Sujet général: Les émeutes de juin 2023.

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jabar
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par jabar »

ça me fait penser à cet article, très intéressant, sur Grigny, comment une ville se dégrade.

https://www.monde-diplomatique.fr/2022/12/PUCHOT/65357

Un demi-siècle d’aberrations urbaines à Grigny
Un demi-siècle d’aberrations urbaines à Grigny

Aujourd’hui emblématique des banlieues déshéritées, Grigny n’était en 1969 qu’un bourg paisible de trois mille âmes quand l’État décida, sans concertation avec les autorités locales, d’y implanter deux grands ensembles : Grigny 2, la plus importante copropriété privée de France ; et la Grande Borne, un immense quartier de logements sociaux. Un péché originel dont la ville ne s’est jamais remise.
Un reportage de Pierre Puchot


Les photographies qui accompagnent cet article sont de Stéphanie Lacombe. Elles sont issues de la série « La Grande Borne », cité HLM de 3 685 logements dont les plans sont strictement identiques.
© Stéphanie Lacombe / PINK / Saif Images

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Elle préfère qu’on l’appelle Clarence. Parce que c’est « plus joli ». Parce qu’elle a peur de donner son nom. Peur de qui, de quoi ? Clarence hausse les épaules. Ses réponses sont des murmures à peine audibles. Derrière sa porte verrouillée à double tour, cette sexagénaire vit avec son fils de 42 ans, handicapé et incapable de travailler, dans leur appartement de trois pièces sombre et encombré, isolée au milieu d’une tour de quatorze étages. L’une des dizaines qui composent le quartier de Grigny 2 dans la banlieue sud de Paris, 5 000 logements pour 17 000 habitants. La plus grande copropriété privée de France, aujourd’hui en faillite et qui se vide peu à peu.

En sortant de la gare, pour rejoindre le domicile de Clarence, il faut contourner un premier bloc d’immeubles parés de grillages et de filets de protection, passer la porte vitrée fendue et l’interphone hors service, traverser le hall sous les câbles électriques qui pendent du plafond à travers les gaines déchirées, ignorer l’ascenseur en panne et gravir les escaliers crasseux en enjambant les cendriers improvisés dans des moitiés de bouteilles en plastique. « Ces dernières années, les drogués et les squatteurs ont envahi l’immeuble, soupire Clarence. Et quand ils ont mis le feu aux caves, tout a brûlé. J’ai tout perdu. » Au bas de sa fenêtre, entre les arbres couverts de lierre, un canapé et des sacs-poubelle éventrés jonchent le sol. « Le syndic et l’administrateur ne viennent jamais ici, c’est un dépotoir », déplore-t-elle.

Du haut de la loggia de son appartement, il est pourtant facile d’imaginer la promesse du promoteur, à la fin des années 1960, de livrer un quartier moderne, vivant et tourné vers les loisirs. Imaginez une copropriété en pleine nature pourvue de baies vitrées dominant lacs et forêt, reliée par un téléphérique aux plages et à une base de loisirs nautiques située à quelques minutes de là. Le tout avec une gare, permettant de rejoindre la capitale en moins de trente minutes. Première zone d’aménagement concerté (ZAC) de France, Grigny 2 est en 1969 une pomme croquée par des milliers de ménages pressés d’accéder à la propriété dans un paradis abordable à vingt-six kilomètres de Paris.

Cinquante-trois ans plus tard, la classe moyenne a depuis longtemps déserté les lieux. Abandonnée à elle-même, la galerie commerciale qui surplombe la gare n’est plus qu’un immense hangar à moitié vide, promis à la démolition, dont les murs s’effritent et où les passants urinent entre les voitures qui s’agglomèrent sur l’immense parking sans arbre qui l’entoure. Au feu rouge, les automobilistes coincés dans ce reliquat urbain de l’utopie du « tout voiture » peuvent parfois admirer une affiche de la municipalité vantant ses actions contre les marchands de sommeil qui pullulent à Grigny 2.
« Ici, on a construit la ville à l’envers »

