« PARTOUT OÙ IL Y A LE FN, LES ARTISTES SONT ATTAQUÉS »
Résistance : c'est le mot d'ordre que reprennent deux directeurs de salles permanentes d'Avignon : Gérard Gelas, au Théâtre du Chêne noir, et Danièle Vantaggioli, au Théâtre du Chien qui fume. « J'ai 68 ans, dit cette dernière, ce n'est pas à moi que je pense, mais aux plus jeunes. Il faut rester à Avignon, et se battre pour eux. » Gérard Gelas va dans le même sens : « Je ne pense pas que le FN me ferait de cadeaux, mais je ne fermerais pas mon théâtre. Au contraire. »
Alain Timar, du Théâtre des Halles, une salle ouverte elle aussi à l'année, n'est pas du tout sur cette ligne, et il le dit sans ambages : « Mes valises sont prêtes. Rester, ce serait une position extrêmement courageuse, mais vouée à l'échec. Partout où il y a le Front national, les artistes sont attaqués, en commençant par le retrait des subventions. Je ne vois pas pourquoi ça changerait à Avignon. »
« Bien sûr, il y a la question de l'argent », répond Emmanuel Serafini. Nous en recevons de la ville. Si elle nous en privait, ce serait à l'Etat de compenser, comme il l'a fait à Châteauvallon [festival que l'Etat a financé quand le Front national a ravi la mairie de Toulon en 1995]. »
Le directeur des Hivernales précise qu'il n'est pas dans la même situation qu'Olivier Py : il peut organiser son festival sans la ville d'Avignon. Et il tient à mettre à distance l'hypothèse d'un maire Front national : « Nous n'en sommes pas encore là. »
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