Antoine Deblay a eu le nez creux en commercialisant l’air de… Montcuq. La commune, rendue célèbre en 1976 par l’émission télévisée «Le Petit Rapporteur», permet à ce jeune Lotois de s’octroyer un joli bénéfice.
Antoine Deblay ne manque pas d’air. Passé par le collège Jean-Jacques-Faurie de Montcuq, le lycée Notre-Dame à Cahors, avant de naviguer un an entre Londres et Dublin, puis d’entrer en faculté de LEA à Toulouse, le jeune homme est actuellement en 2e année de BTS communication à Aurillac. Né à Cahors en 1991, il a habité sept ans à Montcuq. Et a eu l’idée de commercialiser l’air du village. Il y retrouve ses parents et ses fameuses boîtes, dont 3 000 exemplaires ont déjà été vendues.
Récolter l’air de Montcuq, c’est venu comme ça ?
Personne d’autre ne l’avait fait, donc je me suis lancé. Pas après des mois de recherche mais en deux jours. C’était vraiment pour rire avec toutes les vannes qui défilent sur le village.
Comment avez-vous appliqué l’idée ?
J’ai décrit mon projet sur le site Kisskissbankbank, une plateforme de financement participatif. C’était en juin dernier. Début juillet, j’ai enclenché le compte à rebours sur trente jours pour obtenir 780 € afin de créer le site, acheter et imprimer les premières boîtes. La somme a été réunie au bout de trois semaines ! Puis j’ai ouvert le site et j’ai commencé par placer une vingtaine de boîtes à la maison de la presse du village.
Vous n’avez pas recueilli tout l’air de la commune quand même ?
Avec plus de 3 000 boîtes vendues - 70 en trois mois début novembre - et chacune contenant 250 ml d’air, j’ai bien dû pomper 750 litres !
Normalement, l’air prend peu de place mais chez vous, ça doit être l’enfer…
Oui, les cartons monopolisent pas mal de place dans mon appart ! En fait, je mets l’air dans les boîtes à Montcuq en les clipsant après 3 h 30 d’extérieur. Le local de l’agence immobilière de mes parents me sert parfois de site de stockage. Mes boîtes sont ensuite étiquetées et expédiées depuis Aurillac.
Vos parents l’ont bien pris ?
Ça les a fait rire, je fais ça après les cours. Bon, j’ai eu de grosses journées : entre 7 heures pour les cours et 4 heures du matin lors du mois et demi de rush avant les fêtes.
Et vos amis ?
Ils croyaient que ça n’allait jamais marcher.
Quelles sont les critiques que vous ont adressées les utilisateurs ?
Franchement, j’ai eu très peu d’avis négatifs. Je m’attendais à ce que l’on me traite d’arnaqueur mais j’ai été agréablement surpris.
Quid des ventes ?
Ça marche bien. Je fais 60 % de marge et à 5 € la boîte, je dois en être à près de 9 000 € de chiffre d’affaires. Ça part en Belgique, au Royaume-Uni, en Italie, aux États-Unis, au Canada, en Australie, à Hong Kong, Singapour…
Un vœu pour 2014 ?
Une plus grande diffusion auprès des distributeurs. J’ai déjà trouvé deux concept-stores sur Paris et je vends également à Cahors, à la boutique Propriété Privée Interiors, et à l’office de tourisme de Figeac. En prévision, il y a également une nouvelle cuvée…
http://www.airdemontcuq.fr
