

mais pour le moment, les Bleus ont la trouille de la Gourde...

Qui délogera Ségolène Royal de son fief de Poitou-Charentes aux prochaines élections régionales? Le trophée a beau être flatteur et l'objectif d'importance pour la réélection de Nicolas Sarkozy en 2012, à l'UMP, les candidats ne se bousculent pas au portillon.
Figure tutélaire de la droite dans une région qu'il présida jadis, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin "promet de tout faire pour compliquer la tâche de Ségolène Royal". Mais de là à se présenter, il y a un pas que le sénateur de la Vienne ne franchira vraisemblablement pas, même s'il laisse encore planer le doute.
Jean-Pierre Raffarin essaie de trouver avec l'UMP un leader pour défier Ségolène Royal dans la région Poitou-Charentes.
Il est vrai que l'issue du combat s'annonce incertaine. Elue présidente de la région avec 55% des voix en 2004, Ségolène Royal devançait encore Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle de 2007 dans la région Poitou-Charentes, 51,26% contre 48,74%. En 2008, trois villes -Angoulème, Cognac et Saintes- ont basculé à gauche. Cependant, au premier tour des dernières européennes, les diverses listes de la majorité régionales (PS, Verts et Front de gauche) totalisaient 38,95% contre un total de 38,41% pour l'UMP et ses alliés villiéristes et chasseurs.
La peur de la défaite![]()
L'hypothèse d'une défaite face à Royal fait également hésiter le ministre des Transports, Dominique Bussereau. Même si le chef de l'Etat ne le lui a "pas encore formellement" demandé de se dévouer, le président du conseil général de Charente-maritime sait que l'ordre pourrait tomber bientôt. En attendant, Bussereau a clairement indiqué qu'il ne souhaitait pas conduire la liste UMP. "A priori, nous avons d'autres possibilités", a-t-il avancé sur LCI le 18 septembre.
Le recours pourrait s'appeler Chantal Jouanno. Raffarin et Bussereau tentent de persuader Nicolas Sarkozy d'envoyer la secrétaire d'Etat à l'écologie à l'assaut du donjon royaliste. "Elle est femme, plus jeune, plus verte que Ségolène Royal. Je crois qu'elle pourrait contribuer à ringardiser" la présidente socialiste", a développé le sénateur. De plus, Chantal Jouanno connait déjà le Poitou-Charentes: entre 1999 et 2001, elle fut directrice de cabinet du préfet de région.
Problème, l'intéressée, déjà chargée d'élaborer le programme de la candidate Valérie Pécresse en Île-de-France, se verrait plutôt tête de liste dans les Hauts-de-Seine, où elle réside. Ou, à défaut, dans l'Eure, où est installée sa famille. Selon Le Canard enchaîné, ce type de réaction a le don de mettre le locataire de l'Elysée hors de lui. "Elle ira où on lui dira d'aller", aurait indiqué Nicolas Sarkozy. Message parfaitement reçu. "Chantal Jouanno ira là où elle peut être utile, précise son entourage à LEXPRESS.fr. C'est un joli défi et elle adore les défis."
En attendant que la stratégie soit arrêtée à Paris, le leader de l'opposition régionale, Henri de Richemont, investi par les militants, prend son mal en patience. "Je ne ne demande rien, je ne suis candidat à rien. Je souhaite simplement la meilleure équipe possible. Si un ministre veut conduire la liste, je serai ravi de faire équipe avec lui. Ce sera un combat très difficile mais rien n'est perdu d'avance", explique l'élu, qui trouve cependant cette incertitude "préjudiciable".
"Ces hésitations sur la tête de liste montrent leurs difficultés dans la région. Ils sont en panne de leadership et de positionnement politique face à Ségolène Royal", se réjouit le vice-président PS de la région, Jean-François Fountaine, pourtant connu pour ses relations orageuses avec Ségolène. Il ne met qu'un bémol à son enthousiasme: le choix que feront en octobre les Verts locaux de conduire ou non une liste autonome au premier tour. Ce qui pourrait modifier la dynamique électorale de la présidente sortante. De quoi donner du courage à ses futurs adversaires.