L'idée d'un cumul de points lors de travaux pénibles me semble intéressante... Ca permet d'éviter qu'un guichetier à la SNCF parte plus tôt à la retraite parce que les cheminots font un boulot pénible... Et de compenser assez justement la différence entre une personne qui travaille uniquement de nuit, et une autre qui ferait des gardes de temps en temps...Dès lors qu'il entend demander aux Français de travailler plus longtemps pour garantir l'avenir des retraites, le gouvernement devra inévitablement aborder la question des salariés exerçant des métiers pénibles, thème cher aux syndicats et gage de justice.
La concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux se poursuit jeudi. La piste privilégiée pour réduire le déficit des régimes de retraite est celle d'un allongement de la durée de cotisation qui doit déjà progressivement atteindre 41,5 ans pour une pension à taux plein.
Une telle mesure reviendrait de fait à repousser l'âge de départ, une difficulté pour les métiers pénibles.
Affichant sa volonté de réformer «dans la justice», François Hollande a précisé lors de la conférence sociale qu'il faudrait aussi «tenir compte de la pénibilité des tâches».
La CFDT en fait une priorité, faisant valoir qu'un ouvrier a une espérance de vie en moyenne inférieure de six ans et quatre mois à celle d'un cadre. «Il est juste, dans un système de retraite, de tenir compte à la fois des carrières et des nuisances que l'on subit», a récemment affirmé son secrétaire général, Laurent Berger.
En 2010, la réforme de Nicolas Sarkozy a mis fin à la retraite à 60 ans, mais en faisant une exception pour les salariés souffrant d'incapacité en raison d'une maladie professionnelle ou d'un accident du travail. Le dispositif est jugé très insuffisant par les syndicats qui lui reprochent de se limiter à «des situations d'invalidité».
Car les conditions pour en bénéficier sont draconiennes: il faut justifier d'un taux d'incapacité, mesuré par les médecins de l'assurance-maladie, au moins égal à 20%.
«Cela veut dire que vous êtes très diminué avant de partir à la retraite», explique Jean-Louis Malys, le responsable retraites de la CFDT. Il fait valoir par exemple qu'en cas de travail de nuit, «les conséquences pathologiques - maladies cardio-vasculaires ou cancers - se déclenchent après le départ à la retraite».
Si le taux d'incapacité est compris entre 10% et 20%, le salarié doit aussi prouver qu'il a été exposé durant au moins 17 ans à un facteur de risque, avant de passer devant une commission qui juge de la recevabilité de son dossier.
Dix facteurs de risques ont été listés dans la loi, liés à des contraintes physiques (manutention de charges, postures pénibles), à un rythme de travail fatiguant (travail de nuit, travail répétitif) ou à un environnement agressif (bruit, agents chimiques).
Résultat, depuis l'entrée en vigueur du dispositif en juillet 2011, seuls 5.300 salariés du régime général sont partis en retraite anticipée pour pénibilité, quand le gouvernement tablait sur 30.000 personnes par an.
Pour remédier au caractère «restrictif» du dispositif, l'idée d'un «compte-temps» à destination des salariés exposés à un facteur à risque fait son chemin. Selon Pascale Coton, numéro 2 de la CFTC, le principe fait plutôt consensus chez les syndicats.
Il s'agirait d'acquérir des droits, sous forme de points, en fonction du temps passé à exercer un métier difficile.
Au choix, les salariés concernés pourraient convertir ces droits en temps de formation pour changer d'emploi, en période de temps partiel en fin de carrière compensé financièrement ou en trimestres de cotisation pour partir plus tôt à la retraite.
Par exemple, dix trimestres d'exposition à des facteurs de pénibilité déclencheraient le droit à un trimestre de congé formation.
Mais cela ne règle pas la question à plus court terme.
