le mariage gay chamboule les esprits

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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par -C- » 23 février 2013 15:04

Patrick_NL a écrit : Ce n'est pas une idée reçu vu que cette "idée" a plusieurs milliers d'années derrière. Notre conception des choses a fait ses preuves dans le très long terme.
Le mariage n'a pas des milliers d'annee d'existence ( encore une connerie donc).
Taper dans google: mariage en occident et tu trouvera de quoi eviter de dire des aneries.Le mariage apparaît pour la première fois comme l'un des sacrements, à côté de l'eucharistie, de la pénitence et du baptême, dans un décret du pape Lucien III contre les hérétiques, en 1184.
La loi du 20 septembre 1792 instaure le mariage civil, enregistré en mairie, qui devient le seul valable aux yeux de la loi
Des milliers d'annees :mdr3: Faudra trouyvr autre chose.
Je parlais d'être élevé par un père une mère (un homme et une femme)... Faut suivre Patrick.
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par Patrick_NL » 23 février 2013 15:08

-C- a écrit : Je parlais d'être élevé par un père une mère... Faut suivre Patrick.
Pareil,le sujet est le mariage pour tous. Faut suivre.
Des milliers d'annees pour 'être élevé par un père une mère est tout aussi exagere. La encore, il y a toute une litterature sur l'education qui montre que l'enfant n'a pas toujours ete eleve dans sa famille.
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par Sov Strochnis » 23 février 2013 15:09

La remise en cause des valeurs familiales...la seule chose que l'on a envie de répondre à ça c'est "mais on s'en branle de TES valeurs familiales". :XD:
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par -C- » 23 février 2013 15:11

Patrick_NL a écrit :Pareil,le sujet est le mariage pour tous. Faut suivre.
Des milliers d'annees pour 'être élevé par un père une mère est tout aussi exagere. La encore, il y a toute une litterature sur l'education qui montre que l'enfant n'a pas toujours ete eleve dans sa famille.
En 55 pages de débats y a forcément des moments ou tu vas faire quelques digressions et qui ici ne sont pas forcément hors-sujet.

Un enfant qui n'est pas élevé par son père et par sa mère ce n'est jamais l'idéal.
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par -C- » 23 février 2013 15:13

Sov Strochnis a écrit : La remise en cause des valeurs familiales...la seule chose que l'on a envie de répondre à ça c'est "mais on s'en branle de TES valeurs familiales". :XD:
Ce ne sont pas mes valeurs familiales. Ce sont les valeurs familiale historiques de la France. Tu saisis la nuance grâce à ton intelligence supérieure ou pas?
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par Sov Strochnis » 23 février 2013 15:24

Ne pas être élevé par son père et sa mère ce n'est pas l'idéal uniquement parce que la société n'alimente pas une bonne image de ce type d'éducation.
- Parce que les gens pointent du doigt, qu'ils font des critiques négatives, qu'ils enfoncent plutôt qu'ils aident.

Plusieurs psychologues pensent que le plus important pour un enfant c'est le dialogue. De ce fait, un enfant peut grandir dans un environnement particulièrement défavorable, si les parents dialoguent énormement et que la société dialogue également, l'enfant se sentira en sécurité.

C'est notre société qui est pitoyable, ce ne sont pas les parents homosexuels.

Pour notre société un enfant est nul parce qu'il ne porte pas de marques (à l'école, mais grâce à qui, à la publicité bien entendu, le système de consommation.), un enfant est nul parce qu'il a de mauvaises notes (à titre indicatif, de mauvaises notes ne signifient pas "con", prenons les Asperger par exemple, juste une vision différente du monde), un adolescent est nul s'il est maigrelet et qu'il ne pratique pas un sport lui permettant d'afficher des muscles pour séduire. Un jeune adulte est nul s'il a des passions de geek (ou de Hikikomori)...pour eux les valeurs de famille n'ont pas de sens parce que la société vend des valeurs limitées par rapport au potentiel d'amour qu'un être humain peut offrir à son prochain.

