Tout ça pour le tournage d'un clip de rap
Ils sont soupçonnés d'avoir favorisé les incidents près d'Air Bel
Le TGV Paris-Nice a été contraint de s'arrêter sur la voie ferrée qui borde la cité Air Bel, à La Pomme. Plusieurs individus avaient jeté des bouteilles et des torches enflammées afin de l'obliger à s'immobiliser.
Le TGV Paris-Nice a été contraint de s'arrêter sur la voie ferrée qui borde la cité Air Bel, à La Pomme. Plusieurs individus avaient jeté des bouteilles et des torches enflammées afin de l'obliger à s'immobiliser.
Les infractions retenues ne coûteront pas très cher à ceux qui les ont commises. Entrave à la circulation d'un train, dégradations mineures... Les sanctions prévues par le code du transport et par le code pénal n'exposent pas ceux qui ont brutalement stoppé le TGV Marseille-Nice, samedi dernier, à hauteur de la cité Air Bel, à de lourdes peines.
Mais c'est bien le symbole déplorable renvoyé par cette affaire sur le fonctionnement apaisé de la société et sur le respect du "vivre ensemble" qui est aujourd'hui visé par les autorités.
"Débordé" par les jeunes gens d'Air Bel
La Sûreté départementale poursuit ses investigations avec vigueur, sans doute dans cette optique-là. Après la mise en examen de huit personnes soupçonnées d'avoir délibérément organisé le rassemblement et l'arrêt du convoi, les enquêteurs ont arrêté hier trois nouvelles personnes.
En tout début de matinée, c'est d'abord un musicien proche du groupe de rap 11.43 mis en cause dans l'enquête, qui a été appréhendé à son domicile. Présents sur les voies au moment des faits, il s'était aussi déplacé devant le palais de justice, lundi, alors que les suspects allaient être mis en examen. Il s'était montré affirmatif en précisant avoir "été débordé" par les jeunes gens d'Air Bel et assuré que ce rassemblement relevait davantage du mouvement spontané que d'une opération programmée.
Rassemblement organisé
Les enquêteurs disposent d'une vision bien différente depuis qu'ils ont visionné les nombreuses vidéos enregistrées par les passagers au moment de l'attaque. On y distinguerait assez clairement plusieurs personnes, qui n'ont pas l'attitude d'adolescents surexcités, encadrer le rassemblement de façon plutôt organisée. Afin de mieux comprendre comment cette opération a pu être menée à bien, les policiers ont aussi arrêté hier deux autres membres du groupe 11.43.
Ces jeunes gens auraient agi de la sorte afin de tourner le clip d'un de leurs morceaux. Cette hypothèse fait partie des plus plausibles depuis le début de l'enquête. Mais les fonctionnaires souhaitaient aller un peu plus loin dans leur démonstration. Ils auraient notamment en main des éléments retrouvés sur internet.
Sur certains réseaux sociaux, des informations précises auraient circulé plusieurs jours avant les faits, invitant à un rassemblement dans la cité Air Bel, le jour où le train a été arrêté. Un élément de poids qui pourrait éliminer définitivement toute idée de mouvement spontané. Les gardes à vue pourraient se prolonger jusqu'à demain.