déjà - sous une administration Républicaine - nationalisé de facto les secteurs de la banque et du prêt hypothécaire. Voilà qui tient plus du socialisme que 50 pauvres millions de dollars en subventions aux beaux-arts. Que nous voulions ou non l’admettre - et pour beaucoup, comme Mike Pence et Sean Hannity, la pilule est difficile à avaler - l’Amérique de 2009 évolue vers un état européen moderne.
Nous restons à bien des égards un pays de centre droit sur le plan culturel, et notre instinct, une fois la crise terminée, sera de revenir à un capitalisme de marché - mais, à nouveau, rappelons que c’est sous une administration républicaine que fut adoptée l’extension la plus radicale de l’état providence en trente ans : le remboursement des médicaments pour le troisième âge. À droite comme à gauche, les gens appellent le gouvernement à investir dans les énergies alternatives, pour briser notre dépendance à l’égard du pétrole importé. Et il est peu probable que les états même les plus républicains refusent des fonds fédéraux destinés à des dépenses d’infrastructure.

Français

Si nous échouons à reconnaître le rôle croissant de l’état dans l’économie, préférant affronter les épreuves du XXIe siècle avec les termes et les tactiques du siècle dernier, nous sommes voués à patauger dans la polémique. Plus vite nous comprendrons notre véritable situation, plus vite nous pourrons clairement envisager comment utiliser l’état dans le monde actuel.
Alors que l’administration Obama prépare la plus importante législation fiscale de l’histoire américaine, limite à 500.000 dollars par an les salaires des dirigeants des firmes recevant une aide fédérale et présente un nouveau plan de sauvetage du secteur bancaire, le taux de chômage est à son plus haut depuis 16 ans. Le Dow Jones a plongé à ses niveaux de 1998 et les saisies immobilières progressaient l’an dernier de 81 pour cent.
Tout ceci a lieu dans une économie que l’on ne peut plus définir, même schématiquement, comme l’affrontement entre la Grande Société et le Gipper (référence au projet du président démocrate Johnson et au surnom du président républicain Reagan, ndt). Qu’on le veuille ou non - et même qu’on l’ait réalisé ou non - les chiffres indiquent clairement que nous allons dans une direction plus européenne. Voici dix ans, les dépenses de l’état représentaient de 34,3 pour cent du PIB, à comparer avec 48,2 dans la zone euro - 14 points de différence, selon l’OCDE. En 2010, les dépenses de l’état américain devraient s’établir à 39,9 du PIB, contre 47,1 dans la zone euro - une différence ramenée à moins de 8 points. Sur la prochaine décennie, avec le développement des dépenses de protection sociale, nous serons de plus en plus français.

Bush a fermé les portes sur l’ère Reagan

Ce qui ne veut pas dire que la mode sera au béret au printemps prochain, ou qu’Obama a promis un croissant dans chaque grille-pain. Plus simplement, le débat politique a opéré une nouvelle mutation et dans le futur, les Américains devraient plus se préoccuper de savoir comment on gère une économie mixte plutôt que de se demander s’il faut l’adopter.
Qui est l’architecte de cette nouvelle ère d’un état plus fort ? L’histoire a le sens de l’humour, car l’homme qui a posé les fondations du monde que dirige aujourd’hui Obama est George W. Bush, qui a entrepris le sauvetage du secteur financier à l’automne dernier en y injectant 700 milliards de dollars.
Bush a fermé les portes sur l’ère Reagan. Obama est allé plus loin, en inversant la politique clintonienne de réduction de l’influence de l’état. L’histoire, comme toujours, est compliquée. Les sondages indiquent que les Américains ne font pas confiance au gouvernement et refusent toujours un gouvernement trop influent. Ils sont toutefois preneurs de ce que l’état propose, couverture santé et défense nationale, par exemple, auquel il convient d’ajouter aujourd’hui, une protection contre les défaillances des banques et la crise de l’immobilier. Au fil des trente ans ou presque qui se sont écoulés depuis que Reagan a désigné l’état comme l’ennemi et fait de "libéral" une épithète, l’état n’a pas rétréci, il a grossi. Mais l’économie a grandi à la même cadence et proportionnellement au PIB, l’état est resté au même niveau. Cette croissance économique était en grande partie réelle, mais depuis quelque cinq ans, elle s’est mise à ressembler au fonds d’investissement de Bernard Madoff. Les Américains ont mené la grande vie en empruntant de l’argent (le taux d’épargne est passé de 7,6% en 1992 à moins que zéro en 2005), pendant que les financiers construisaient des châteaux sur du vent.