J'ai envie de te dire: OUAIS, objectivement des parents homosexuels vont en chier avec leur gosse parce que la société va les critiquer.

Mais dis-moi -C-, si parmi tes amis (PAR EXEMPLE OK) un couple d'homosexuel se marie et adopte un enfant. Tu vas faire quoi ? Les critiquer (ce qui va naturellement engendrer des problèmes au niveau du dialogue) ou au contraire faire preuve d'une générosité toute naturelle, ouvrir un dialogue pour dire "Ok, tes parents sont deux hommes (ou deux femmes) mais ils t'aiment autant qu'un père et une mère, et si tu cherches un jour ta mère biologique, sache que beaucoup l'ont perdu ou n'en avaient pas mais on su créer une force à partir de cela."
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par Patrick_NL » 23 février 2013 15:27

Ce sont les valeurs familiale historiques de la France?
Ta conception de l'histoire ( des milliers d'années) est complètement erronée.
Il y a une histoire de la famille ( en fait plusieurs) avant le Code Napoleon et une histoire depuis . Même si ce code a été et est toujours capital, cela n'a jamais voulu dire que tout était fige.
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par Sov Strochnis » 23 février 2013 15:28

-C- a écrit : Ce ne sont pas mes valeurs familiales. Ce sont les valeurs familiale historiques de la France. Tu saisis la nuance grâce à ton intelligence supérieure ou pas?
Les valeurs historiques de la France à partir de quel siècle ? Parce que s'il l'on doit parler histoire nous pouvons aller chercher les TEXTES, justement. Je veux bien croire que la France a su alimenter les valeurs de la famille grâce à un "père" et une "mère", mais c'était une raison biologique naturelle. Reprenons-donc les TEXTES historiques pour savoir si ceux qui n'ont pas été élevés par une mère (car au fond, c'est plutôt la mère le pilier selon toi) ont mal tournés.
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par tisiphoné » 23 février 2013 15:30

Sov Strochnis a écrit : La remise en cause des valeurs familiales...la seule chose que l'on a envie de répondre à ça c'est "mais on s'en branle de TES valeurs familiales". :XD:
un gosse à l'heure actuelle a besoin de savoir qu'il est né de l"union d'un homme et d'une femme, après qu'ils vivent avec deux hommes ou deux femmes, c'est pas un soucis.
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par Patrick_NL » 23 février 2013 15:36

A propos de l'histoire de la famille ( pas des miulliers d'annees): un texte parmi d'autre.
L’influence réciproque du droit de la famille et des mœurs en France.

Par Didier BODEN, Maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon - Sorbonne

Les lois d’un pays ne sont pas le reflet exact de ses mœurs. Les règles de droit sont des actes de pouvoir, par lesquels les autorités d’un pays tentent de diriger le comportement des personnes qui forment la population de ce pays ; et celle-ci, dans une proportion plus ou moins grande, rechigne à se soumettre à ces règles, et invente volontiers des procédés pour les contourner. Les autorités, de leur côté, peuvent trouver bon de brider au moins partiellement l’ambition de diriger les comportements, par réalisme (on ne créera jamais le paradis sur terre, et l’autorité des lois s’affaiblit à mesure que celles-ci sont violées) ou par libéralisme (on peut trouver bon de laisser les personnes choisir leur mode de vie plutôt que d’essayer de le leur imposer). Les relations de famille en France depuis deux siècles sont assurément le lieu d’une telle interaction des lois et des mœurs. Il reste à relever dans quelle mesure les autorités françaises ont voulu au cours du temps imposer un certain mode de vie familiale aux Français, ou au contraire leur aménager la possibilité d’un choix (I.- La loi comme instrument de direction des mœurs ou comme catalogue de possibilités offertes), et observer par quels moyens les aspirations de la population française, ou ce que l’on prenait pour tel, est parvenu à influencer le droit positif (II.- Les mœurs, ou l’idée que l’on s’en fait, comme moteur du changement des règles).

