"Il y a plus d'argent", admet l'homme d'affaires installé dans le centre de Téhéran, "mais avec beaucoup moins de pouvoir d'achat. La hausse des prix est responsable de toutes nos difficultés."
La récession qui touche les pays occidentaux a fait chuter les cours du pétrole et la hausse de l'inflation en Iran, tout autant que celle du chômage, résonne comme le principal sujet d'inquiétude à Téhéran à l'approche de l'élection présidentielle du 12 juin qui voit le conservateur Ahmadinejad briguer un second mandat.
Beaucoup, à l'image de Behjat Soltani, une femme au foyer, estiment que le point faible d'Ahmadinejad, c'est l'économie.
"La situation économique de notre famille s'est considérablement dégradée en quatre ans", déclare cette femme de 41 ans, voilée de noir, en faisant ses courses dans une épicerie de la capitale.
Si ces préoccupations terre-à-terre sont largement partagées à Téhéran et dans les grandes villes, Ahmadinejad peut compter sur sa grande popularité dans les campagnes, qu'il a pris soin d'entretenir par ses largesses en quatre ans de présidence. La population rurale apprécie son image d'homme qui a les pieds sur terre.
"Il jouit toujours d'une grande popularité, mais peut-être pas aussi forte qu'il y a quelques années, dans les villes et les campagnes", note Karabekir Akkoyunlu, consultant au sein de l'agence d'évaluation du risque AKE basée à Londres.
DÉPENSES PUBLIQUES
Profitant de l'afflux sans précédent de pétrodollars, quand le baril s'échangeait bien au-dessus des cent dollars, le gouvernement d'Ahmadinejad s'est lancé dans une politique de dépenses publiques, arrosant de liquidités et de crédits les plus nécessiteux lors de ses fréquents déplacements dans le pays.
Ses détracteurs estiment qu'il a ainsi dilapidé cette manne et certains, comme son principal rival réformateur Mirhossein Moussavi, raillent sa "charité".
En organisant cette année une opération très médiatisée de distribution des surplus de pommes de terres, Ahmadinejad, estiment-ils, trompe les Iraniens.
Chez les électeurs de la capitale, les frustrations économiques ont relégué au second plan la question du nucléaire et des relations difficiles avec les Occidentaux.
L'inflation a certes diminué par rapport à son pic de 30% l'année dernière (le taux d'inflation annuel était de 18% en mars) mais les Iraniens assurent ne pas toujours pouvoir se permettre d'acheter de la nourriture ainsi que les produits de base.
Le baril de pétrole s'est aujourd'hui stabilisé sous les 75 dollars, un niveau qui ne permettra pas à l'Iran de redresser ses comptes publics, estimait l'an dernier le Fonds monétaire international (FMI).
Ahmadinejad, qui avait axé sa campagne en 2005 sur une redistribution plus juste des richesses, a tenté de défendre sa politique économique à l'approche du scrutin.
"Où que vous regardiez (dans le monde), il y a de la croissance négative (...) mais le taux de croissance en Iran est positif", a ainsi déclaré le président en mai.
Si de nombreux salariés ont été pénalisés par une inflation galopante, une politique fiscale arrangeante a cependant fait des heureux.
LE DOSSIER NUCLÉAIRE AU SECOND PLAN
La promesse d'Ahmadinejad d'aider ceux qui sont dans le besoin, dont les retraités, tout comme son refus de céder aux puissances occidentales sur le programme nucléaire iranien, lui valent toujours du soutien.
Fonctionnaire à la retraite, Esmaeel Malekpour a vu sa pension doubler sous la présidence d'Ahmadinejad et n'a plus besoin de s'improviser chauffeur de taxi pour boucler les fins de mois.
"Ce gouvernement n'a pas seulement parlé de nous aider, il a pris des mesures concrètes", assure le septuagénaire qui n'avait pas voté pour Ahmadinejad en 2005 mais lui accordera son vote cette année.
Face à Ahmadinejad, Moussavi, autrefois partisan d'un Etat fort, plaide aujourd'hui pour la libéralisation de l'économie. Il promet, s'il est élu, de se concentrer sur la lutte contre le chômage mais n'a pas détaillé son programme économique.
