Selon le juge Marc Trévidic, plusieurs Franco-Africains sont convertis à l'islam radical. Les services de renseignement les ont à l’œil.
Les djihadistes maliens n'avaient pas encore menacé de "frapper la France au coeur" que l'Hexagone s'était déjà mis en mode "Vigipirate rouge renforcé", l'avant- dernier degré d'alerte avant le niveau écarlate, en vigueur lorsqu'un attentat touche le sol français. "La vigilance est logique, reconnaît le juge antiterroriste Marc Trévidic. Depuis l'engagement des troupes françaises dans la poudrière malienne, le pays est devenu automatiquement une cible prioritaire des jeunes salafistes du pays. A moyen terme, il faut s'attendre à des actions, estime le magistrat, l'un des meilleurs spécialistes de la menace islamiste du pays (1). Le danger est pour demain."
Et la menace nouvelle. Pour les services de renseignement, le confit malien porte en germe l'émergence d'une catégorie d'apprentis terroristes : les Français d'origine africaine. "Jusqu'ici, le djihad était arabe et les candidats noirs traités avec un peu de mépris par les islamistes, poursuit le juge Trévidic. Avec le Mali, l'émergence d'un 'black djihad' est à redouter."
La menace est prise très au sérieux par la justice spécialisée. A la galerie Saint-Eloi, au Palais de Justice de Paris, quatre enquêtes ont déjà été ouvertes sur les filières islamistes maliennes.
Dossier inquiétant
Le dossier le plus inquiétant concerne un Franco-Malien de 25 ans, Ibrahim Aziz Ouattara. En novembre 2010, ce natif d'Aubervilliers est arrêté par les policiers antiterroristes à Roissy, à sa descente d'avion en provenance du Caire. L'homme était recherché pour son implication dans un projet d'assassinat du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur. Rapidement, il avoue avoir tenté, sans y parvenir, d'entrer au Waziristan, une zone tribale pakistanaise, le dernier sanctuaire d'Al-Qaida. Placé en détention, il est libéré en juillet 2012.
Bien que placé sous contrôle judiciaire, Ouattara n'est pas jugé suffisamment dangereux pour faire l'objet d'une surveillance plus étroite. Il en profite. Le 1er novembre dernier, il rejoint Lisbonne et s'embarque sur un vol pour Bamako, la capitale du Mali, grâce à un passeport authentique appartenant à un Franco-Sénégalais de ses connaissances. Ouattara sera arrêté quelques jours plus tard par les Maliens à Sévaré, la porte d'entrée vers le nord du Mali, la région aux mains des rebelles islamistes.
Cet été, un premier candidat au djihad malien s'était déjà fait arrêter, cette fois-ci à Niamey au Niger. Cédric Labo Ngoyi Bunge, 27 ans, un Français d'origine congolaise, avait prévu de rallier le Mali en 4x4. Mais, n'ayant pas son permis, il avait essayé de s'en procurer un faux dans la capitale nigérienne, attirant l'attention de la gendarmerie locale. L'homme, qui avait emprunté de l'argent à ses proches avant de quitter la France, se met rapidement à table : son projet était de rallier les troupes d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) à Tombouctou. Il est aujourd'hui derrière les barreaux en France. Et ses complices potentiels sous haute surveillance.
Le cas d'Abdel Jelil alias Gilles Le Guen, un Breton converti, semble plus folklorique. Ce bourlingueur, ancien de la marine marchande et établi à Tombouctou avec femme et enfants depuis plusieurs années, s'est fait remarquer il y a quelques mois en postant sur internet une vidéo de menaces contre la France, sur fond de slogans islamistes. Jeté un temps en prison par les islamistes d'Aqmi, il a aujourd'hui retrouvé sa liberté de mouvement au Mali.
Mais son profil ne semble pas inquiéter les services antiterroristes. "Il vivait à Tombouctou bien avant l'arrivée des islamistes et avait refusé de quitter la région comme l'ambassade le lui avait conseillé, révèle un expert. Il est possible qu'après l'arrivée des combattants d'Aqmi il ait dû se livrer à cette mascarade de propagande pour assurer sa sécurité." Un indice ? La kalachnikov qu'il arbore sur sa vidéo est une arme factice.
Olivier Toscer - Le Nouvel Observateur
l'émergence d'un black djihad
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Re: l'émergence d'un black djihad
Terroristes, les 7 piliers de la tentation » est le tout nouveau livre de Marc Trévidic.
Pub pour son bouquin ou veritable article de fonds?
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Re: l'émergence d'un black djihad
rein n'empêche un journaliste de faire un livre sur un sujet de fond.Patrick_NL a écrit : Terroristes, les 7 piliers de la tentation » est le tout nouveau livre de Marc Trévidic.
