Le plan russe pour la sécurité laisse l'Occident sceptique

[mum401]

CORFOU, Grèce (Reuters) - Les ministres des Affaires étrangères de l'OSCE, réunis à Corfou en Grèce, ont débattu dimanche de l'idée d'un nouveau pacte de sécurité en Europe, avancée par la Russie, mais envers laquelle Javier Solana, porte-parole de la diplomatie de l'UE, a émis des réserves.

Cette réunion s'est tenue au lendemain du rétablissement de la coopération officielle entre l'Otan et Moscou sur les menaces à la sécurité, coopération qui avait été gelée après le conflit ayant opposé brièvement en août 2008 la Russie à la Géorgie.

Aucun progrès n'a été enregistré à Corfou sur la question d'un maintien des observateurs de l'OSCE chargés de veiller au maintien de la paix en Géorgie, à la frontière avec les régions séparatistes que sont l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.
Or, leur mission expire mardi et Moscou s'oppose pour l'heure à toute prise de décision sur la prolongation de leur mandat, insistant pour que soit reconnue au préalable l'indépendance proclamée par les deux régions.

La Russie voit d'un très mauvais oeil un élargissement de l'Otan et le maître du Kremlin, Dmitri Medvedev, estime que les institutions datant de l'ère froide, comme l'Otan, ne sont pas les mieux adaptées pour désamorcer les tensions d'un monde devenu multipolaire.

Le projet russe de Traité sur la sécurité européenne mettrait sur un pied d'égalité les pays qui en seraient signataires. Il exclurait que des alliances militaires prennent des décisions nuisant à la sécurité des autres parties prenantes, et dénierait à tout pays ou à toute alliance le droit de maintenir la paix et la stabilité sur le continent.

[mum401]

DOLÉANCES DE LA RUSSIE

Cependant, a ajouté devant la presse Solana, ancien secrétaire général de l'Otan, tout futur traité européen de sécurité doit englober non seulement les questions militaires mais aussi les questions comme l'économie, les droits de l'homme et la gouvernance démocratique.

"Il y a nombre d'aspects concernant la sécurité que nous pouvons développer davantage (mais) sans mettre en péril les structures de base qui apportent une stabilité formidable depuis nombre d'années", a-t-il estimé, en faisant allusion à l'Otan et à l'OSCE.

Le projet russe de traité ne met l'accent que sur les questions de sécurité militaire. Pour les Occidentaux, en outre, Moscou doit renoncer à sa vieille idée de "sphère d'influence" en matière de sécurité.

L'Occident reproche aussi à Moscou sa tendance au retour à l'autoritarisme sur le plan intérieur et les bras de fer qu'il peut avoir avec certaines ex-républiques soviétiques comme la Géorgie.

En retour, le Kremlin accuse les Etats-Unis de chercher à étendre son influence géopolitique dans la région. L'armée russe est notamment préoccupée par le projet américain de bouclier anti-missiles en Europe centrale et par la perspective d'entrée dans l'Otan d'ex-républiques soviétiques comme la Géorgie et l'Ukraine.

"Nous avons écouté les Russes se plaindre longuement, réclamer des améliorations à la sécurité européenne parce que, d'après leur point de vue, tout part à vau l'eau", a déclaré un diplomate européen, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat.

"Les Européens ne voient pas la nécessité de modifier les structures, mais il règne un climat de grande ouverture à la discussion", a-t-il ajouté.

"Des divergences persistent. Il reste beaucoup à faire mais nous sommes au commencement de quelque chose", a estimé un autre diplomate.

tout ne rentrait pas sur le 1er

[mum401]

iriez-vous que les russes veulent se faire un bouclier de l'Europe ? ont-ils peur des américains ?

[Papymataf]

La Russie a perdu pas mal de son influence au point de vue international. Le fait de refuser à une alliance de pouvoir intervenir sur le continent va justement à l'encontre de la tendance en matière de sécurité internationale.

De plus, l'argumentation soviétique est populiste et même fausse.