La commission Moreau, auteur d'un rapport au gouvernement, propose donc un «dispositif transitoire» pour le travail de nuit et l'exposition à des agents cancérigènes. Les salariés concernés pourraient partir avant l'âge légal et gagner un an pour quinze ans de travail pénible.
La CFDT veut aller plus loin et réclame un an de crédit pour dix ans travaillés dans des conditions difficiles.
Les syndicats comptent sur la concertation pour élargir les critères.
retraites : résorber le déficit du système
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Re: Débat : Quelle réforme des retraites ?
Il n'y absolument aucun mérite à exciter les gens. Le vrai héros c'est celui qui apaise.
La laïcité n'est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l'ordre public.
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Re: Débat : Quelle réforme des retraites ?
Moi, j'aimerais qu'on m'explique en quoi il est plus pénible d'être gardien de nuit que cheminot, chirurgien qu'agriculteur, disc jockey que caissière, et j'en passe...
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
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Re: Débat : Quelle réforme des retraites ?
A mon avis, on peut faire 3 grandes familles de pénibilités :Jarod1 a écrit : Moi, j'aimerais qu'on m'explique en quoi il est plus pénible d'être gardien de nuit que cheminot, chirurgien qu'agriculteur, disc jockey que caissière, et j'en passe...
- travail physique : bâtiment, travaux publics (hors conducteurs de machines)... cet aspect a toutefois tendance à se réduire avec la multiplication des aides mécaniques.
- poste à tension engendrant du stress : contrôle (aérien, ferroviaire...), forces de l'ordre, pilote, chirurgien...
- travail décalé : vigile de nuit, infirmier, cheminot, hôtesse de l'air...
A partir de là, il faut étudier quel est l'impact réel de cette pénibilité sur la faculté à travailler plus longtemps. Mais on imagine aisément qu'un couvreur qui aura passé 30 ans sur les toits soit plus usé par son travail qu'un conducteur de trains même avec 40 ans d'expérience.
Autre aspect à prendre en compte : les limitations médicales. Un pilote dont la vue se trouble avec l'âge ne sera plus apte à remplir ses fonctions. En repoussant l'âge de départ à la retraite, on se dirige vers une plus grande occurrence de ce genre de problème. Que faire alors ? Le mettre à la porte, même s'il n'a pas assez cotisé ? Ou lui prévoir un mécanisme de reclassement dans un emploi qui correspond à ses nouvelles capacités ?
Ce mécanisme serait-il suffisant à remplacer un départ anticipé pour "pénibilité" ?
Dans les fait, peut-on imaginer un principe qui obligerait l'employeur à reclasser à l'employé sur un poste non pénible (par exemple reclasser un chauffeur routier sur un poste de contrôle de chargement), ou autoriser ce dernier à partir à la retraite s'il n'y en a pas (et qu'il a atteint l'âge de départ anticipé lié à sa situation) ?
Il n'y absolument aucun mérite à exciter les gens. Le vrai héros c'est celui qui apaise.
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Re: Débat : Quelle réforme des retraites ?
Tu fais quand même un oubli très important dans "les 3 grandes familles de pénibilité" qu'il ne faut certainement pas ignorer comme les ouvriers d'usine.... Et oui, il en reste encore mieux qu'on croit, et ceux-là rentre largement dans les 3 critères que tu définis... A savoir > Le tress ( rendement ou productivité de plus en plus élevé) Physique ( problème de dos et de tendinite, produit toxique pas tant maitrisé que ça, travail au froid et à la chaleur pour certains ateliers) et cerise sur le gâteau : Horaires variables avec les postes en 3 huit, matin, soir, nuit ..Evidement, on en est plus au temps de Zola, mais quand t'a 40 ans de boite derrière toi, t'en a largement assez, et je sais de quoi je parle, parce que c'est mon cas perso....sacamalix a écrit : A mon avis, on peut faire 3 grandes familles de pénibilités :
- travail physique : bâtiment, travaux publics (hors conducteurs de machines)... cet aspect a toutefois tendance à se réduire avec la multiplication des aides mécaniques.
