http://www.express.be/sectors/fr/horeca ... 199094.htmShanty Town : l’hôtel où les riches peuvent vivre en toute commodité l’expérience de la pauvreté
L’hôtel-boutique de luxe « Shanty Town » à Bloemfontein, en Afrique du Sud, , exploite la tendance du « Slum Tourism », un type de tourisme qui consiste à vivre et séjourner dans des régions pauvres.
Dans ce bidonville sud-africain factice, la pauvreté est feinte : cabanes faussement couvertes de tôle ondulée ou de carton, amas de poubelles à l’extérieur, pneus servant de chaises, radios à piles, lampe à pétrole, sculpture de boîtes de conserve, toilettes situées à l’extérieur et éléments « toxiques ». à même le sol. Le lieu semble authentique. Toutefois, il ne s’agit que d’une apparence car sous celui-ci se trouve un ressort de luxe pourvu d’un chauffage au sol et d’une connexion Wi-Fi. En outre, il s’agit également d’une réserve de chasse privée, d’un centre de conférence et d’un spa.
Chaque habitation coûte 82 dollars, soit environ 62 euros (un prix presque équivalent au salaire d’un travailleur sud-africain) et le touriste a accès a l’eau et à l’électricité. Pour l’entrepreneur Buks Westraad, propriétaire d’Emoya Estate, il peut de cette manière devenir un « Africain pauvre » pendant son séjour, explique Le Point. Plusieurs formules sont proposées. Par exemple, si le convive souhaite un peu plus de commodité, il pourra bénéficier du petit déjeuner et profiter d’un spectacle musical aux couleurs locales pour un prix total de 85 euros par jour.
Cet hôtel, installé il y a déjà plusieurs mois, est passé inaperçu pendant longtemps. Mais l’animateur de télévision, humoriste et satiriste politique américain, Stephen Colbert, a raillé Shanty Town, dans son émission « The Colbert Report ». Pour lui, le projet de Buks Westraad peut soit laisser indifférent, soit être vu comme de la « pornographie de la pauvreté ». Sur son site, le bloggeur sud-africain Zachary Levenson s’insurge : « Le plus choquant est bien sûr la naturalisation d’établissements informels comme un genre d’habitat indigène. Personne ne souhaite vivre dans une cabane. Pas une seule foutue personne ».
L’entrepreneur Buks Westraad se défend et vante les mérites de Shanty Town sur son site. Ce bindonville de luxe, constitué de cabanes de 50 mètres carrés chacune, est idéal pour l’esprit d’entreprise, pour l'organisation de fêtes thématiques fantaisistes ou encore pour connaitre une expérience de vie unique. Selon lui, le projet permet aussi d’éradiquer le crime et la pauvreté de la région et favorise la création d’emplois.
Et oui, la nouvelle tendance chez les riches, c'est de jouer aux pauvres...






