Une psychiatre condamnée à cause de son patient
- sebmbala
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Une psychiatre condamnée à cause de son patient
Danièle Canarelli a été condamnée à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire.
À la barre, Danièle Canarelli avait expliqué que ce patient, véritable "énigme", lui avait posé "un problème de diagnostic", du fait de l'absence de symptômes malgré sa dangerosité avérée. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Voilà une décision qui pourrait faire jurisprudence. La psychiatre poursuivie pour homicide involontaire après le meurtre commis par l'un de ses patients a été condamnée à un an de prison avec sursis. La cour a suivi les réquisitions du parquet général. À l'audience, Danièle Canarelli, 58 ans, médecin à l'hôpital marseillais Édouard-Toulouse, avait réfuté toute négligence dans le suivi de Joël Gaillard, de son hospitalisation en 2000 à sa fugue le 19 février 2004. Vingt jours après, l'homme avait assassiné à Gap, à coups de hachette, le compagnon octogénaire de sa grand-mère, Germain Trabuc. Un meurtre pour lequel cet homme de 43 ans, atteint d'une psychose schizophrénique à forme "paranoïde", a été jugé irresponsable pénalement.
Après ce non-lieu, Michel Trabuc, un des fils de la victime, avait engagé une action contre l'État et contre l'hôpital, condamné en 2009 pour défaut de surveillance. Il avait également porté plainte contre tous ceux qui avaient pu faire preuve de négligence. "Un non-lieu, c'est comme si ça ne s'était pas passé, je veux avoir des explications", explique-t-il, estimant que cet "individu dangereux aurait dû être suivi plus sérieusement au vu de son passé."
Rassurer la profession
Dans la salle, de nombreux soignants étaient venus apporter leur soutien à leur collègue, s'inquiétant de l'issue du procès. "Si elle est amenée à trinquer, la prise en charge des patients va complètement changer", redoutaient des infirmières. L'académie de médecine avait aussi souligné la difficulté d'évaluer la "dangerosité criminologique", mettant en garde contre "l'utopie du risque zéro".
Tour à tour, le président du tribunal, les parties civiles et le procureur avaient pris soin de rassurer la profession. "Il ne s'agit pas ici pour la justice de faire le procès de la psychiatrie, absolument pas. Il ne s'agit pas de chercher des poux dans la tête de cette corporation, ici ce n'est pas la psychiatrie qu'on met en cause, c'est Mme Canarelli", avait insisté le représentant du ministère public, Emmanuel Merlin. Et d'évoquer "l'aveuglement" d'une prévenue ne cessant d'aller à l'encontre des avis "uniformes" rendus par neuf psychiatres qui préconisaient d'hospitaliser Joël Gaillard dans une structure plus contraignante. En choisissant de lui accorder fin 2003 une sortie à l'essai de longue durée, "séduite" par le comportement "roublard" de son patient, malgré son "crescendo dramatique dans la violence", elle a commis "une faute professionnelle devenue pénale", avait estimé l'avocat général.
Énigme
"Il n'y a pas qu'une fautive", avait reconnu l'avocat des parties civiles, Me Gérard Chemla, soulignant que "la plainte visait aussi l'ensemble des autorités qui avaient montré des défaillances". "Pour autant, la multiplicité des fautes ne fait pas disparaître celle de Mme Canarelli qui n'a jamais pris la dimension de la pathologie du patient. On est dans la chronique d'une mort annoncée", avait-il estimé.
À la barre, la psychiatre avait expliqué que ce patient, véritable "énigme", lui avait posé "un problème de diagnostic", du fait de l'absence de symptômes et malgré sa dangerosité avérée. Pour son avocat, Me Sylvain Pontier, ce procès a mis en lumière "une méconnaissance de la réalité de la psychiatrie hospitalière et la persistance d'un certain nombre d'images d'Épinal". "Il faut bien que ces personnes soient soignées, on n'est pas dans un système carcéral", avait-il lancé. D'ailleurs le patient meurtrier est actuellement "traité à l'hôpital de la Conception, s'est depuis marié, a eu au moins un enfant et bénéficie de sorties d'essai".