Comment une telle indigence a-t-elle pu s’implanter ici, dans un territoire riche en biodiversité, desservi par l’A6 et que rien ne promettait à un tel déclassement ? À Grigny, l’urbanisme, les décisions politiques et la main de l’homme ont noyé sous le béton tant l’espace naturel que la promesse d’une vie meilleure. « Ici, on a construit la ville à l’envers », explique le maire communiste Philippe Rio, en fonction depuis 2012. Jusqu’à la fin des années 1960, rien ne prédisposait le paisible bourg de Grigny, 3 000 habitants, à devenir ce foyer de misère où le taux de pauvreté atteint les 45 % (1). En 1969, sans concertation avec les élus locaux, l’État choisit ce village pour y imposer deux grands ensembles, l’un privé (Grigny 2), l’autre public (la Grande Borne). Un péché originel dont la ville ne va pas se remettre.

Dès le début, les dysfonctionnements sont là : à Grigny 2, les logements sont construits en cinq ans… avant même que soient émis les permis de construire. À l’exception de la gare et de l’église, les équipements publics de base, comme les écoles, ne sont pas financés par le promoteur. Les conditions de vie s’en ressentent et le désastre apparaît prévisible dès le milieu des années 1970. Alors que 8 000 logements étaient initialement prévus, des inspecteurs généraux de l’administration alertent les autorités de tutelle sur les problèmes du projet, et le processus de construction est stoppé. Mais il est déjà trop tard : des gens ont acheté les logements, et en moins de cinq ans la population de Grigny est multipliée par dix. La ville s’endette pour construire des écoles. De l’autre côté de l’autoroute A6, à la Grande Borne, les premiers habitants accueillent le ministre Albin Chalandon avec des banderoles : eux aussi réclament les écoles promises (2).

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© Stéphanie Lacombe / PINK / Saif Images

Manque de commerces, un centre-ville introuvable, des infrastructures déficientes… À Grigny, la ville rêvée n’est pas celle promise. À la fin des années 1970, les premiers propriétaires de Grigny 2 quittent ces tours qui peinent à rivaliser avec le rêve de l’habitat pavillonnaire. Les nouveaux habitants n’ont pas les moyens des anciens. La copropriété se paupérise, comme la ville, qui fait face à la surcharge scolaire. Les commerces périclitent. La grande promiscuité pèse sur l’attractivité de la cité : à l’intérieur de Grigny 2, le quartier des Sablons concentre à lui seul 4 000 logements sur une vingtaine d’hectares seulement.

Le temps passe et, loin de cicatriser, les blessures urbaines s’infectent. Grigny est condamnée à subir la gestion d’un syndicat privé responsable de 5 000 logements, soit la moitié de la ville. Complexe, le double système d’appel de charges mis en place échappe à une partie des habitants : le syndicat principal gère les équipements communs (chauffage, eau, gaz…) et délègue à des syndicats secondaires sans existence juridique la gestion de l’immeuble dont ils ont la charge. Erreur de courriers, impayés, factures contestées… Les dettes s’accumulent, le montant des charges explose.

À la veille de la crise économique de 2008, lorsque Clarence emménage à Grigny 2, les marchands de sommeil n’ont pas encore envahi les immeubles. « Sinon je n’aurais pas acheté », explique la sexagénaire, qui cherche alors à « sortir de la location. » Elle travaille « aux PTT » de Gonesse (Val-d’Oise), et après un rapide tour d’horizon, seul Grigny 2 paraît abordable. La gare lui permet de rejoindre son travail « en 1 h 15 quand ça va bien ». Pour un trois pièces de soixante mètres carrés, elle contracte un emprunt de 100 000 euros à taux évolutif sur vingt-cinq ans que lui propose le Crédit foncier. Hélas pour elle, comme des dizaines d’autres propriétaires — une autre résidente du quartier, Mme Habiba Dehbi, acquiert un deux pièces de quarante-cinq mètres carrés contre 90 000 euros —, Clarence achète au pire moment. « Lors de la crise de 2008, comme avec cette pandémie, les premiers touchés, ce sont les quartiers populaires », explique M. Rio. Entre 2008 et 2013, les revenus des habitants de Grigny 2 chutent de 40 %. Toujours plus basse, la valeur du foncier attire une population aux revenus de plus en plus modestes. À Grigny, 30 % des habitants se renouvellent tous les trois ans. Et les marchands de sommeil louent à prix d’or des logements insalubres qui, pour ceux qui y habitent, marquent bien souvent la dernière étape avant la rue.

