La libération possible, ce mardi, d'Ali Vakili Rad, emprisonné en France pour l'assassinat de l'ancien premier ministre du chah Chapour Bakhtiar, pourrait permettre d'assouplir la position iranienne sur Clotilde Reiss, retenue à Téhéran depuis l'été 2009, pour sa participation aux manifestations organisées au lendemain de la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Justice contre raison d'Etat.En 1987, Wahid Gordji, retranché à l'ambassade d'Iran à Paris, où il est interprète, est soupçonné d'être mêlé aux attentats commis à Paris en 1986. Il refuse de se rendre à la convocation du juge Gilles Boulouque. La France et l'Iran ont rompu leurs relations diplomatiques. Le no 2 de l'ambassade d'Iran sera finalement échangé contre deux otages français détenus au Liban, Roger Auque et Jean-Louis Normandin. Au lendemain de la libération de ces dernier, Wahid Gordji est enfin entendu par le juge Boulouque, mais il prend l'avion quelques heures plus tard, libre, le juge n'ayant pas retenu de charge contre lui.
- En 1990, le Libanais Anis Naccache est libéré et aussitôt expulsé. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1982 pour l'attentat manqué, en juillet 1980 à Neuilly, contre Chapour Bakhtiar, ancien premier ministre du Chah d'Iran. L'action terroriste avait coûté la vie à deux personnes, dont un policier. En février 1989, à la veille d'une visite à Téhéran du ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas, Anis Naccache avait demandé aux autorités iraniennes de "rappeler à la France ses engagements", laissant ainsi entendre que sa remise en liberté faisait partie du prix à payer par la France pour la libération des otages détenus au Liban.
- En 1993, Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur du gouvernement Balladur, renvoie dans leur pays deux Iraniens impliqués dans l'assassinat en Suisse d'un opposant au régime de Téhéran, Kazem Radjavi, dont les autorités helvètes avaient obtenu de la justice française l'extradition.
- En 1996, l'ambassadeur du Zaïre en France, Ramazani Baya, qui roulait à près de 100 kilomètres à l'heure sur une voie où la vitesse est limitée à 30, écrase deux enfants sur un passage piéton à Menton. Pour toute sanction, le chef de mission est rappelé dans son pays. La famille des victimes mobilise la presse; après une négociation "au plus haut niveau", son immunité diplomatique sera levée, une première dans l'histoire de la diplomatie. L'ambassadeur est finalement déféré devant la justice française, qui le condamne à deux ans de prison avec sursis et 56 000 francs d'amende.
- En 1998, libération de Massoud Hendi, l'un des protagonistes de l'assassinat de Chapour Bakhtiar et de son secrétaire, Sorouch Katibeh, commis le 6 août 1991 à Suresnes. Cet homme d'affaires, avait été condamné en décembre 1994 à une peine de dix ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté égale aux deux tiers de la peine. Une remise de peine était donc envisageable puisque, selon le ministère de la Justice, il avait déjà effectué six ans et neuf mois de prison. Elle survient à trois semaines de la visite en Iran du chef de la diplomatie française, Hubert Védrine.
- En avril 2001, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire contre le général Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense algérien, en déplacement dans la capitale française. Cette procédure fait suite à la plainte déposée par Mes William Bourdon et Antoine Comte au nom de sept ressortissants algériens et français qui accusent l'ancien militaire d'avoir couvert de son autorité ''le recours massif'' à la torture. Il quitte précipitamment la France la nuit suivante, par avion spécial. Les avocats des parties civiles regrettent que la France n'ai pas empêché cette fuite.
- En septembre 2004, Hannibal Kadhafi, fils du "guide" de la révolution libyenne - qui est aujourd'hui au centre d'une tempête politico-judiciaire entre la Suisse et Tripoli - a maille à partir avec la police française: il est pris en chasse alors qu'il remonte les Champs-Elysées à 140 km/h et à contresens, et ses gardes du corps, qui suivaient, s'interposent avant de s'en prendre à la police et de blesser une personne. Son passeport diplomatique le protège d'autant mieux que Michel Barnier, ministre des Affaires étrangères, doit rencontrer le colonel Kadhafi quelques jours plus tard, pour une grande réconciliation après quinze années de brouille entre les deux pays...........
Quand raison d'Etat et justice s'enmèlent=compromis douteux
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La libération possible, ce mardi, d'Ali Vakili Rad, emprisonné en France pour l'assassinat de l'ancien premier ministre du chah Chapour Bakhtiar, pourrait permettre d'assouplir la position iranienne sur Clotilde Reiss, retenue à Téhéran depuis l'été 2009, pour sa participation aux manifestations organisées au lendemain de la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Justice contre raison d'Etat.
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Re: Quand raison d'Etat et justice s'enmèlent=compromis douteux
Il n'y a aucun compromis mais la simple application de la loi qui garantit à ce condamné les mêmes possibilités de libération conditionnelle que n'importe quel autre.
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"Ceux qui peuvent renoncer à une liberté essentielle pour obtenir un peu de sécurité temporaire ne méritent ni la liberté ni la sécurité." - Benjamin Franklin
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Re: Quand raison d'Etat et justice s'enmèlent=compromis douteux
qui décide quand même...De sa libération....au moins,eux laissent pas leurs prisonniers,quoiqu'ils aient fait dans nos bien gentilles geôles....
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"nul bien sans peine".....
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