liberté a écrit : Sérieusement, la drogue qui réduit un être humain à l'état de bête, c'est moins grave que le racisme ?
Je n'en ai rien à fiche que mon voisin alpha n'aime pas les tamouls, par exemple, mais je n'aimerais pas voir les enfants du voisin béta acros à la drogue dure.
Le racisme réduit l'humain à l'état d'infériorité, d'inexistence, parfois à l'esclavage, à l'extermination, au génocide !
Quoiqu'il en soit, nous parlions de discrimination et non de racisme.
La discrimination peut être considérée comme destructeur et nuisible à l’équilibre de la société pour reprendre les termes de Ranaven oui, je le pense.
La discrimination est la mise à part d’un groupe social à son détriment.
Elle peut conduire à ce que ce groupe (parfois conséquent en nombre) se révolte de manière violente (genre les émeutes dans les banlieues), peut entraîner des problèmes de drogues, de délinquance voire même de meurtre.
Des cas extrêmes de discrimination dans une société, amène à l’Apartheid (exemple : Afrique du Sud), la drogue, la violence devient alors une des résultantes de ces discriminations.
Lutter contre les discriminations, c’est aussi lutter contre une partie des causes qui amènent certains à la délinquance…
L’usage de la drogue par exemple est destructeur, nous sommes d’accord, mais comment lutter contre l’usage de la drogue si on ne lutte pas contre ce qui amène à se droguer ?
Évidemment, la discrimination dont on peut se sentir victime (à tord ou à raison) n’est pas forcément l’unique cause ou la cause principale de la délinquance, mais elle fait partie des facteurs à prendre en compte.
Lorsqu’on se sent rejeté de partout, on subit une violence intérieure très grande et ce désespoir peut conduire à des choses beaucoup plus graves n’impliquant pas seulement la personne ou le groupe social qui se sentent discriminés, mais impliquant parfois la société entière.
Par exemple, les extrémiste religieux ont très bien compris qu’il est plus facile de recruter chez des jeunes qui se sentent exclues (à tord ou à raison) de la société que de recruter chez des gens qui se sentent parfaitement à l’aise dans cette dite société.
Exemple, quand Khaled Kelkal ne supporte plus de se sentir (à tord ou à raison, alors qu’il avait fait de brillantes études) «marginal et rejeté par les autres» (selon ses mots recueillis par un sociologue allemand), il sombre alors dans la délinquance, rencontre les mauvaises personnes et devient membre du mouvement GIA qui est responsable d’une vague d’attentats commise en France durant l’été 95. Il assassine un imam modéré, participe à une fusillade contre des gendarmes, est impliqué dans l’attentat à la bombe à la station Saint-Michel (8 morts – 117 blessés), à la Place de l’Etoile (17 personnes blessées), celui raté contre une ligne du TGV, dans un square parisien (4 blessés), devant une école juive de Lyon (14 blessés). Les dégâts de sa désespérance (résultante de son sentiment d'être victime d'une discrimination) sont plus graves et pour lui (il a été tué) comme pour les autres (voir le nombre de ses victimes, des vies brisées...) que s'il s'était drogué à la cocaïne ou à l'héroïne (résultante le plus souvent d'un mal être).
Désespérer les gens, les faire croire qu’ils n’ont plus rien à attendre de la vie ou de la société dans laquelle ils vivent, est destructeur.
Quand on croit ne plus rien avoir à perdre, on devient dangereux.
Par exemple, les milieux carcéral et judiciaire (en France et dans la plupart des pays Européens) l’ont compris, d’où l’espoir qu’on laisse toujours au prisonnier de pouvoir un jour sortir de prison…
Une société qui se montre violente (et la discrimination est une violence) envers une partie de sa population, aura en réponse une violence encore plus grande comme un boomerang !
Plus une société est discriminante, plus la violence en son sein devient importante (cf : USA, Brésil, Afrique du Sud…).
Ça ne veut pas dire que lorsqu’il n’y aura plus ce sentiment (justifié ou non) de discrimination, il n’y aura plus de violence, mais seulement que cela pourra en réduire un certain nombre de violence ou de sentiment d'injustice, de fatalisme, de désespérance.
[Attention, ce n’est pas une justification (rien ne justifie, à mon sens, la violence).]
liberté a écrit :
Le racisme, c'est un phénomène de mode, pas le drogue.
