" Tant va la cruche à l'eau , qu'à la fin elle se case "
Non , il n'y a pas de faute d'orthographe = la "cruche " est une lavandière maladroite qui tombait constamment dans le lavoir; un jour , elle faillit se noyer et ne fut sauvée que grâce à l'intervention d'un jeune homme qu'elle épousa ; d'où l'expression !
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet
« Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse »
A s'exposer sans cesse à un danger, on finit par le subir.
D'aucuns prétendent que ce proverbe traîne depuis longtemps une faute de transcription et qu'en réalité, il évoque l'histoire d'une jeune fille très niaise qui, à force d'exposer ses charmes à la piscine, avait quand même fini par y trouver un mari ("tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se case").
Mais il n'est est rien, bien entendu, même si ce genre d'histoire peut parfaitement arriver.
Il s'agit bien ici d'un récipient, en général en terre cuite, servant à contenir des liquides divers, dont de l'eau.
Un tel récipient n'a pas une durée de vie infinie et, à force de l'utiliser, il finit bien par arriver un moment où il se casse, non par usure mais par une maladresse de son utilisateur.
L'image est donc facile à comprendre.
Elle semble naître au XIIIe siècle où on la trouve sous la forme "tant va le pot au puits qu'il casse". Puis, dans le Roman de Renart on trouve : "tant va pot à l'eau que brise".
« Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle casse. Elle périt par usage prolongé. Non par usure : par accident. C'est-à-dire, si l'on préfère, par usure de ses chances de survie. C'est un ustensile qui périt par une sorte particulière d'usure : l'usure de ses chances de survie. Ainsi la cruche, qui a un caractère un peu simple et plutôt gai, périt par usage prolongé. »
Francis Ponge - Pièces
« Ah ! voilà notre imbécile avec ses vieux proverbes ! Eh bien, pédant, que dit la sagesse des nations ? Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin… — Elle s'emplit. »
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais - Le mariage de Figaro
A propos des cruches (les pots en terre, pas les blondes), il existe un proverbe chinois bien vu (Lao-Tseu ? Confucius ?) qui dit quelque chose comme : "Si tu tapes une cruche contre ta tête et que tu entends un son creux, n'en déduit pas forcément que c'est la cruche qui est vide".
Alors ne tentez surtout pas l'expérience avec une cruche pleine, pour deux raisons :
1. Ca peut faire très mal
2. Le très long écho du son creux qui suit peut rendre sourd.
"Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo