"Déficit : comment l'Italie a redressé ses finances publiques depuis l'arrivée de Giorgia Meloni
Pays le plus endetté de l'Union européenne après la Grèce, l'Italie a notamment réussi à réduire drastiquement son déficit depuis 2022. Elle fait néanmoins face à d'autres défis importants, comme le poids de sa dette et sa démographie.
Pour se financer sur les marchés à 10 ans, la France emprunte aujourd’hui quasiment au même taux que l’Italie, pourtant le pays le plus endetté de l’Union européenne après la Grèce. Vu d'Italie, ce rapprochement est spectaculaire : 160 points d'écart entre France et Italie pour les emprunts à 10 ans quand Giorgia Meloni est arrivée au pouvoir, environ 10 points mardi 26 août.
C’est d’abord le fruit d’une autre évolution spectaculaire, celle des finances publiques. En 2022, le déficit était de 8,6% ; en 2025, il pourrait être de 3,3%. Comment Giorgia Meloni a-t-elle fait ? Elle a enterré deux mesures coûteuses de ses prédécesseurs : le revenu de citoyenneté et un bonus à la rénovation énergétique.
Elle s’est assise sur des promesses faites par elle-même ou ses alliés : assouplir le système des retraites (il s’est au contraire durci), abolir les taxes sur le carburant (elles sont là plus que jamais). Elle a aussi bénéficié d’un contexte, celui d'une forte inflation à son arrivée, qui a garanti des rentrées fiscales, et l’Italie est le pays le mieux servi par le plan européen post-Covid (200 milliards d'euros). Mais la gestion est sérieuse et deux autres éléments plaisent aux investisseurs : les 500 000 personnes en plus sur le marché du travail depuis 2023 – là aussi, ce sont des rentrées fiscales – et surtout la stabilité politique depuis trois ans.
Le fardeau de la démographie italienne
Il y a cependant des limites à cette évolution. La dette italienne reste monumentale, 135% du PIB contre 113% en France.
Si les agences financières ont légèrement relevé la note de Rome, on reste dans la catégorie B. La charge de la dette, les intérêts, représentent environ 100 milliards d'euros par an, avec le sentiment que le plus difficile reste à faire.
Les leviers utilisés depuis 2022 ne peuvent plus l’être, le débat sur le système de retraites devient délicat et, surtout, il y a la démographie catastrophique de l’Italie qui pèse sur ses finances.
Le resserrement de
s taux d’emprunt entre France et Italie reflète autant, si ce n’est plus, les déboires de la France que les améliorations de la situation en Italie. Au printemps, devant le Parlement, Giorgia Meloni affirmait que les titres d’Etat italiens étaient désormais considérés comme plus sûrs que les titres allemands. Son ministre de l’Economie, présent a ses côtés, a esquissé un sourire. "
https://www.franceinfo.fr/monde/italie/ ... 55883.html
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Sœur Emmanuelle
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