Deuxième pointr de désaccord avec Jardinier.
Jardinier prétend que les agriculteurs français sont "obligés" (les pov' biquets) de polluer parce qu'ils nourriraient la planète alors que si les agriculteurs pauvres des pays pauvres étaient moins cons, ils n'auraient pas besoin des produits français.
Les responsables de la pollution EN FRANCE seraient donc ces idiots qui ne savent rien faire.
Prenons l'exemple de l'Afrique et de sa consommation de poulet.
https://gresea.be/Chicken-Connection-Le ... r-l-Europe
Une catastrophe économique et sanitaire
Les exportations massives et incontrôlées de découpes de poulet " congelé " vers Afrique de l’Ouest et Centrale constituent une véritable catastrophe pour les paysans-producteurs -les filières avicoles-, les économies nationales et la santé des populations.
Une catastrophe économique !
Ces exportations, bénéficiant de subventions indirectes -la baisse du prix des aliments a permis une baisse de 25% du coût des exportations de l’UE vers l’Afrique de l’Ouest- entrent en concurrence " déloyale " avec la production locale.
Congelées et exportées, les cuisses de poulet et les poules de réforme (vieilles pontes) sont bradées sur les marchés africains à des prix imbattables : deux à trois fois moins chers que la production avicole locale !
La plupart des paysans ne peuvent plus vendre leur production à un prix rémunérateur. Cette situation entraîne la stagnation ou l’effondrement des activités du secteur avicole. Au Sénégal, par exemple, 70% des élevages de poulets de chair ont disparu depuis janvier 2000. Au Cameroun, sur un échantillon de 100 petits producteurs identifiés en 1996, seuls huit étaient encore en activité en 2002. Le démantèlement des filières avicoles locales provoque également des pertes d’emplois ruraux (production de maïs,…) et urbains (plumage et commercialisation). Cette situation pousse à l’émigration des paysans vers les villes, avec l’entassement dans les bidonvilles et l’aggravation de la misère urbaine, dans une région au sud du Sahara où l’extrême pauvreté touche la moitié des Africains et la faim un tiers d’entre eux, tandis qu’un sixième des enfants meurt avant l’âge de cinq ans.
(...)
En parfaite contradiction avec le credo " libre-échangiste ", l’Union européenne, les États-Unis ou encore le Japon ont, pendant une trentaine d’années, arrosé de subventions leurs producteurs agricoles. Les principaux bénéficiaires en sont les plus gros producteurs et l’industrie agroalimentaire. Ainsi, dans l’UE, moins de 20% des exploitations agricoles reçoivent 80% de l’aide à l’agriculture. Aux États-Unis, 80% des petites exploitations ne reçoivent que 16% du total des subventions.
Aujourd’hui, la réduction des soutiens directs aux exportations agroalimentaires dissimule en fait le rôle croissant des aides indirectes aux exportations. L’agro-industrie achète les produits agricoles à des prix très bas, ceux-ci étant compensés par des aides directes à la production payées par les contribuables.
Bien que 70 à 80% des exportations de viande de volaille et de porc de l’UE aient pu se faire, ces dernières années, sans subventions (restitutions) à l’exportation, plus de 50% de leurs coûts de production sont représentés par les aliments de bétail fortement subventionnés par la Politique agricole commune (la PAC). Ces produits, vendus à des prix de dumping (prix inférieur au coût de production dans le pays d’origine) sur les marchés africains ou tout simplement bradés (compte tenu de leur valeur marchande très faible sur le marché d’origine), acculent ces pays à une situation de dépendance et d’insécurité alimentaires, à la merci des stratégies des firmes de l’agrobusiness. Des firmes qui, dans la bataille commerciale et la recherche de coûts de production les plus bas, n’hésitent pas à délocaliser. Le groupe français Charles Doux, premier volailler européen et quatrième mondial, possède des filiales au Brésil, où les coûts de production avicole sont parmi les plus bas du monde. De là, il exporte vers l’Europe et d’autres parties du monde, accélérant la crise du secteur avicole en France et se dégageant, à bon compte, de la responsabilité d’un développement local au Brésil.