LePoint.fr le 18/12/2012 15:00
À la barre, Danièle Canarelli avait expliqué que ce patient, véritable "énigme", lui avait posé "un problème de diagnostic", du fait de l'absence de symptômes malgré sa dangerosité avérée. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Voilà une décision qui pourrait faire jurisprudence. La psychiatre poursuivie pour homicide involontaire après le meurtre commis par l'un de ses patients a été condamnée à un an de prison avec sursis. La cour a suivi les réquisitions du parquet général. À l'audience, Danièle Canarelli, 58 ans, médecin à l'hôpital marseillais Édouard-Toulouse, avait réfuté toute négligence dans le suivi de Joël Gaillard, de son hospitalisation en 2000 à sa fugue le 19 février 2004. Vingt jours après, l'homme avait assassiné à Gap, à coups de hachette, le compagnon octogénaire de sa grand-mère, Germain Trabuc. Un meurtre pour lequel cet homme de 43 ans, atteint d'une psychose schizophrénique à forme "paranoïde", a été jugé irresponsable pénalement.
Après ce non-lieu, Michel Trabuc, un des fils de la victime, avait engagé une action contre l'État et contre l'hôpital, condamné en 2009 pour défaut de surveillance. Il avait également porté plainte contre tous ceux qui avaient pu faire preuve de négligence. "Un non-lieu, c'est comme si ça ne s'était pas passé, je veux avoir des explications", explique-t-il, estimant que cet "individu dangereux aurait dû être suivi plus sérieusement au vu de son passé."
Rassurer la profession
Dans la salle, de nombreux soignants étaient venus apporter leur soutien à leur collègue, s'inquiétant de l'issue du procès. "Si elle est amenée à trinquer, la prise en charge des patients va complètement changer", redoutaient des infirmières. L'académie de médecine avait aussi souligné la difficulté d'évaluer la "dangerosité criminologique", mettant en garde contre "l'utopie du risque zéro".
Tour à tour, le président du tribunal, les parties civiles et le procureur avaient pris soin de rassurer la profession. "Il ne s'agit pas ici pour la justice de faire le procès de la psychiatrie, absolument pas. Il ne s'agit pas de chercher des poux dans la tête de cette corporation, ici ce n'est pas la psychiatrie qu'on met en cause, c'est Mme Canarelli", avait insisté le représentant du ministère public, Emmanuel Merlin. Et d'évoquer "l'aveuglement" d'une prévenue ne cessant d'aller à l'encontre des avis "uniformes" rendus par neuf psychiatres qui préconisaient d'hospitaliser Joël Gaillard dans une structure plus contraignante. En choisissant de lui accorder fin 2003 une sortie à l'essai de longue durée, "séduite" par le comportement "roublard" de son patient, malgré son "crescendo dramatique dans la violence", elle a commis "une faute professionnelle devenue pénale", avait estimé l'avocat général.
Énigme
"Il n'y a pas qu'une fautive", avait reconnu l'avocat des parties civiles, Me Gérard Chemla, soulignant que "la plainte visait aussi l'ensemble des autorités qui avaient montré des défaillances". "Pour autant, la multiplicité des fautes ne fait pas disparaître celle de Mme Canarelli qui n'a jamais pris la dimension de la pathologie du patient. On est dans la chronique d'une mort annoncée", avait-il estimé.
À la barre, la psychiatre avait expliqué que ce patient, véritable "énigme", lui avait posé "un problème de diagnostic", du fait de l'absence de symptômes et malgré sa dangerosité avérée. Pour son avocat, Me Sylvain Pontier, ce procès a mis en lumière "une méconnaissance de la réalité de la psychiatrie hospitalière et la persistance d'un certain nombre d'images d'Épinal". "Il faut bien que ces personnes soient soignées, on n'est pas dans un système carcéral", avait-il lancé. D'ailleurs le patient meurtrier est actuellement "traité à l'hôpital de la Conception, s'est depuis marié, a eu au moins un enfant et bénéficie de sorties d'essai".
LePoint.fr le 18/12/2012 15:00
"De toute façon un jour ou l'autre ça pétera, alors en attendant autant péter dans la soie"- 'Le Patron' - Dieudonné.
Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
Difficile d'avoir un avis sans connaître le dossier.
D'un côté, la psychiatrie n'est sans doute pas une science mathématique.
D'un autre, les experts doivent avoir une responsabilité puisque leurs avis sont très généralement suivis.
De toute évidence, une telle jurisprudence peut avoir des effets pervers, au nom du sacro-saint principe de précaution.
D'un côté, la psychiatrie n'est sans doute pas une science mathématique.
D'un autre, les experts doivent avoir une responsabilité puisque leurs avis sont très généralement suivis.
De toute évidence, une telle jurisprudence peut avoir des effets pervers, au nom du sacro-saint principe de précaution.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
- Patrick_NL
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Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
la plainte visait aussi l'ensemble des autorités qui avaient montré des défaillances". Pourquoi donc seule la psy est condamnée?
"Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo
Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
On ignore quelles sont ces "autorités".
L'enquête a pu les mettre hors de cause tout simplement.
En lisant entre les lignes, il semble que seule la psy ait été renvoyée devant le Tribunal.
L'enquête a pu les mettre hors de cause tout simplement.
En lisant entre les lignes, il semble que seule la psy ait été renvoyée devant le Tribunal.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
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Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
L'article ne le précise pas mais je serais étonnée que la psy ne fasse pas appel .
"Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo
Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
9 psy pensent que le mec devrait être surveillé de plus près mais elle, le remet dehors ?!sebmbala a écrit :Et d'évoquer "l'aveuglement" d'une prévenue ne cessant d'aller à l'encontre des avis "uniformes" rendus par neuf psychiatres qui préconisaient d'hospitaliser Joël Gaillard dans une structure plus contraignante. En choisissant de lui accorder fin 2003 une sortie à l'essai de longue durée, "séduite" par le comportement "roublard" de son patient, malgré son "crescendo dramatique dans la violence", elle a commis "une faute professionnelle devenue pénale", avait estimé l'avocat général.
Comme disait mon père : "Quand t'as l'impression que t'es le seul à avoir raison et que tous les autres se trompent, demande toi si c'est pas l'inverse..."
- Patrick_NL
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Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
Ce qui est curieux:le patient meurtrier est actuellement "traité à l'hôpital de la Conception, s'est depuis marié, a eu au moins un enfant et bénéficie de sorties d'essai".Johan a écrit : 9 psy pensent que le mec devrait être surveillé de plus près mais elle, le remet dehors ?!
Comme disait mon père : "Quand t'as l'impression que t'es le seul à avoir raison et que tous les autres se trompent, demande toi si c'est pas l'inverse..."
On condamne la psy pour l'avoir laisse sortir et on fait la meme chose??
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Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
Il s'est écoulé 9 ans depuis, le mec a put évoluer, devenir moins dangereux...
- tisiphoné
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Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
ou pasJohan a écrit : Il s'est écoulé 9 ans depuis, le mec a put évoluer, devenir moins dangereux...
nankurunaisa
Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
Métier difficile. J'ai connu un "fou" (je n'aime pas trop ce mot) qui aurait bien tué "Momo le petit poisson rouge" s'il l'avait croisé de nuit, dans une rue sombre et vide de toute présence humaine. Pourtant, mon "fou" savait encore raisonné. Paix à sa mémoire.
Il y a une chose dont on peut cependant être sûr : certains psychiatres usent et abusent des consultations. Bonjour le trou de la Sécu ! J'ai eu un exemple sous les yeux.
Il y a une chose dont on peut cependant être sûr : certains psychiatres usent et abusent des consultations. Bonjour le trou de la Sécu ! J'ai eu un exemple sous les yeux.
"Les mécontents, ce sont des pauvres qui réfléchissent".
Talleyrand.
Talleyrand.
Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
Ma réflexion est la même. Donc, il ne devrait plus commettre de crime maintenant?!? c'est totalement incohérentPatrick_NL a écrit : Ce qui est curieux:le patient meurtrier est actuellement "traité à l'hôpital de la Conception, s'est depuis marié, a eu au moins un enfant et bénéficie de sorties d'essai".
On condamne la psy pour l'avoir laisse sortir et on fait la meme chose??
Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
Ha ba, penses tu?tisiphoné a écrit : ou paset cette fois qui sera pénalement responsable?
Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
.... et certains sont incompétents, comme dans tout corps de métier, mais bonjour les répercutions!mordred a écrit : Métier difficile. J'ai connu un "fou" (je n'aime pas trop ce mot) qui aurait bien tué "Momo le petit poisson rouge" s'il l'avait croisé de nuit, dans une rue sombre et vide de toute présence humaine. Pourtant, mon "fou" savait encore raisonné. Paix à sa mémoire.
Il y a une chose dont on peut cependant être sûr : certains psychiatres usent et abusent des consultations. Bonjour le trou de la Sécu ! J'ai eu un exemple sous les yeux.
Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
les trucs psy me gonflent,souvent.
dès fois,je peux comprendre.
mais bon,la psy,science non prouvable ou prouvée,mérite le fouet,dès fois....
dès fois,je peux comprendre.
mais bon,la psy,science non prouvable ou prouvée,mérite le fouet,dès fois....
Re: Une psychiatre condamnée à cause de son patient
ou une grosse
fessée 