I.- La loi comme instrument de direction des mœurs ou comme catalogue de possibilités.

L’idée même de vouloir diriger les comportements familiaux par des normes de source étatique reste répandue en France, pays où l’on professe un grand volontarisme politique et où l’on imagine souvent mal que la loi, généralement perçue comme bénéfique et complète, n’ait pas sur toute chose son mot à dire. Cet interventionnisme prend le plus souvent la forme de l’adoption d’une règle spéciale dérogeant, pour une certaine catégorie de personnes ou de situations, à une règle générale déjà en vigueur. Cette floraison de règles spéciales est, en droit de la famille comme en d’autres branches du droit français, un trait marquant, qui a aussi d’autres causes, sur lesquelles on reviendra. On attirera simplement l’attention à ce stade sur la difficulté d’imaginer en France que l’État n’intervienne pas en matière familiale. L’époque, pourtant relativement proche à l’échelle de l’histoire du pays, où le mariage n’était pas une matière relevant des autorités séculières, est oubliée. L’intervention du droit étatique prend deux formes principales : l’imposition d’un modèle unique (qui peut être renforcé par des mesures annexes, fiscales ou successorales) ou l’offre d’un catalogue de possibilités (c’est parfois ce qui est désigné aujourd’hui sous le nom de « pluralisme juridique » ou « pluralisme législatif »). Les législateurs révolutionnaires et napoléoniens avaient parfaitement conscience de ce choix, eux qui ont créé le mariage civil, les registres publics de l’état civil, obligatoires et uniques, d’une part, tout en laissant aux futurs mariés, en matière de régimes matrimoniaux, une palette de choix (principalement destinée à laisser survivre les coutumes pré-révolutionnaires lorsque les intéressés le souhaitaient), d’autre part.

A.- L’imposition d’un modèle unique.

Le Code Napoléon a imposé un modèle familial unique à la population française, où la femme et les enfants, incapables, devaient obéissance à leur mari et père, où la recherche de paternité illégitime était interdite, où le conjoint survivant n’avait pas de part successorale, où les enfants illégitimes avaient moins de droits que les enfants légitimes, et où le mariage des majeurs entre 25 et 30 ans était soumis à la condition non d’une autorisation parentale à proprement parler mais d’un « acte de respect » (une lettre solennelle envoyée aux père et mère, les informant du mariage projeté, dont le non-envoi pouvait provoquer l’annulation du mariage, et dont l’envoi était souvent à l’origine de longues procédures d’opposition au mariage, à l’initiative des père et mère ainsi alertés). En 1816, après la Restauration de la monarchie de droit divin, la loi Bonald est venue accroître la pression de l’État sur les familles en abolissant le divorce (il sera rétabli en 1884, sous la IIIème République). C’est là tout un modèle familial qui était imposé, et qui était de nature à dissuader involontairement de se marier une partie de la population : celle des personnes rendues libres par leur indifférence aux normes religieuses et aux conséquences patrimoniales que l’État attachait au mariage. Au titre de l’influence de la loi sur les mœurs on relèvera surtout deux choses, qui concernent le passage de l’ancien régime à la période postérieure. Le mariage civil obligatoire et préalable, d’une part, et la disparition de l’empêchement de mésalliance d’autre part, n’ont pas été admis immédiatement par toute la population. Mais la réconciliation de l’État et de l’Église catholique au moment du Concordat de 1801 a permis au mariage civil de s’imposer, et la fermeté avec laquelle les tribunaux étatiques ont imposé le respect de l’égalité entre les Français au moment du mariage, quelle que soit leur rang social, a rendu possible la déroute des anciennes conceptions inégalitaires.