Les bâtiments se dégradent, Grigny 2 devient une menace pour la sécurité de ses habitants. Endettée, en charge d’une commune qui compte parmi les plus pauvres de France, la municipalité ne peut pas grand-chose. Mais l’État, lui, peine à répondre à l’urgence. Les plans de sauvegarde ne parviennent pas à redresser la barre. À cela s’ajoute en 2015 le retrait du financement de la région Île-de-France des travaux d’urgence, soit 50 % des fonds. Deux ans plus tard, un incendie réduit en cendres soixante appartements, mettant à la rue 252 habitants. Devant l’urgence, en 2018, l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) décide de financer 100 % des travaux hors taxes via le plan initiative copropriétés. Mais les travaux ne démarrent toujours pas : pour cela, il eût fallu que chaque copropriétaire verse 1 500 euros, pour couvrir le montant des charges, ce dont la moitié d’entre eux est incapable. L’année suivante, un nouvel incendie se déclare ; trois appartements brûlent, et soixante personnes doivent être évacuées. Le feu de trop ? Le 29 janvier 2021, le premier ministre Jean Castex se déplace à Grigny pour annoncer une rallonge de 2 milliards d’euros, au niveau national, pour l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). L’État et l’ANAH acceptent de prendre en charge l’ensemble des travaux prévus à Grigny 2, toutes taxes comprises cette fois (soit 45 millions d’euros), et le chantier débute en janvier 2022. « Se faire financer à 100 % des travaux dans une copropriété privée, ça n’existe nulle part ailleurs », commentent en chœur la préfecture et la mairie. L’élément déclencheur ? « Sans doute ces incendies », souffle à demi-mot le préfet de l’Essonne.

Au 1er janvier 2022, après vingt ans d’études juridiques, le syndicat principal est mis en liquidation, et subdivisé en trente-trois nouveaux syndicats autonomes. Mais le passif est colossal : 21 millions d’euros d’arriérés de charges ! Et ce malgré les abandons de créances (eau, chauffage) négociés par le maire de Grigny et le préfet, et le réseau de géothermie voulu par la ville. Le puits paraît sans fond : depuis 2019, 3 millions d’euros sont venus s’ajouter à cette dette, de chauffage pour l’essentiel. L’augmentation du coût de l’énergie dans le sillage de la guerre en Ukraine va encore creuser ce trou, et beaucoup d’habitants se demandent comment ils vont passer l’hiver.

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© Stéphanie Lacombe / PINK / Saif Images

L’urgence est bien là, alors que le 1er mai 2022 un nouveau feu s’est déclaré dans un immeuble, rue Lavoisier. Clarence, elle, montre ses factures, et les 4 000 euros de charges qu’elle doit encore, pour des mensualités de plusieurs centaines d’euros. Elle gagne 1 600 euros de salaire net. Voilà quarante-deux ans qu’elle travaille, et elle ne s’en sort plus. « Je trouve que c’est dur, cette vie. Et j’ai peur. » Peur de qui ? Des marchands de sommeil ? Oui, et de « l’Epfif », souffle-t-elle. L’Epfif ? C’est l’Établissement public foncier d’Île-de-France, qui, face à la faillite de la copropriété, s’est résolu à racheter 1 320 logements de Grigny 2, dont ceux de Clarence et de Mme Dehbi. À terme, il doit même acquérir 2 500 logements et en réhabiliter 4 000. Dans un premier temps, l’établissement entend convertir 420 appartements en logements sociaux, puis en détruire 900.