- poste à tension engendrant du stress : contrôle (aérien, ferroviaire...), forces de l'ordre, pilote, chirurgien...
- travail décalé : vigile de nuit, infirmier, cheminot, hôtesse de l'air...
A partir de là, il faut étudier quel est l'impact réel de cette pénibilité sur la faculté à travailler plus longtemps. Mais on imagine aisément qu'un couvreur qui aura passé 30 ans sur les toits soit plus usé par son travail qu'un conducteur de trains même avec 40 ans d'expérience.
Autre aspect à prendre en compte : les limitations médicales. Un pilote dont la vue se trouble avec l'âge ne sera plus apte à remplir ses fonctions. En repoussant l'âge de départ à la retraite, on se dirige vers une plus grande occurrence de ce genre de problème. Que faire alors ? Le mettre à la porte, même s'il n'a pas assez cotisé ? Ou lui prévoir un mécanisme de reclassement dans un emploi qui correspond à ses nouvelles capacités ?
Ce mécanisme serait-il suffisant à remplacer un départ anticipé pour "pénibilité" ?
Dans les fait, peut-on imaginer un principe qui obligerait l'employeur à reclasser à l'employé sur un poste non pénible (par exemple reclasser un chauffeur routier sur un poste de contrôle de chargement), ou autoriser ce dernier à partir à la retraite s'il n'y en a pas (et qu'il a atteint l'âge de départ anticipé lié à sa situation) ?
Lion a écrit :
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Re: Débat : Quelle réforme des retraites ?
Tu l'as toi-même signalé, l'ouvrier peut cumuler les 3 grandes familles, mais il ne nécessite pas de créer une autre catégorie de pénibilitéLion blanc a écrit : Tu fais quand même un oubli très important dans "les 3 grandes familles de pénibilité" qu'il ne faut certainement pas ignorer comme les ouvriers d'usine.... Et oui, il en reste encore mieux qu'on croit, et ceux-là rentre largement dans les 3 critères que tu définis... A savoir > Le tress ( rendement ou productivité de plus en plus élevé) Physique ( problème de dos et de tendinite, produit toxique pas tant maitrisé que ça, travail au froid et à la chaleur pour certains ateliers) et cerise sur le gâteau : Horaires variables avec les postes en 3 huit, matin, soir, nuit ..Evidement, on en est plus au temps de Zola, mais quand t'a 40 ans de boite derrière toi, t'en a largement assez, et je sais de quoi je parle, parce que c'est mon cas perso....
ensuite, il faudra quoi qu'il arrive fixer des seuils :
- Que le travail à la chaîne soit à l'origine de TMS, il n'y a pas de doutes, mais dans quelles mesures justifient-elles un départ anticipé ?
- De même le stress du rendement est-il suffisant pour un départ anticipé ? Tous les ouvriers et une grande part des employés y sont confrontés, et l'impact semble au final peu évident...
Encore une fois, je ne fais que poser des questions, il y a des gens qui sont payés (cher !!!) pour y répondre... :roll:
Il n'y absolument aucun mérite à exciter les gens. Le vrai héros c'est celui qui apaise.
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Re: Débat : Quelle réforme des retraites ?
Et bien je combattrais toujours ces classements.
On dit que les fonctionnaires ne sont pas stressés.
Tu parles ! Et je ne parle pas des flics. Il y a une hiérarchie qui peut être odieuse comme partout. Les relations au justiciables aussi qui te traitent comme de la sous-merde.
Je persiste à dire que la pénibilité est inclassifiable, d'un boulot à l'autre, d'une personne à l'autre, c'est juste un machin pour arranger certaines corporations.
On dit que les fonctionnaires ne sont pas stressés.
Tu parles ! Et je ne parle pas des flics. Il y a une hiérarchie qui peut être odieuse comme partout. Les relations au justiciables aussi qui te traitent comme de la sous-merde.