Lorsque le divorce a été rétabli, en 1884, il ne l’a été que pour cause de faute. On peut dont dire qu’il y avait là l’imposition d’un modèle unique de divorce, jusqu’en 1975. Les personnes qui auraient voulu divorcer par consentement mutuel étaient tenues, pour se libérer de leur lien matrimonial, d’alléguer l’une contre l’autre des fautes qui ne devaient leur apparence qu’à leur complicité et à la complaisance ou à l’inadvertance des juges. En 1975, le législateur a considéré qu’une loi qui forçait les personnes à faire semblant de se disputer pour obtenir ce qu’elles demandaient était une mauvaise loi, et les dispositions du Code civil sur le divorce ont été réformées en profondeur.

B.- L’offre d’un catalogue de possibilités.

Ce qu’on appelle aujourd’hui en droit français de la famille le « pluralisme législatif » concerne surtout l’autorité parentale dans les familles recomposées, les types de filiation, le divorce depuis 1975, et le pacte civil de solidarité qui, depuis 1999, concurrence le mariage. Les deux premiers exemples relèvent plus d’une adaptation des règles générales à des situations originales, où la volonté juridique n’est pas l’élément essentiel. C’est pourquoi on se concentrera sur les deux autres exemples.

L’idée du législateur de 1975, lorsqu’il a réformé le divorce, a été d’offrir à tout couple voulant divorcer le choix de la voie la plus adaptée. D’où le passage d’une législation ne comportant qu’un seul type de divorce (le divorce pour faute) à une législation en comportant cinq (le divorce pour faute, le divorce sur requête conjointe, le divorce demandé par l’un et accepté par l’autre, le divorce pour séparation de fait, le divorce pour altération des facultés mentales de l’autre conjoint). Au titre de l’influence de la loi sur les mœurs, on relèvera deux choses notables. Premièrement, il s’est confirmé que les divorces qui, sous la législation en vigueur de 1884 à 1975, étaient prononcés pour faute correspondaient en réalité, dans la moitié des cas, à une volonté conjointe des époux : ceux-ci ont donc pu désormais saisir la justice de leur demande de divorce sans plus de simulation. Mais le plus remarquable est l’introduction du divorce demandé par l’un et accepté par l’autre, dont le régime emprunte à la fois à celui du divorce pour faute et à celui du divorce sur requête conjointe : pure invention du législateur, ce type de divorce a remporté d’emblée un relatif succès. Dans la mesure où il ne s’agissait pas d’un type de divorce pouvant se réclamer d’un passé napoléonien (contrairement au divorce sur requête conjointe), on peut soutenir que, pour ce qui le concerne, c’est la loi qui a créé la pratique : une voie, non imaginée par la population, s’est offerte à celle-ci, et celle-ci l’a empruntée. Les deux derniers divorces en revanche (le divorce pour séparation de fait et le divorce pour altération des facultés mentales de l’autre conjoint), dont les conditions étaient peu intéressantes, n’ont pas connu un grand succès (1,3 % des affaires) avant leur réforme (et suppression partielle) en 2004.

Le pacte civil de solidarité (pacs), créé en 1999 et réformé en 2006 et 2007, a d’abord été conçu comme une convention principalement patrimoniale, permettant aux couples de personnes de même sexe de s’unir par un lien juridique comparable au contrat de mariage avec choix de l’indivision. Ce qui est remarquable en ce qui concerne l’influence de ces lois sur les mœurs, c’est que, d’une part, l’hostilité et la réticence qu’elle a suscitées en 1999 ont presque totalement disparu aujourd’hui, et que, initialement prévue pour une partie de la population homosexuelle (50 % des pacs conclus dans les douze mois qui ont suivi l’entrée en vigueur de la loi de 1999), elle s’applique en réalité à de nombreux couples de personnes de sexes différents (85 % des pacs conclus depuis 1999), et commence à concurrencer le mariage (autant de pacs conclus en sept ans, 263.000, que de mariages célébrés en un an, 278.000). Comme pour le divorce demandé par l’un et accepté par l’autre, on observe donc qu’une nouvelle possibilité, offerte par la loi, sans précédent dans l’histoire du pays et sans qu’on puisse dire qu’elle correspondait à une aspiration profonde de celui-ci, intéresse brusquement une portion importante de la population, qui modifie son comportement pour emprunter librement cette nouvelle voie.

