
Ce pourfendeur obstiné de la dette compte bien tout faire pour perturber le match Hollande-Sarkozy.
À ses yeux, ni la gauche ni la droite ne pourront redresser, seules, la barre. Une stratégie qui obligera donc le centriste "indépendant" à s'allier. Mais a-t-il d'autres options ? À la différence de 2007, où il avait gelé 18,5 % de voix en refusant de donner une consigne de vote, cette fois, il a promis un "choix clair". Et, en 2012, il espère bien jouer les faiseurs de roi, à défaut de l'être lui-même... Alors qu'une majorité de Français ne le voit pencher ni à gauche ni à droite et ne l'imagine Premier ministre ni de François Hollande ni de Nicolas Sarkozy, de qui se rapprochera-t-il ? Un choix d'autant plus compliqué qu'il est victime du succès de sa ligne politique. Bayrou entretient le suspense, même si ses troupes estiment qu'avec Sarkozy plus rien n'est envisageable.
"La vraie primaire commence maintenant", estime Bayrou, enthousiaste à l'idée d'affronter son "ami" socialiste. Les deux hommes sont humainement et politiquement très proches. Si, en public, le leader centriste dit tout le bien qu'il pense de son rival ("sympathique, amène"), en privé, il ne manque pas de pointer ses faiblesses : son manque de charisme, d'enracinement, sa stratégie d'évitement, ses imitations ratées de Mitterrand...