Les militants PS plébiscitent Georges Frêche
Les militants PS ont majoritairement ratifié les listes présentées par les fédérations pour les élections régionales, à quelques couacs près, comme le plébiscite en faveur du trublion Georges Frêche en Languedoc-Roussillon, qui fait grincer des dents au sein du parti.
A trois mois et demi des régionales, les militants PS ont validé massivement, jeudi soir, leurs listes socialistes pour ce scrutin, « entre 65 et 90 %, selon les départements », avec une « participation de 50 % », selon Christophe Borgel, secrétaire national aux élections.
Dans le Languedoc-Roussillon, où Georges Frêche, président sortant, exclu du PS, se représentait et reste très influent, les listes ont été ratifiées à… 90,6 %. Ainsi à 87 % dans l’Hérault où il se présentait — étiqueté divers gauche — et dans l’Aude, à 90 % avec son affidé, l’ancien rugbyman Didier Codorniou, tête de liste régionale.
C’est un plébiscite pour M. Frêche, soutenu par les cinq fédérations, et un boulet pour le PS.
Le Parti n’a pas tranché. « Il faut que la sagesse l’emporte, dans la mesure où le rassemblement de la gauche n’a pu se faire, il faut prendre acte du vote des militants », indique Éric Andrieu, premier fédéral de l’Aude.
Porte-parole du Parti, Benoît Hamon assure que « l’objectif principal » est « de garder la région à gauche ». Les militants « ont choisi massivement aujourd’hui de s’inscrire derrière Georges Frêche », a-t-il déclaré, prenant « acte du verdict de la démocratie militante, notre juge souverain au Parti socialiste ».
Le PS va en discuter d’ici le 12 décembre, date de la convention nationale de ratification des listes, à Tours, notamment avec les partenaires de gauche « pour permettre un rassemblement ».
Montebourg scandalisé
Scénario « inacceptable », a tonné Arnaud Montebourg. Le bouillant député a retrouvé les accents du prétoire pour en appeler au combat « pour les valeurs » qu’il a « toujours défendues comme militant, comme rénovateur, comme juriste ou comme parlementaire ». Il lui paraît « indéfendable et pour tout dire inacceptable que le Parti socialiste soutienne d’une manière directe ou indirecte la candidature de Monsieur Georges Frêche ».
Deuxième couac : furieux de son éviction de la liste de l’Essonne en raison de ses démêlés judiciaires, le député Julien Dray, qui n’a pas présenté de liste alternative, lance également une salve vengeresse sur son blog. « Ce n’est pas moi qui ai pris le parti en otage, mais le parti qui m’a pris, et s’est pris en otage, en adoptant un comportement incompréhensible à mon égard ».
D’autres couacs paraissent mineurs : en Charente, un secrétaire national aux droits de l’Homme, Pouria Amirshahi, proche de Benoît Hamon, a été désavoué au profit d’un proche de Ségolène Royal, présidente de Poitou-Charentes.
Dans le Puy-de-Dôme, les militants PS n’ont pas validé la liste de René Souchon, également tête de liste en Auvergne. Se disant « serein », le président sortant s’en remet à la convention nationale.