II.- Les mœurs, ou l’idée que l’on s’en fait, comme moteur du changement des règles.

A.- L’idée que les juristes se font des mœurs.

La voie la plus quotidienne de l’évolution des règles de droit, notamment en matière familiale, est celle qu’empruntent les praticiens, qui pensent, souvent à raison, suivre une certaine évolution des mœurs. Il peut s’agir d’une évolution tonitruante, comme lorsque tel maire d’une commune du sud-ouest a décidé, le 5 juin 2004, de célébrer le mariage de deux hommes au vu et au su de tous les journalistes du pays (le mariage a été annulé par la suite). Il s’agit plus souvent d’une évolution discrète, comme lorsque la Cour de cassation a décidé, le 29 octobre 2004, de considérer qu’une donation consentie à l’occasion d’une relation adultère n’était pas nulle pour contrariété aux bonnes mœurs. L’évolution, enfin, peut être mi-discrète mi-médiatique, comme lorsque les juges et les officiers de l’état civil en France se sont résolus, à la suite d’une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme en 1992, à accéder aux requêtes des transsexuels qui demandaient que la mention de leur sexe sur leur acte de naissance fût modifiée pour tenir compte des opérations qu’ils avaient subies. Même lorsque la modification du droit est législative, elle résulte souvent de la diffusion par voie administrative ou académique (dans les revues juridiques) d’observations sur les pratiques effectives des justiciables en matière familiale, et notamment sur les pratiques de contournement des lois et réglements. Ces alertes fréquentes ne sont parfois suivies d’aucune réforme. Mais il arrive souvent qu’elles donnent lieu à de petites réformes, limitées à quelques articles du Code. Elles ont en commun d’être assez techniques, d’êtres nourries de la pratique, de donner lieu à de nouvelles dispositions écrites dans le style habituel de la profession, et d’être souvent empreintes d’un certain esprit de cohérence. Les lois de 2006 et 2007 réformant le pacs sont assez typiques de cette catégorie.

Une troisième modalité doit être relevée, qui combine les deux premières. De nombreuses modifications du droit de la famille en France, comme dans les autres pays d’Europe, résulte de l’interprétation évolutive que la Cour européenne des droits de l’homme donne à la Convention européenne des droits de l’homme de 1950, et notamment de son article 8 sur le droit au respect de la vie privée et familiale. Si un État se fair condamner parce que sa législation est d’un archaïsme dont on juge qu’il porte attente au droit garanti par cet article 8, il peut arriver que cet État, et ceux qui se trouvent dans sa situation, réforment leur droit par voie législative (ainsi, en France, la réforme du droit des successions du 3 décembre 2001 a-t-elle été provoquée par une condamnation de la France le 1er février 2000 dans une affaire de discrimination entre enfants légitimes et adultérins). Il s’agit là d’un moteur de réformes puissant, dont le maniement dépend des juges de la Cour européenne des droits de l’homme et de l’idée qu’ils se font de l’évolution des mœurs.

B.- L’idée que les hommes politiques se font des mœurs.

Il arrive rarement en France que le droit de la famille évolue sous l’influence directe de groupes de pression. On pourrait citer la loi de 1999 sur le pacs, d’origine purement parlementaire (ce qui, en France, est rarissime, la plupart des lois résultant de projets gouvernementaux), et initialement rédigée dans un style éloigné de la littérature juridique. Un groupe de pression formé d’hommes divorcés condamnés à payer une prestation compensatoire à leur ancienne épouse, dans des conditions parfois très choquantes, demande régulièrement, avec un succès mitigé, que les règles relatives à la prestation compensatoire soient modifiées pour éviter les injustices les plus flagrantes.