Si indispensable que soit l’intervention de l’Epfif, son plan pose question. Les propriétaires d’un appartement dans les immeubles sélectionnés ne peuvent vendre à personne d’autre qu’à l’établissement public. C’est aussi lui qui communique les prix de rachat. Alors que son appartement est dans un état correct, Clarence a reçu la visite des agents de l’Epfif, qui lui ont communiqué leur offre par téléphone à l’été 2021 : 52 000 euros pour son soixante mètres carrés si elle le quitte tout de suite et 45 000 si elle reste en tant que locataire jusqu’à la démolition. Pas même de quoi régler les 73 000 euros du prêt qu’elle rembourse encore. Avec son salaire, comment pourrait-elle régler en plus le loyer que lui demande l’établissement si elle reste dans les murs ? À 63 ans, Clarence prendra sa retraite l’an prochain. Comme d’autres propriétaires-occupants, non seulement elle aura perdu son appartement, les économies d’une vie, mais elle demeurera endettée auprès de la banque, avec un loyer fixé à 7 euros du mètre carré. « Je n’ai plus rien, soupire Clarence. Je ne peux pas partir. Je ne peux pas rester. Je me sens coincée. » « Les charges de l’immeuble ne seront certainement pas celles d’aujourd’hui, rétorque le préfet. Mais on ne pourra pas racheter plus cher que le marché. Il faudra se pencher sur ces dossiers pour activer les dispositifs en lien avec le surendettement. » Quant à l’Epfif, il nous explique par écrit que les prix des appartements sont fixés non par lui-même, mais par « un service de l’État, le service des domaines ». Sur l’opération de Grigny 2, « d’un montant supérieur à 600 millions d’euros », qui comprend également les travaux et le paiement d’arriérés de charges, l’organisme précise qu’il « ne perçoit ni bénéfice ni rémunération sur l’ensemble de ses activités ». La mairie, elle, demande aujourd’hui une augmentation de 10 % des prix d’achat et tente d’expérimenter un dispositif de réaccession à la propriété, qu’elle a proposé à une poignée de copropriétaires, dont Mme Dehbi.

Autre interrogation à propos du plan de l’Epfif : pourquoi détruire 900 logements, quand l’Île-de-France en manque, et alors que le bilan carbone des démolitions-reconstructions et leur coût sont bien supérieurs à ceux d’une réhabilitation (3) ? Car le préfet nous le confirme : après la démolition, 900 logements seront bien reconstruits, autour de la gare et sur l’espace occupé par l’ancienne galerie commerciale. Pourquoi, alors, ne pas réhabiliter les logements acquis ? Sur ce sujet, l’Epfif se retranche derrière l’état des immeubles et la « nécessité de “dédensifier” le quartier des Sablons ».

Si Grigny 2 est en partie détruit, ce n’est pourtant pas en raison de la qualité intrinsèque des bâtiments. « Nous n’étions pas du tout démolisseurs, explique M. Xavier Lauzeral, architecte retenu pour la première phase du projet de transformation de la copropriété. Malgré les points négatifs dus au contexte de paupérisation, les bâtiments conservent une certaine pérennité. Ce sont des immeubles qui valent par leurs façades vitrées, avec des beaux appareillages de béton, des menuiseries de qualité. Les masses végétales masquent les vues d’un immeuble à l’autre. On serait dans un quartier central, tout le monde aurait trouvé ça très qualitatif. C’est un projet urbain qui est de qualité équivalente, voire supérieure, à bon nombre de quartiers que l’on réalise aujourd’hui. On avait d’ailleurs porté l’idée de réhabiliter notamment les immeubles du secteur Lavoisier, près de la gare. Cette idée-là n’est pas passée. »

« Faites attention à vous, alors ! »

Au-delà de Grigny 2, la question du renouvellement du foncier se pose pour l’ensemble de la ville, qui compte au total 10 000 logements, dont 8 000 en quartiers prioritaires. 80 % de la commune est concernée par les programmes de rénovation urbaine. Loin de la gare, coupé du reste de la ville par l’A6, le bâti de la Grande Borne est sans rapport avec Grigny 2. Ici, point de tour : aucun immeuble ne dépasse les quatre étages. Les réhabilitations passent par le décloisonnement des espaces — faire sauter une cage d’escalier ici, pratiquer là des percées dans certains immeubles, pour favoriser la création de petites rues et de voies de communication entre des espaces aujourd’hui hermétiques et clos. Ville-cité dont on commémore en 2022 les 50 ans de la construction, la Grande Borne compte 3 114 logements à Grigny, 100 % de logements sociaux et des loyers parmi les moins chers d’Île-de-France, à 4,50 euros le mètre carré. Nous y entrons par le quartier Balance-Ellipse, qui, avec ses formes courbes, caractérise le style de son architecte Émile Aillaud.

