Religions actuelles [modifier]
Articles détaillés : chiisme duodécimain et minorités religieuses en Iran.
L’islam chiite duodécimain est la religion officielle d’Iran à laquelle 89 % de la population appartiendrait. L’Iran est, avec l'Irak, l'Azerbaidjan et Bahreïn, un des pays du monde musulman à avoir plus de la moitié de sa population majoritairement chiite. L’Iran a sur son territoire deux sites saints du chiisme : Mashhad, où est enterré l’imam Reza et Qom, où est enterrée Fatimah Ma’sumeh, sœur de Reza. Qom est de plus un des centres théologiques chiites les plus influents du monde, rivalisant avec Nadjaf en Iraq[39]. Qom compte de nombreux séminaires chiites, comme le Howzeh ye Elmiyeh Qom et est aussi le siège de nombreuses associations cléricales. C’est à partir des séminaires et universités religieuses de Qom qu’a eu lieu la consolidation du pouvoir du clergé en Iran depuis l’ouverture du Howzeh ye Elmiye Qom en 1922[40].
Les sunnites (la branche majoritaire dans le reste du monde musulman) représenteraient 9 % de la population iranienne. Les autres minorités incluent les juifs, les baha’is, les chrétiens, les zoroastriens, les sabéens (ou mandéens) ou d’autres. Trois « religions révélées » autres que l’islam sont considérées comme officiellement reconnues par la constitution et disposent de leurs représentants au Parlement (Majles) : les chrétiens, les juifs et les zoroastriens. Les musulmans sunnites, minoritaires en Iran, ne disposent pas de sièges réservés. La minorité sabéenne qui ne compte que quelques centaines de fidèles, et les plus de 300 000 baha’is, durement persécutés sous tous les régimes iraniens, n’ont jamais été reconnus comme minorités religieuses. Depuis l’avènement de la République islamique en 1979, les baha’is d’Iran, sont considérés comme des « infidèles non protégés, (...) des non-personnes, et n’ont ni droits, ni protection », indique la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) dans son rapport de 2003 sur les discriminations religieuses en Iran[41].
Selon l’article 14 de la constitution iranienne et conformément au Coran[42] « Dieu ne vous interdit pas de traiter avec bonté et droiture ceux qui n'ont pas lutté contre vous en raison de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos logements », le gouvernement se doit donc de respecter les droits humains des non-musulmans, tant qu’ils ne conspirent pas contre l’islam ou la République islamique d’Iran[43],[44]. Les représentants des minorités religieuses reconnues ont confirmé que l’enseignement de leur religion était assuré et respecté tant dans les écoles publiques que dans les écoles propres aux minorités[45]. Cependant, peu après la révolution iranienne, le gouvernement a créé un bureau des minorités (religieuses) afin de les surveiller (et de les contrôler). En 1993, le Majles (parlement) adopte une loi rendant obligatoire la mention de la religion sur les cartes d’identité, ce qui permet au gouvernement de contrôler plus facilement les minorités. Une des conséquences est l’éviction des Chrétiens des services publics, des écoles, de l’armée et d’autres institutions de l’État. D’après le rapport de Abdelfattah Amor, « Outre le non-accès aux postes gouvernementaux, il apparaît que les minorités ne peuvent accéder professionnellement à l'armée et à la justice et seraient limitées dans leur plan de carrière dans le reste de l'administration, sauf cas exceptionnels. »[45