Il arrive au moins une fois par décennie que le gouvernement missionne un expert, ou installe une commission de juristes et de sociologues, chargée de faire le point sur l’adaptation du droit de la famille à l’évolution des mœurs et de préconiser d’éventuelles modifications. Les rapports les plus marquants de ce type ont été, ces dernières années, rendus en 1998 par Madame Irène Théry, sociologue et en 1999 par Madame Françoise Dekeuwer-Defossez, professeur de droit. Ces rapports ont inspiré certaines des réformes des cinq années qui ont suivi.

Il faut terminer cette courte fresque de l’influence des mœurs sur l’évolution du droit de la famille par la mention des travaux de réforme du droit de la famille entre 1964 et 1975. Il s’agissait, après les échecs des tentatives de recodification complète du droit civil français de 1904 à 1949, de se concentrer sur la seule réforme des chapitres du Code civil relatifs au droit de la famille. L’entreprise fut placée sous la direction du Doyen Jean Carbonnier, chargé de préparer les textes qui seraient ensuite soumis au Garde des Sceaux, ministre de la Justice. L’une des originalités de ces réformes est qu’elles ont été précédées d’enquêtes sociologiques. Le constat de la diversité qui se dégageait de ces enquêtes a convaincu les rédacteurs des nouveaux textes de faire disparaître les discriminations, d’offrir le plus souvent possible aux justiciables plusieurs possibilités de parcours familial, et de s’appuyer davantage sur la liberté de choix des particuliers pour éviter une trop grande inadéquation entre la loi et les mœurs effectives.

Le vers d’Horace (65 – 8 ACN), Quid leges sine moribus ? (Odes, III.24.35 : Que sont les lois sans les mœurs ?), est souvent complété par les juristes et les moralistes par la formule inverse : Quid mores sine legibus ? (Que sont les mœurs sans les lois ?). L’évolution du droit de la famille en France depuis deux siècles, sans faire partager le pessimisme d’Horace, témoigne en revanche d’interactions originales entre ces deux ordres.
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par -C- » 23 février 2013 15:52

Sov Strochnis a écrit : Ne pas être élevé par son père et sa mère ce n'est pas l'idéal uniquement parce que la société n'alimente pas une bonne image de ce type d'éducation.
- Parce que les gens pointent du doigt, qu'ils font des critiques négatives, qu'ils enfoncent plutôt qu'ils aident.

Plusieurs psychologues pensent que le plus important pour un enfant c'est le dialogue. De ce fait, un enfant peut grandir dans un environnement particulièrement défavorable, si les parents dialoguent énormement et que la société dialogue également, l'enfant se sentira en sécurité.

C'est notre société qui est pitoyable, ce ne sont pas les parents homosexuels.
Plusieurs psychologues pensent que le plus important c'est le dialogue. Et alors? Tu en trouveras d'autres tout aussi qualifiéset expérimentés qui te diront que ce n'est pas ça et que c'est autre chose. La psychologie n'est pas une science exacte.

Notre société est pitoyable en quoi? Les homosexuels ne subissent plus de discriminations légales à ce que je sache.
Il y a d'autres personnes qui souffrent de discrimination ou de moqueries : les petits, les gros, les très grands etc.
Sov Strochnis a écrit :Pour notre société un enfant est nul parce qu'il ne porte pas de marques (à l'école, mais grâce à qui, à la publicité bien entendu, le système de consommation.), un enfant est nul parce qu'il a de mauvaises notes (à titre indicatif, de mauvaises notes ne signifient pas "con", prenons les Asperger par exemple, juste une vision différente du monde), un adolescent est nul s'il est maigrelet et qu'il ne pratique pas un sport lui permettant d'afficher des muscles pour séduire. Un jeune adulte est nul s'il a des passions de geek (ou de Hikikomori)...pour eux les valeurs de famille n'ont pas de sens parce que la société vend des valeurs limitées par rapport au potentiel d'amour qu'un être humain peut offrir à son prochain.
Je ne vois pas trop où tu veux en venir là.
La société ne vend pas de valeurs mais des façon différente de se comporter et qui, comme tu le dis, ne sont pas forcément bonnes ou pertinentes. C'est exactement la même chose avec le mariage homosexuel. La société nous vend cette loi comme un progrès mais ça ne l'est pas forcément.


