
Le projet est à peine croyable, mais l’affaire est tout à fait sérieuse. Selon des scientifiques britanniques, il serait possible de capturer une majeure partie des émissions de CO2 de la Grande-Bretagne en implantant près de 100 000 arbres artificiels dans le Royaume. Présentée dans un récent rapport de l’Institut britannique de mécanique avancée (IMechE), l’idée viserait à parsemer le sol de la Perfide Albion de machines dotées d’un filtre capturant le dioxyde de carbone. Une fois traité, le CO2 serait emprisonné dans le fond des océans. Encore au stade de prototype, l’arbre magique s’alimenterait grâce à 5% du gaz capté.
Un arbre contre 20 000 voitures
A en croire les estimations de l’IMechE, un arbre artificiel permettrait de capter davantage de CO2 que le bon vieux chêne de notre enfance. Les scientifiques évoquent ainsi le chiffre de 90 000 tonnes de CO2 par an et par machine. Soit 100 000 arbres pour capturer l’ensemble des émissions des logements, transports et industries légères de Grande-Bretagne. Placés notamment le long des routes, les arbres pourraient s’appuyer sur les réseaux de gaz existants pour faire transiter le CO2 capté. Gros bémol de ces forêts d’un nouveau genre : leur coût. Comptez environ 13 600 euros pour un arbre artificiel selon Klaus Lackner, professeur de l’université Columbia et papa du concept. A ce prix, pas sûr que les gouvernements acceptent d’investir dans un projet à la réussite incertaine. Des décideurs à qui les scientifiques conseilleront peut être de méditer la célèbre maxime de Lao-Tseu : « Le plus grand arbre est né d’une graine menue ».