Affaire Mitterrand: Besancenot «super emmerdé», Mélenchon dénonce le «pilori»
POLITIQUE - Eric Besson a également critiqué Benoît Hamon, passé «de porte-parole du Parti socialiste à porte-parole de Marine Le Pen»...
La polémique autour du livre de Frédéric Mitterrand dans lequel il affirme avoir payé pour faire l'amour dans un bordel de Bangkok continue de rebondir. Le porte-parole du NPA Olivier Besancenot s'est lui déclaré «super emmerdé» par la polémique: «j'avoue que je n'ai pas lu le livre, je n'ai pas écouté toutes ses explications», a-t-il déclaré sur Canal+. «J'ai lu évidemment les extraits (concernés), c'est vrai qu'ils sont super ambigus quand on sait ce que c'est que le tourisme sexuel et la pédophilie», a-t-il poursuivi. Il s'est toutefois abstenu de prendre parti: «Je ne suis pas son avocat, je ne suis pas son juge non plus et je préfère juger sur le fond de la politique, sur son ministère, à la Culture», a encore déclaré Olivier Besancenot.
«Voir Benoît Hamon, en une semaine, passer de porte-parole du Parti socialiste à porte-parole de Marine Le Pen c'est une régression redoutable», a déclaré le ministre de l'immigration Eric Besson sur Canal+. Le porte-parole du PS avait qualifié mercredi de «choquant» le livre publié en 2005 par Frédéric Mitterrand qui raconte des épisodes de tourisme sexuel, dénonçant un «ministre consommateur».
Pour François Hollande, «il a été nommé par Nicolas Sarkozy, je suppose que quand Nicolas Sarkozy l'a nommé il avait lu le livre». Il a souligné que l'ouvrage en question, La mauvaise vie, avait «suscité déjà beaucoup de controverse» lors de sa sortie en 2005. «Si (le président) garde Frédéric Mitterrand, c'est qu'il assume ce qui s'est passé», a estimé l'ancien premier secrétaire du parti socialiste.
De son côté, Ségolène Royal a affirmé qu'il appartenait au chef de l'Etat de décider de l'avenir de Frédéric Mitterrand à son poste de ministre de la Culture, ajoutant qu'elle n'avait «pas à juger moralement les actes d'un homme» et ne participait «pas aux chasses à l'homme».
Quant aux déclarations virulentes du porte-parole du PS Benoît Hamon sur Frédéric Mitterrand, Ségolène Royal a indiqué «ne pas regretter que des responsables socialistes aient une liberté de parole». Selon elle, «sur ces sujets de société, chacun a le droit de dire ce qu'il ressent, ce qu'il a sur le coeur».
Le fondateur du Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon, a lui qualifié dimanche d'«infâme» la campagne lancée à l'encontre du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, estimant que le porte-parole du PS Benoît Hamon avait «parlé trop vite» sur son compte. Il a dénoncé un «système infâme, qui s'appelle le pilori. C'est Quasimodo, on a trouvé l'affreux de la scène», a-t-il poursuivi.
«C'est quelqu'un qui a le goût de l'auto-détestation, qui raconte pendant tout un livre pourquoi il ne s'aime pas et raconte sur lui ce qu'il y a de pire (...) Et on ressort ça quatre ans après et aussitôt ressort l'armée des jeteurs de pierres !», a-t-il encore dit. «Benoît Hamon a parlé trop vite parce que le devoir d'un responsable politique, sur des questions aussi graves que la justice, c'est de savoir se tenir», a jugé Jean-Luc Mélenchon.
l'extrème gauche le "cul entre deux chaises"?