
L'idée selon laquelle la croissance économique des dernière décennies s'est faite au profit des 1 % les plus riches a la vie dure. Les causes des inégalités actuelles sont pourtant plus complexes et résultent directement de choix politiques.
amta Murthi, économiste de la banque mondiale, responsable de l’Europe centrale et des pays Baltes, publiait le 17 février un billet consacré à l’impact de la croissance sur les « bottom 40 % », soit les 40 % de la population les moins favorisés au titre de l’échelle des revenus.
L’économiste se réjouit de constater le retour de la croissance en 2014 dans les pays ici concernés ; Croatie, Roumanie, Pologne, Pays Baltes etc. Et ce, tout en se posant la question du partage des fruits de cette croissance. Le constat se veut positif : le partage est équitable et l’amélioration du niveau de vie n’échappe pas aux catégories les moins aisées de la population. La Roumanie fait exception car les revenus des « 40 % » progressent même au-delà du total de l’ensemble.
Croissance des Revenus des « bottom 40% » et de l’ensemble de la population. Europe Centrale et Pays Baltes.
Source. Banque Mondiale.
L’économiste constate que le taux de chômage des « 40 % » est plus élevé que la moyenne totale. En conséquence, toute reprise de la croissance, créatrice d’emplois, va permettre l’accroissement des revenus des plus fragiles. Afin d’améliorer la situation, Mamta Murthi propose d’accompagner cette croissance de deux programmes. L’aide aux personnes les plus éloignées de l’emploi, aussi bien en termes géographiques que de compétences, et le recul de l’âge de la retraite. Cette dernière proposition pourrait surprendre, mais la réalité est qu’un nombre important des personnes concernées par la pauvreté sont de jeunes retraités. Le recul de l’âge de la retraite permet dès lors à ces personnes d’être absorbées par le marché de l’emploi, et de percevoir ainsi des revenus plus importants.
« En Europe centrale et dans les Pays Baltes, 10 à 30 % des pauvres sont des ménages uniquement composés de personnes de plus de 65 ans. Alors que certaines de ces personnes peuvent travailler, la plupart ne dépendent que de leurs pensions ou d’autres transferts comme seule source de revenus. Etant donné que les gouvernements continuent de réduire leur déficit budgétaire, ils devraient penser attentivement aux types de dépenses qu’ils souhaitent couper. Maintenir des niveaux de revenus adéquats aux personnes âgées les plus pauvres permet de partager la prospérité. Le coût d’une telle approche peut être amorti en restreignant l’accès à la retraite aux personnes moins âgées, ce qui peut également inciter de jeunes retraités à reprendre un emploi. »
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