" L’agriculture productiviste et industrielle, modèle dominant de l’agriculture en Europe et dans les pays développés en général, privilégie la mission de production maximale et de compétitivité dans la guerre économique du marché mondial et du libre-échange ", souligne le Mouvement wallon d’Action Paysanne (MAP), dans son programme fondamental. " Ce faisant, elle relègue au second plan, voire conteste radicalement, les autres aspects de la multifonctionnalité de l’agriculture que sont l’emploi, le respect de l’environnement, l’occupation du territoire et aussi la qualité des produits et la satisfaction des consommateurs ". Les bénéfices plus qu’appréciables, captés par les firmes de l’agrobusiness et les grandes chaînes de distribution, sont réalisés sans que la baisse des prix agricoles soit répercutée -ou si rarement- sur les consommateurs.
Qui a entendu les éleveurs français de poulets se plaindre des subventions européennes qui servent à inonder le marché africain?
Pas moi.
Qu'a fait le Cameroun?
https://www.alimenterre.org/le-jour-ou- ... -des-dents
Le magazine Altermondes revient sur l'interdiction d'importer au Cameroun des poulets congelés en provenance d’Europe. Une mobilisation inédite des consommateurs qui avaient refusé de succomber aux sirènes du plus bas prix avait abouti à cette décision en 2006. Aujourd'hui, la production avicole couvre 90 % de la demande nationale.
Au Cameroun, les fêtes de fin d’année marquent traditionnellement un pic de consommation de volaille. Les marchés sont bondés et le poulet DG ou en sauce se doit de garnir les tables des familles. En 2013, quatre millions de poulets ont été vendus dans le pays en quelques semaines, soit près de 10 % de la demande annuelle. Et en 2014 pour la deuxième année consécutive, les producteurs nationaux devraient être en capacité d’approvisionner le marché en quantité suffisante afin d’éviter une augmentation des prix générée par la pénurie. Jusque-là, le prix du poulet en période de fête était fixé par les autorités publiques en contrepartie de subventions aux avicultures.
Une belle renaissance pour un secteur qui avait littéralement sombré au début des années 2000, la production ayant touché le fond en 2006, année de la grippe aviaire. L’épizootie faillit porter le coup de grâce à la filière, qui se délitait depuis qu’un accord avec l’Union européenne, passé en 1995, autorisait l’importation des découpes de poulet congelé en provenance de l’UE. Le poulet européen, bas de gamme et subventionné via la Politique agricole commune, provoquait un dumping sur les prix : il était vendu 900 Francs CFA le kilo sur les marchés, contre 1 900 Francs CFA pour le camerounais (soit 1,40 euro le kilo pour un poulet européen contre 2,90 euros le kilo pour une volaille camerounaise). En 2003, 22 000 tonnes de poulet européen entraient ainsi au Cameroun tandis que la production locale chutait à 13 500 tonnes. Elle était de 29 750 tonnes en 1997.
Face à cette catastrophe économique et sociale, se crée, en 2003, l’Association citoyenne pour la défense des intérêts collectifs (Acdic), qui va mener campagne aux côtés des aviculteurs. Son objectif : défendre la souveraineté alimentaire et convaincre la population et les autorités que l’interdiction de ces importations sera un bienfait pour l’économie du pays et pour les consommateurs. Dès 2004, cette mobilisation est soutenue par des ONG européennes. En France, Agir ici (devenue depuis Oxfam France), le CCFD-Terre Solidaire, le CFSI et le Gret lancent la campagne Exportations de poulets : L’Europe plume l’Afrique.
Peut-on dire, alors, que les éleveurs de volaille font du rendement pour nourrir ces incapables d'ex-colonisés, incapables de se nourrir eux mêmes?
Ce sont plutôt les éleveurs productivistes qui sont nourris par...le contribuable.
Pour faire de la merde et tenter de ruiner l'Afrique.
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"