Pub pour son bouquin ou veritable article de fonds?
nankurunaisa
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Re: l'émergence d'un black djihad
Le livre n'est pas du journaliste mais du juge. Que cet article soit publie en même temps que la sortie du livre me parait étrange et que ce juge soit bombarde spécialiste également. Il y a clairement coalition entre un juge qui est en même temps écrivain et des journalistes en mal de sensations.tisiphoné a écrit : rein n'empêche un journaliste de faire un livre sur un sujet de fond.
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Re: l'émergence d'un black djihad
Marc Trévidic: jusqu'où peut aller un juge? Daniel Soulez Larivière signe un papier dans le Huffington Post qui rejoint mes interrogations:
La campagne de communication du juge Trévidic à l'occasion de la sortie son livre Terroristes, les sept piliers de la déraison, impose d'insister haut et fort sur l'interprétation que, selon leur propre désir, font certains de ce métier, dont la définition intrinsèquement contradictoire est propice à la transgression.
Le 15 janvier Le Dauphiné titre "Marc Trévidic: le nord Mali peut devenir un nouvel Afghanistan". Dans Le Parisien: "Notre pays est une cible prioritaire, par Marc Trévidic, le juge anti-terroriste". Et dans Libération du même jour sont consacrées à ce magistrat deux pages entières, dont la moitié d'une pour sa photo, titrée: "Le juge anti-terroriste, Marc Trévidic, qui sort un livre dont nous (Libération) publions des extraits, met en garde contre la menace djihadiste renforcée par l'opération au Mali: 'Intervenir seuls nous désigne comme l'unique ennemi' ". Et les intertitres tirés de son interview:
"On peut être fou de Dieu sans être fou".
"Choisir qui l'on surveille est primordial".
"Pas des loups solitaires".
"Nos schémas sont dépassés".
Sont-ce là des propos de juge? Peut-il le demeurer? Au rôle de "cow-boy qui s'intéresse aux Indiens" revendiqué par le juge Trevidic, outre ceux de Salomon et de Maigret, peut-il ajouter maintenant ceux de Rouletabille, d'Albert Londres et, tant qu'à faire, de collaborateur spontané et non mandaté des ministres de l'Intérieur et de la Défense, et du chef d'état-major des Armées?
Où sommes-nous? Dans quel pays vit-on? A quel point peut-on ignorer ce qu'est la fonction de juge pour en arriver à constater sans broncher la propagation de telles informations et avoir l'inconscience de les relayer? De quoi se mêle un juge quand il donne des conseils publics et tonitruants au pouvoir politique et alarme la population sans compétence constitutionnelle pour le faire? C'est irresponsable, dans tous les sens du terme.
La campagne de communication du juge Trévidic à l'occasion de la sortie son livre Terroristes, les sept piliers de la déraison, impose d'insister haut et fort sur l'interprétation que, selon leur propre désir, font certains de ce métier, dont la définition intrinsèquement contradictoire est propice à la transgression.
Le 15 janvier Le Dauphiné titre "Marc Trévidic: le nord Mali peut devenir un nouvel Afghanistan". Dans Le Parisien: "Notre pays est une cible prioritaire, par Marc Trévidic, le juge anti-terroriste". Et dans Libération du même jour sont consacrées à ce magistrat deux pages entières, dont la moitié d'une pour sa photo, titrée: "Le juge anti-terroriste, Marc Trévidic, qui sort un livre dont nous (Libération) publions des extraits, met en garde contre la menace djihadiste renforcée par l'opération au Mali: 'Intervenir seuls nous désigne comme l'unique ennemi' ". Et les intertitres tirés de son interview:
"On peut être fou de Dieu sans être fou".
"Choisir qui l'on surveille est primordial".
"Pas des loups solitaires".
"Nos schémas sont dépassés".
Sont-ce là des propos de juge? Peut-il le demeurer? Au rôle de "cow-boy qui s'intéresse aux Indiens" revendiqué par le juge Trevidic, outre ceux de Salomon et de Maigret, peut-il ajouter maintenant ceux de Rouletabille, d'Albert Londres et, tant qu'à faire, de collaborateur spontané et non mandaté des ministres de l'Intérieur et de la Défense, et du chef d'état-major des Armées?
Où sommes-nous? Dans quel pays vit-on? A quel point peut-on ignorer ce qu'est la fonction de juge pour en arriver à constater sans broncher la propagation de telles informations et avoir l'inconscience de les relayer? De quoi se mêle un juge quand il donne des conseils publics et tonitruants au pouvoir politique et alarme la population sans compétence constitutionnelle pour le faire? C'est irresponsable, dans tous les sens du terme.
"Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo