
"Si l'eau monte, on aura de plus en plus d'ennuis", assure Jean-Pierre Kerloch, maire de la petite commune que l'on rejoint depuis le continent après une traversée d'une heure. "L'inquiétude va grandir avec les années", prévient-il, disant s'attendre à une montée du niveau de la mer et à une augmentation du nombre des tempêtes dans les prochaines années.
Comme posée à fleur d'eau, l'Ile de Sein s'étale sur moins de trois kilomètres de long et à peine 25 à 800 mètres de large. Régulièrement balayée par les vents et arrosée d'écume, elle n'abrite plus qu'une centaine d'habitants à l'année, contre plus de 1.300 dans les années 1950, quand la ressource halieutique était encore importante.
L'altitude moyenne y est de 1,5 m avec un point culminant à 9 m et des endroits situés sous le niveau de la mer. Pour faire face à la houle de cette zone réputée dangereuse pour la navigation, l'île est cintrée par près de 3 km de digues, dont les premières furent construites dans les années 1850.
"Avec une augmentation de 83 cm, il y en aurait partout de l'eau", assure M. Kerloch, soulignant qu'avec un gros coefficient de marée le port est déjà envahi par la mer et disant redouter que "les pouvoirs publics ne s'intéresseront plus à nous" si la population continue de diminuer.