Un Etat intelligent

Les chèques se présentent aujourd’hui à l’encaissement. Notre réponse pourrait être un état plus fort. À court terme, puisque ni les consommateurs, ni les entreprises n’y sont prêts, c’est au gouvernement de relancer l’économie. À long terme, une population vieillissante, le réchauffement de la planète et le coût élevé de l’énergie exigeront de l’état plus de dépenses et plus d’impôts. Le problème est que cette intervention plus grande de l’état dans l’économie va à coup sûr brider la croissance (comme ce fut le cas en Europe, où l’état providence a entraîné un taux de chômage chroniquement élevé). La croissance a toujours constitué pour l’Amérique un droit de naissance et la voie de sa rédemption.
L’administration Obama est aux prises avec un paradoxe. Elle doit emprunter et dépenser pour sortir d’une crise provoquée par un excès d’emprunts et de dépenses. Ayant remis l’économie sur pieds par un plan de relance, le président va devoir restreindre l’augmentation des dépenses de protection sociale en comprimant les dépenses d’assurance santé et des retraites, tout en continuant d’investir de façon à créer de la croissance à long terme. Obama évoque la nécessite d’un état intelligent. Pour trouver le bon équilibre entre les Etats-Unis et la France, le nouveau président aura besoin de toute l’intelligence qu’il peut trouver.

[Crapulax]

C'est le monde à l'envers,aprés les avoir copier et suivis,voilà les USA qui à leur tour en font de meme.Y'a que les idiots qui ne changent pas d'avis et si ca peut etre la solution,qu'ils le fassent.

[Jarod1]

Il me semble qu'il y a toujours eu cette ambivalence américaine, apologie des libertés individuelles et puritanisme excessif, apologie du libéralisme économique et protectionnisme exacerbé et dépenses d'Etat outrageuses....

Je ne suis pas spécialiste. :content115

[Fonck1]

les USA se rendent compte que le capitalisme lié au libéralisme sauvage et non contrôlé est responsable de cette crise boule de neige qui entraine tous les pays dans la même spirale.
a noter que nos banques s'en sortent mieux.
même si elles reçoivent des sous,leurs pertes n'en sont pas au même point.

il y a eu des milliers de nationalisations aux usa,c'est dire l'exagération du laisser faire de l'administration américaine.

ce ne rendra pas tout le monde pauvre,croyez moi.(tout profite a quelqu'un)

maintenant,ils savent aussi que le capitalisme de marché est la seule alternative pour faire évoluer le monde.tous les autres système ont montré leur non productivisme,donc leur non évolution.

[Crapulax]

Oui mais le seul problème c'est qu'aprés avoir résister nos banques sont frileuses pour aider le crédit aux PME et aider les consommateurs,ca c'est stupide,l'emploi aussi en découle.

[Fonck1]

Oui mais le seul problème c'est qu'aprés avoir résister nos banques sont frileuses pour aider le crédit aux PME et aider les consommateurs,ca c'est stupide,l'emploi aussi en découle.

c'est de la logique financière.c'est tout ce qu'il y a de plus normal.

[Jarod1]

Les banques ont gagané beaucoup sur les marchés financiers, donc elles étaient moins regardantes sur l'octroi de crédit, taux bas et garanties minimalistes.

Là maintenant, c'est sûr...

[MICHEL31]

les USA se rendent compte que le capitalisme lié au libéralisme sauvage et non contrôlé est responsable de cette crise boule de neige qui entraine tous les pays dans la même spirale.
a noter que nos banques s'en sortent mieux.
même si elles reçoivent des sous,leurs pertes n'en sont pas au même point.

il y a eu des milliers de nationalisations aux usa,c'est dire l'exagération du laisser faire de l'administration américaine.

ce ne rendra pas tout le monde pauvre,croyez moi.(tout profite a quelqu'un)
Tu fais bien de préciser " tout le monde " car ça dépendra du côté où tu te places ! Du bon côté, je suppose !
maintenant,ils savent aussi que le capitalisme de marché est la seule alternative pour faire évoluer le monde.tous les autres système ont montré leur non productivisme,donc leur non évolution.
Bien triste perspective !!!

[dinosaure]

C'est le monde à l'envers,aprés les avoir copier et suivis,voilà les USA qui à leur tour en font de meme.Y'a que les idiots qui ne changent pas d'avis et si ca peut etre la solution,qu'ils le fassent.

Des noms ! Des noms ! :content65 :content65

[95D]

Ce qui est le plus marrant dans cet article de Newsweek, c'est qu'ils traitent Sarkozy de socialiste...

[Fonck1]

Ce qui est le plus marrant dans cet article de Newsweek, c'est qu'ils traitent Sarkozy de socialiste...

sarko est un opportuniste.il se fout d'être socialiste ou d'extrême droite,il fait ses affaires,remplis sont compte de commissions,et va se barrer.
comme il est moins fin que chichi,peut etre il se fera gôler avec un compte en banque.c'est qu'une question de temps.