« L’Ellipse, c’était un peu la Suisse, raconte M. Aboubakar Sakanoko, journaliste et animateur social, qui a habité à la Grande Borne de 1981 à 2013. C’était calme, on était au milieu, des gens de tous les quartiers passaient par chez nous. » Aujourd’hui, à Massy, où il a découvert « une ville normale, avec des commerces, des transports, un opéra », il jette un regard peu amène sur la politique de la ville. « Quand j’étais jeune, témoigne-t-il, il y avait de la mixité sociale à la Grande Borne. Les enfants issus de l’immigration maghrébine, africaine et des Antilles, nous étions minoritaires. Il n’y a qu’à regarder les photos de classe. Dans mon immeuble, je croisais Sébastien, un blouson noir. Arrivés au collège, on s’est rendu compte qu’il y avait de moins en moins de Blancs. Ils sont partis, séduits par le rêve de l’accès à la propriété. Mais les plus pauvres, les minorités visibles, elles n’y avaient pas accès. Alors elles sont restées bloquées là. » Son père, dit encore ce quadragénaire, lui a rapporté comment, lorsqu’il avait fait des demandes de crédit à la banque, on les lui avait refusées. « Dans mon quartier, aujourd’hui, ce sont majoritairement des gens de culture antillaise, poursuit-il, la Balance, c’est plutôt l’Afrique subsaharienne. Dans le secteur de la Demi-Lune, les Laotiens. Mais on n’a pas fait exprès de se regrouper ! Ce ne sont pas les gens qui ont décidé d’arriver ici. Il y a une responsabilité directe des autorités et des offices HLM. »

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© Stéphanie Lacombe / PINK / Saif Images

Caddie renversé sur la pelouse, absence de commerces : la place de la Balance est aujourd’hui un désert laissé à l’abandon. Sur certaines façades, la laine de verre est apparente. Ici, la rénovation se fait toujours attendre. Seule la moitié de la Grande Borne a d’ailleurs été concernée par la rénovation dite de l’ANRU 1 (2007-2021). Si les intérieurs de la Balance ont été entretenus, l’extérieur est dans un piteux état. De cet espace clos, on s’échappe par un étroit passage pour aboutir à la grande plaine. Conçu à l’origine comme un immense espace de rassemblement pour les habitants, ce lieu doté d’une pelouse de plusieurs hectares s’était mué au fil des ans en un immense terrain vague. Le bureau d’études mandaté lors de la rénovation y a ajouté des jeux pour enfants afin de fractionner les espaces et de rendre une déambulation possible. Dans cet esprit, plusieurs bâtiments ont été abattus pour permettre à un bus de traverser la Grande Borne.

Mais la réhabilitation, elle aussi, a ses limites. Au Labyrinthe, autre quartier dont la rénovation date de l’ANRU 1, les façades en mosaïque tombent déjà en lambeaux et font le bonheur des collectionneurs férus de ces petits carreaux. À quelques minutes de là, sur la dalle des Places hautes, il ne fait pas bon se promener au beau milieu de l’après-midi : « Qu’est-ce que vous faites là ?, nous demande un jeune homme. Vous habitez le quartier ? Non ? Faites attention à vous, alors ! » Ce quartier, qui abrite par ailleurs le marché bihebdomadaire de la Grande Borne, a été profondément remodelé par la rénovation. Mais il demeure l’un des principaux points de trafic de drogue. Ici, tout va donc partir en fumée, comme l’ancienne place de la Carpe. « Ce logiciel qui consiste à démolir, on ne sait pas vraiment d’où il vient, explique M. Raphaël Hoyet, urbaniste et cogérant du cabinet Tripolis, qui proposa de conserver une partie de la place aux Herbes. L’ANRU communique, sert de paravent pour les “partenaires” qui financent, mais on ne sait pas vraiment sur quels critères la décision est prise. » « C’est le positionnement idéologique de l’État », estime de son côté le maire de Grigny, qui a grandi place aux Herbes mais précise toutefois que seuls 10 % des logements de la Grande Borne ont été détruits lors de l’ANRU 1, et qu’un peu plus le seront lors de l’ANRU 2.