Sov Strochnis a écrit :Mais dis-moi -C-, si parmi tes amis (PAR EXEMPLE OK) un couple d'homosexuel se marie et adopte un enfant. Tu vas faire quoi ? Les critiquer (ce qui va naturellement engendrer des problèmes au niveau du dialogue) ou au contraire faire preuve d'une générosité toute naturelle, ouvrir un dialogue pour dire "Ok, tes parents sont deux hommes (ou deux femmes) mais ils t'aiment autant qu'un père et une mère, et si tu cherches un jour ta mère biologique, sache que beaucoup l'ont perdu ou n'en avaient pas mais on su créer une force à partir de cela."
Alors ?
Je crois qu'il y a un truc que tu ne comprends pas. Je ne défends pas mon intérêt personnel tout comme ceux qui sont contre cette loi. On défend l'intérêt général. On se bat pour la France et pas pour nous-même parce qu'on aime notre pays.

Bien sur que non je ne vais pas les critiquer. Ça ne me regarde nullement. C'est leur choix, ils auront le droit de le faire. Je ne leur en voudrais pas à eux mais à l’État socialiste qui a légalisé cette mesure.

Enfin, je ne vais me répéter 36 fois (d'ailleurs tu as déjà presque relevé tous mes arguments sur cette question quelques pages précédentes) mais je crois qu'un enfant a besoin plus que d'amour pour être épanouit. L'amour ne fait pas tout.
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par Sov Strochnis » 23 février 2013 16:06

Oui en effet après avoir lu tous tes arguments je me dis que c'est parole contre parole et que seul l'avenir nous révelera de quoi il retourne d'une telle loi.
Cela dit, j'espère malgré tout que tu ne fais pas partie de ces gens qui sous pretexte qu'une loi n'a pas su avoir l'effet escompté, la critiquent dans tous les sens du terme. Un peu comme ces gens qui croient à la fin du monde fin 2012, si c'était arrivé on les auraient entendu "Ah on vous l'avait bien dit...".
Si cette loi ne fonctionne pas et qu'effectivement ces enfants ne sont pas épanouis tu penseras réellement que c'est du fait qu'il manque une mère et un père uniquement ? J'ai l'impression que tu considères que c'est le facteur majeur de l'épanouissement d'un enfant (alors que toi comme moi connaissons beaucoup d'exemples d'enfants qui avaient un papa et une maman ont pourtant mal finis...).
Il existe beaucoup de facteurs pour l'épanouissement d'un enfant. Peut-être qu'avoir une mère et un père est un facteur important, mais si ce manque est largement compensé par d'autres facteurs, l'enfant ne deviendra pas plus névrotique qu'un enfant épanoui, qui pour diverses raisons un jour tombe dans le côté obscur de la force ^^

Je suppose que derrière "valeurs familiales" tu prônes bien plus que la présence de la mère et d'un père...or si cette loi passe, ces valeurs familiales seront conservées (si les homos peuvent adopter, ça ouvre la possibilité de "fonder une famille").
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par -C- » 23 février 2013 17:24

