Pendant six ans, ce jeune professeur a pris des notes sur son travail dans un lycée difficile. Avec une liberté de parole totale et un ton très vivant, il raconte la situation ahurissante des relations entre profs et élèves, et propose des solutions de bon sens. Un témoignage édifiant et constructif.
A quoi sert l’école si le chahut est tel qu’un élève motivé ne peut même pas entendre le cours ? Où iront ces jeunes laissés en friche sinon vers le chômage ?
Dans le lycée où enseigne Sébastien Clerc, la bagarre est quotidienne pour obtenir le silence, faire ranger les MP3, enlever capuches et bonnets... Les élèves appliqués sont appelés « bouffons », et l’absentéisme est un vrai fléau. Passionné par son métier, Sébastien Clerc a peu à peu réussi à mettre en place de bonnes conditions de travail dans ses classes. Les solutions existent mais elles ne sont pas toutes politiquement correctes : discipline, écoute, conscience professionnelle...
Aujourd’hui, sans aucun parti-pris idéologique, il en appelle à une remise en question de chacun, élèves, parents, professeurs, surveillants, Éducation nationale. L’enjeu : sauver notre École. Il y a urgence, si nous voulons une réelle « éducation » pour les nouvelles générations de lycéens.
Un article allant un peu contre, pour que vous ayez les deux avis.
et leur apprendre l'autorité ?
M. Clerc passe en radio (Europe 1), on écrit plein de trucs sur son bouquin (voir l'article dans le Parisie9782915056778.gifn aujourd'hui) et tout le monde s'extasie sur le truc. Il va même intervenir dans des ateliers de tenue de classe et de maintien de l'ordre pour 120 jeunes néotits.
Dans les trucs proposés, j'ai relevé :
* la note de sérieux (un aménagement interne de la note de vie scolaire. J'imagine mes élèves loulous notoires en proie au désespoir parce qu'ils n'auront pas 20/20 à leur note de sérieux. Franchement, là, je me marre !).
* le plan de classe (ah oui ! ça c'est nouveau. Séparer les perturbateurs, c'est vrai qu'on y pense pas quand on est enseignant).
* le rapport (entendu à la radio. Cette solution, c'est ma préférée : alors Machin, tu fous le bordel et tu me traites de bouffon devant tout le monde. Comme tu vois, je ne perds pas mon calme et mon sang-froid et je rédige calmement un rapport devant toi pendant que tes 25 camarades attendent bien tranquillement et bien sagement, hein ? Donc en gros, je transfère le problème à des "pros" (CPE, CE) qui sont bien plus doués que moi pour mettre des punitions et des sanctions. Bon d'accord, je noircis volontairement le trait. Mais quand même ... )
* le fait de ne surtout pas donner son prénom aux élèves pour mettre de la distance. (là, j'suis totalement mort de rire !). Non, en fait le vrai truc c'est de se mettre en liste rouge ou ne pas paraître dans un annuaire pour ne pas être emmerdé. Mais dans la gestion de conflit, franchement le môme, ton prénom, il s'en tamponne le coquillard !
Au final, j'ai encore moins envie de lire le bouquin. Peut être que les exemples sont mal choisis. Peut être que je suis un petit peu aigri et que je vire vraiment vieux con. Mais quand même, les profs qui sont respectés, ce sont ceux qui construisent des cours carrés et intéressants; ceux qui respectent les gamins qu'ils ont en charge; ceux qui s'appuient sur l'erreur et l'échec des mômes pour se remettre en question; ceux qui prennent le temps d'observer les élèves et qui sont sensibles au changement si petit soit-il; ceux qui bossent en équipe; ceux qui restent ouverts à la critique; ceux qui énoncent clairement les règles et qui se les appliquent à eux-mêmes, ceux qui abandonnent leurs certitudes au placard, etc.
Si j'avais deux bouquins à conseiller à des néotits, ce serait un Debarbieux ou un Perrenoud ("10 nouvelles compétences pour enseigner", par exemple).
Et enfin, à tous ceux qui "cassent" du prof (sport local qui fait fureur par chez moi), je dirais simplement : "allez dans une classe dans un bahut à Garges ou à Roubaix, faites une journée (heure ?) de cours et on en reparle, dac ?"
Tio
Dans l'émission 66 minutes il dit: ceux qui arrivent en BEP ou en BAC pro, n'ont pas le niveau. Inutile de les bourrer d'un programme litérraire qu'il ne pourront pas ingurgiter, donc il faut s'adapter au niveau et être dans le contexte.
En l'occurrence dans l'émission il faisait écouter du rap pour analyser le texte, toutes les élèves ont travaillé.