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© Stéphanie Lacombe / PINK / Saif Images

Cette prochaine opération de rénovation est censée intervenir sur les quartiers délaissés jusque-là, comme la Balance ou les Places hautes, pour un budget de 286 millions d’euros (4). Pourquoi a-t-il fallu cinquante ans pour rénover un bâti construit à la va-vite et déjà déficient au début des années 1980 ? « Le temps de la rénovation n’est pas celui des habitants », regrette le maire, qui souligne que les fonds mobilisés par l’État proviennent en majorité du « privé, à savoir Action logement » (l’ancien 1 % patronal). M. Rio signale en outre le manque de bonne volonté des « Résidences », le bailleur social qui exploite la Grande Borne. Le bailleur, lui, affirme au contraire avoir investi « 130 millions d’euros dans la rénovation de la Grande Borne », dont l’exploitation représenterait 10 % de son chiffre d’affaires (187 millions d’euros en 2020, pour un résultat net de 9,9 millions). Selon lui, le problème vient de l’État, des établissements publics « trop éloignés du terrain » : « Aujourd’hui, vous avez un truc qui s’appelle l’ANRU, regrette M. Nicolas Debeney, directeur immobilier des Résidences Yvelines Essonne. Ça fait cinq ans qu’on réfléchit à la manière dont on va investir. Mais le plan n’est toujours pas arrêté. Donc on ne peut pas aller vite. Est-ce qu’on va rénover un bâtiment pour que, finalement, l’État nous dise “on le démolit” ? » Le directeur immobilier exprime son scepticisme quant au choix de démolir les 414 logements du quartier des Places hautes : « Démolir, ça coûte cher. Sur dalle, on est proche des 80 000 euros par logement. Ça n’a pas de sens. La réhabilitation du quartier du Damier, c’est 3 000 euros. Si l’on démolit les Places hautes, qui sont des bâtiments fonctionnels, pour les remplacer par d’autres constructions, je ne suis pas sûr qu’on ait résolu le problème. Je vous le dirai dans quinze ans, quand on aura fini de reconstruire. »

Le promoteur arrête ses opérations

Détruire, reconstruire, à quel prix et pour quelle qualité de logement, dans un environnement si dégradé et peu attractif ? Quelle préparation face au changement climatique dans une cité qui, déjà, subit de plein fouet la hausse du coût de l’énergie (5) ? Ces questions se posent aussi pour le grand projet que la ville nourrit depuis près de trente ans : se doter enfin d’un centre afin de relier Grigny 2 et la Grande Borne et ainsi remettre la ville « à l’endroit ». Un long chemin de croix qui débute en… 1996, date de la création de la ZAC « centre-ville » sur d’anciennes terres agricoles. Mais là encore, le projet demeure lettre morte. La ZAC permet certes à la commune d’installer plusieurs entreprises le long de l’A6. Mais la construction du centre-ville, elle, est à l’arrêt. En 2004, des promoteurs se sont pourtant positionnés pour réaliser l’opération. Plusieurs centaines de logements, un centre commercial, un pôle culturel et un hôtel doivent être construits. Les premiers permis de construire sont délivrés en 2008. Mais la crise intervient, et les chantiers ne démarrent pas. Les autorisations commerciales obtenues gèlent le projet pendant cinq ans. « En 2012, quand je suis arrivée, c’était complètement figé, témoigne Mme Léa Znaty, directrice générale adjointe à la municipalité, chargée de l’aménagement, du renouvellement urbain et de l’habitat. Valeur foncière, constructibilité… Il fallait revoir toute l’opération. Forcément, entre 2008 et 2016, les relations entre la ville et Grand Paris aménagement (GPA), l’aménageur, sont assez âpres, car il faut retrouver des pistes pour équilibrer le bilan financier de l’opération. » Mais à Grigny, ce n’est pas simple : le mètre carré de charge foncière (droit à bâtir) s’y vend à moins de 200 euros pour la promotion privée, contre 1 000, voire 2 000 euros dans certaines communes favorisées. Les promoteurs ne se bousculent pas. « Il faut que les opérateurs d’État acceptent que, sur nos territoires, on investit plus qu’on ne cherche une rentabilité immédiate, juge Mme Znaty. Mais ça, ce n’est pas trop dans leur façon de faire. En clair, la péréquation entre les quartiers riches et les quartiers pauvres n’existe pas vraiment. »