Sov Strochnis a écrit : Oui en effet après avoir lu tous tes arguments je me dis que c'est parole contre parole et que seul l'avenir nous révelera de quoi il retourne d'une telle loi.
Cela dit, j'espère malgré tout que tu ne fais pas partie de ces gens qui sous pretexte qu'une loi n'a pas su avoir l'effet escompté, la critiquent dans tous les sens du terme. Un peu comme ces gens qui croient à la fin du monde fin 2012, si c'était arrivé on les auraient entendu "Ah on vous l'avait bien dit...".
Si cette loi ne fonctionne pas et qu'effectivement ces enfants ne sont pas épanouis tu penseras réellement que c'est du fait qu'il manque une mère et un père uniquement ? J'ai l'impression que tu considères que c'est le facteur majeur de l'épanouissement d'un enfant (alors que toi comme moi connaissons beaucoup d'exemples d'enfants qui avaient un papa et une maman ont pourtant mal finis...).
Il existe beaucoup de facteurs pour l'épanouissement d'un enfant. Peut-être qu'avoir une mère et un père est un facteur important, mais si ce manque est largement compensé par d'autres facteurs, l'enfant ne deviendra pas plus névrotique qu'un enfant épanoui, qui pour diverses raisons un jour tombe dans le côté obscur de la force ^^

Je suppose que derrière "valeurs familiales" tu prônes bien plus que la présence de la mère et d'un père...or si cette loi passe, ces valeurs familiales seront conservées (si les homos peuvent adopter, ça ouvre la possibilité de "fonder une famille").
Je ne sais pas si je serai encore de ce monde pour juger de la pertinence de cette loi vu que comme je te l'ai dis on saura les conséquences que dans au moins 2 à 3 générations minimum.

Avoir un père et une mère est un facteur majeur d'épanouissement mais aussi de construction psychologique. C'est un équilibre que l'on donne à un enfant.

Après je ne dis pas qu'avoir un père et une mère fait que tu es sur de ne pas mal finir bien évidemment. C'est une condition pour moi indispensable mais ce n'est pas la seule. Après il y a toute la question de comment tu éduques ton gosses et je pense qu'un couple homosexuel est tout aussi compétent qu'un couple hétérosexuel pour apporter de l'amour et une bonne éducation à leur enfant.

Tu parles de compenser ce manque. Très bien, mais il est impossible à quantifier, il est impossible à déterminer, il est impossible de savoir quand ce manque se répercutera dans sa vie future (quand il aura 10 ans? 20 ans? 50 ans?). On connait pas de solutions miracles et on joue pourtant aux apprentis sorciers avec cette loi.

C'est ce que je dénonce sous prétexte de donner "un droit" à une minorité d'individus en France on se permet de jouer avec la vie de milliers d'enfants. Moi personnellement ça me dégoute.

Pour moi il n' y a pas plusieurs modèles de famille. Je veux qu'il y en ait qu'un seul : un père, une mère et des enfants.
“Ce n’est pas de la bienveillance du boucher ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt. Nous ne nous en remettons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme.” Adam Smith

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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par Patrick_NL » 23 février 2013 17:30

Je veux
Le roi dit nous voulons et on s'en tape de ce qe TU veux.
Encore une fois tu affirmes mais tu ne démontre rien. Tu t'appuie sur une histoire rêvée qui ne correspond a aucune réalité et avance des chiffres errones.
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Re: le mariage gay chamboule les esprits

Message par -C- » 23 février 2013 17:35

Patrick_NL a écrit : Je veux
Le roi dit nous voulons et on s'en tape de ce qe TU veux.
Encore une fois tu affirmes mais tu ne démontre rien. Tu t'appuie sur une histoire rêvée qui ne correspond a aucune réalité et avance des chiffres errones.
Sov me demande mon avis. Ai-je le droit de lui donner? J'aurais du demander ton autorisation avant?

Dans ce débat il est impossible de démontrer quelque chose par des arguments rationnels. La vie humaine n'a pas de théorème ou de règles mathématiques.
“Ce n’est pas de la bienveillance du boucher ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt. Nous ne nous en remettons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme.” Adam Smith

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