Je persiste à dire que la pénibilité est inclassifiable, d'un boulot à l'autre, d'une personne à l'autre, c'est juste un machin pour arranger certaines corporations.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
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Re: Débat : Quelle réforme des retraites ?
au contraire il n'y a rien de plus simple à faire. il suffit de prendre en compte l'état de santé. les symptômes ou les maladies professionnelles sont parfaitement identifiables et d'ailleurs dans beaucoup de secteur déjà identifiées.
le chômage n'augmente pas, il y a un manque d'emploi.
Muriel Penicaud ministre du travail. France-Inter le 30/07/2018.
"y a pas que les bonbons qui font tomber les dents" célèbre citation de la BAC nantaise.
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Re: Débat : Quelle réforme des retraites ?
Ah parce que tu crois qu'il suffit d'un claquement de doigt pour faire reconnaitre une maladie professionnelle..?coincetabulle a écrit : au contraire il n'y a rien de plus simple à faire. il suffit de prendre en compte l'état de santé. les symptômes ou les maladies professionnelles sont parfaitement identifiables et d'ailleurs dans beaucoup de secteur déjà identifiées.
Tu m'en mettra 2 caisses..!!
Lion a écrit :
Re: retraites : résorber le déficit du système
je n'ai jamais dit qu'il était facile de déclarer une maladie comme professionnelle, en revanche, une bonne partie de ces dernières sont clairement identifiés du fait de l'accumulation de cas similaires ayant le même contexte. c'était d'ailleurs la piste retenue lorsqu'on a entendu les premières et fugitives réflexions concernant prise en compte de la pénibilité.
cette base médicale, qui sera à approfondir et à étoffer constitue le meilleurs moyen de déterminer si oui ou non, le métier à eu un impact négatif sur la santé et si il mérite d'être classer dans les professions pénible.
devrait en priorité être considéré comme profession pénibles, celle qui laisse des séquelles physiques ou psychologique (jamais entendu parler de ce cas de figure ceci dit) une fois l'âge de la retraite arrivé. c'est pourtant assez simple comme concept.
cette base médicale, qui sera à approfondir et à étoffer constitue le meilleurs moyen de déterminer si oui ou non, le métier à eu un impact négatif sur la santé et si il mérite d'être classer dans les professions pénible.
devrait en priorité être considéré comme profession pénibles, celle qui laisse des séquelles physiques ou psychologique (jamais entendu parler de ce cas de figure ceci dit) une fois l'âge de la retraite arrivé. c'est pourtant assez simple comme concept.
le chômage n'augmente pas, il y a un manque d'emploi.
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Re: retraites : résorber le déficit du système
J'ai bien peur que ce soit insuffisant.. Beaucoup de salariés sont déjà exténué aux abords des 60 ans, et si il n'ont pas la chance de rentrer dans cette catégorie, et bien ils continueront de crever au boulot.. Toutefois ça permettrait au gouvernement et au Médef de laisser une contrepartie du genre "mesurette" qui touchera assez peu de monde...coincetabulle a écrit : je n'ai jamais dit qu'il était facile de déclarer une maladie comme professionnelle, en revanche, une bonne partie de ces dernières sont clairement identifiés du fait de l'accumulation de cas similaires ayant le même contexte. c'était d'ailleurs la piste retenue lorsqu'on a entendu les premières et fugitives réflexions concernant prise en compte de la pénibilité.
cette base médicale, qui sera à approfondir et à étoffer constitue le meilleurs moyen de déterminer si oui ou non, le métier à eu un impact négatif sur la santé et si il mérite d'être classer dans les professions pénible.
devrait en priorité être considéré comme profession pénibles, celle qui laisse des séquelles physiques ou psychologique (jamais entendu parler de ce cas de figure ceci dit) une fois l'âge de la retraite arrivé. c'est pourtant assez simple comme concept.
Lion a écrit :