1. Le principe de "sécurité internationale" ne repose pas uniquement sur le point de vue militaire. L'emplois de la force est un "dernier" recourt qui très réglementer par la charte de l'ONU (je pense l'avoir déjà expliqué dans un autre post). De plus, le défi stratégique actuel est justement que nous assistons à des conflits asymétriques, qui ne se résolvent pas uniquement pas l'emplois de la force. Lutter contre le terrorisme doit aussi se faire via une stabilité économique dans les régions, un plus grand accès à l'éducation et un respect des droits de l'homme. La pensée actuelle est de stabiliser un pays pour éviter les conflits armés et de reconstruire! Un traité purement militaire n'a donc aucun sens.

2. l'OTAN a complètement revu ses objectifs et ses plans stratégiques après la fin de la guerre froide. Une étude sérieuse a eu lieu pour savoir si l'OTAN avait encore lieu d'exister et la réponse est "oui" . L'OTAN est bien organiser, a ses propres procédures, son organisation et surtout son expérience incomparable dans les missions mettant en oeuvre des forces internationales. Il y a , aujourd'hui, une réelle collaboration entre les différentes organisations de sécurité et de Défense. Voic un petit lien d'une étude française sur le sujet: http://www.strato-analyse.org/fr/spip.php?breve23
et ici une petite définition des accords "Berlin +" pour mieux comprendre ce qui se passe dans ce domaine...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Berlin_plus

3.Aujourd'hui, les différentes instances en matière de stratégie sur le plan de sécurité et de défense s'accordent pour dire qu'il faut privilégier les organisations autochtones pour gérer les conflits de leur continent. C'est ainsi qu'un grand effort en matière de soutien à l'Union Africaine a été fait. Il faut dire qu'en Afrique, l'intervention des "blancs" dans leurs affaires était assez mal perçu...

Je ne vois pas très bien en quoi ce "traité" pourrait aider...si ce n'est à rendre au Kremelin encore plus de liberté dans son envie de remettre la main sur certains pays sans en être empêché par les instances internationales existantes...

[mum401]

Est-ce qu'il n'y aurait pas aussi en sous-main des accords du style, vous nous foutez la paix avec les géorgiens et les futurs belligérents et nous on vous fiche la paix pour l'approvisionnement du gaz ?

[Papymataf]

Est-ce qu'il n'y aurait pas aussi en sous-main des accords du style, vous nous foutez la paix avec les géorgiens et les futurs belligérents et nous on vous fiche la paix pour l'approvisionnement du gaz ?

Très certainement...Ce qui confirme qu'on est loin d'avoir un esprit de confiance mutuel au plus international...Les chantages sont encore trop présents. Pour le moment, le droit de veto de la Russie et la règle de non-ingérence permet à la Russie d'avoir encore une certaine pression sur certaines régions. Cependant, les réformes en cours risquent de leur enlever ce moyen de pression. Ils cherchent donc des moyens de couper l'herbe sous le pied de l'ONU et des autres organisations.

[mum401]

Il n'y aura qu'un seul endroit, je crois, ou nous nous retrouverons, ce sera contre le terrorisme du sud.

[Crapulax]

Je peu vous assurer de la motivation profonde d'une majorité de Russes à vouloir refédérer la Grande Russie,alors à partir de là,ben faut pas s'étonner.

[Papymataf]

Il n'y aura qu'un seul endroit, je crois, ou nous nous retrouverons, ce sera contre le terrorisme du sud.

Le terrorisme n'est pas l'apanage du Sud..ne pas oublier l'IRA et les différents groupes extrémistes en Europe qui ont fait aussi pas mal de morts. Mais effectivement, le terrorisme est une affaire mondiale sur laquelle tout le monde est d'accord.

@scarla: entièrement d'accord! Il faut dire que vu la corruption qui existe encore en Russie (et dans les pays de l'EST en général), et leur situation économique désastreuse, je comprends un peu la population qui dit : "lors du communisme on avait presque rien mais on avait quand même quelque chose"... Ce qui est étrange c'est que le trio Estonie-Lituanie-Lettonie a , lui, prit une réel essor en sortant du communisme. Enfin, là, on sort du sujet.