Officiellement, le taux de chômage atteint 10%, un chiffre qui pourrait être sous-estimé.
Quel que soit le président qui sera élu vendredi, le redressement des finances publiques s'avérera une mission délicate, d'autant que la privatisation d'entreprises publiques ne pourra pas se faire sans pertes d'emploi.
Le consultant Akkoyunlua a estimé que la chute des revenus tirés du pétrole, qui représentent 85% des rentrées d'argent du gouvernement, avait "rapidement vidé les caisses de l'Etat".
De plus, le refus répété de l'Iran de mettre un terme à ses activités nucléaires a conduit les Nations unies et les Etats-Unis à prendre des sanctions. "Dans ce contexte, a-t-il dit, le renforcement des sanctions se fait de plus en plus sentir à Téhéran et cela limite la croissance et l'accès aux marchés internationaux du crédit".
Moussavi et Mehdi Karoubi, un autre candidat réformiste, plaident pour un rapprochement avec les pays occidentaux.
Misaki, le restaurateur de Téhéran, acquiesce.
"Nous ne pouvons pas nous permettre de nous faire encore plus d'ennemis dans le monde", estime-t-il.
L'iran, son pétrole ,et l' économiste Mahmoud Ahmadinejad
- Fonck1
- Administrateur
- Messages : 146355
- Enregistré le : 02 mai 2006 16:22
L'iran, son pétrole ,et l' économiste Mahmoud Ahmadinejad
Appel à participation pour le forum
« Ainsi s'éteint la liberté, sous une pluie d'applaudissements. » Star Wars, épisode III
"nul bien sans peine".....
« Ainsi s'éteint la liberté, sous une pluie d'applaudissements. » Star Wars, épisode III
"nul bien sans peine".....
- Jarod1
- Animateur
- Messages : 41523
- Enregistré le : 24 avril 2008 14:05
Re: L'iran, son pétrole ,et l' économiste Mahmoud Ahmadinejad
Les révolutions naissent souvent de la misère des peuples.
Ne peut-on là y voir un espoir pour ce pays ?
Ne peut-on là y voir un espoir pour ce pays ?
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
- Fonck1
- Administrateur
- Messages : 146355
- Enregistré le : 02 mai 2006 16:22
Re: L'iran, son pétrole ,et l' économiste Mahmoud Ahmadinejad
c'est assez l'inverse selon se document,ils ont appauvrit certains,mais mis a manger à tous il semblerait.clint a écrit : Les révolutions naissent souvent de la misère des peuples.
Ne peut-on là y voir un espoir pour ce pays ?
c'est plutôt sa gestion qui est mise en cause.
Appel à participation pour le forum
« Ainsi s'éteint la liberté, sous une pluie d'applaudissements. » Star Wars, épisode III
"nul bien sans peine".....
« Ainsi s'éteint la liberté, sous une pluie d'applaudissements. » Star Wars, épisode III
"nul bien sans peine".....
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 15071
- Enregistré le : 15 septembre 2007 23:33
Re: L'iran, son pétrole ,et l' économiste Mahmoud Ahmadinejad
clint a écrit : Les révolutions naissent souvent de la misère des peuples.
Ne peut-on là y voir un espoir pour ce pays ?
non l Iran est un pays ou les gens travaillent beaucoup mais on un niveau de vie supérieur a beaucoup d autre .
le problème c est que l image de l Iran que l on a en occident est une caricature a 10 000 lieux de la vérité .
va visitez et tu revendra avec un avis entièrement différent sur ce peuple exceptionnel .
- Jarod1
- Animateur
- Messages : 41523
- Enregistré le : 24 avril 2008 14:05
Re: L'iran, son pétrole ,et l' économiste Mahmoud Ahmadinejad
Qu'ai-je dit de mal sur le peuple iranien ?
(sauf éventuellement que je préfère être à ma place qu'à la sienne...)
(sauf éventuellement que je préfère être à ma place qu'à la sienne...)
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."