Si son centre-ville sort de terre, Grigny le devra beaucoup au T12, le tramway qui doit relier les deux pôles économiques de l’Essonne, Massy et Évry, en passant par Grigny. Le bus T ZEN 4 traversera, lui, la Grande Borne pour la connecter au RER et aux communes alentour. Le désenclavement physique, économique et culturel serait-il enfin en vue ? Grigny sortirait-il de son « apartheid spatial », selon l’expression de son maire ? Rien n’est encore acquis. Censé, initialement, être mis en service en 2022, le T12 est désormais prévu pour 2024. Une date à laquelle la mairie espère pouvoir annoncer l’installation d’un premier supermarché dans la ville, et ce malgré le recours de l’enseigne Leclerc installée sur la commune voisine de Viry-Châtillon, qui tremble pour ses parts de marché. Pour aller au cinéma, les Grignois devront patienter encore davantage. Déposés par les cinémas CGR d’Évry et Kinépolis de Brétigny-sur-Orge, deux recours contre la construction du complexe de Grigny restaient toujours pendants à l’automne.

Pierre Puchot
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par vivarais »

Hdelapampa a écrit : 05 juillet 2023 18:24 Vous vous ramenez à tout à c'est leur faute.

Tout est "normal" jusqu'à ce que l'abandon s'installe.
Je n'ai JAMAIS vu dans les cités de bâtiments non mixtes.
Ce que vous dites est absurde.
Si des bâtiment sont mieux entretenus que d'autres, c'est qu'il y a un gardien.
C'est que les locataires (mélangés dans les deux cas) se comportent différemment: mais pas sur des bases "origine ethnique"
Quand il y a des propriétaires dans un immeuble, la gestion est différente: il y a un syndic de copropriété, chargé d'entretenir le bâtiment avec les charges de copropriété avec quote part du bailleur social pour les locataires (qui paient des charges locatives).

Pour les sacs poubelles par les fenêtres, c'est regrettable, mais avec un ascenseur en panne tout le monde finit par s'y mettre dans l'ordre chronologique du plus haut étage jusqu'au RDC.
Céfranc ou "racaille", c'est kif kif. :twisted:
vous savez même dans une zone pavillonnaire lorsque les gens sont des porcs ,ils restent des porcs
et ce n'est ni les syndics ni les autres copropriétaires qui meuvent les faire changer
lorsque l'on est propre on est propre avec ou sans gardien d'immeuble ou de syndic
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par vivarais »

Hdelapampa a écrit : 05 juillet 2023 18:24 Vous vous ramenez à tout à c'est leur faute.

Tout est "normal" jusqu'à ce que l'abandon s'installe.
Je n'ai JAMAIS vu dans les cités de bâtiments non mixtes.
Ce que vous dites est absurde.
Si des bâtiment sont mieux entretenus que d'autres, c'est qu'il y a un gardien.
C'est que les locataires (mélangés dans les deux cas) se comportent différemment: mais pas sur des bases "origine ethnique"
Quand il y a des propriétaires dans un immeuble, la gestion est différente: il y a un syndic de copropriété, chargé d'entretenir le bâtiment avec les charges de copropriété avec quote part du bailleur social pour les locataires (qui paient des charges locatives).

Pour les sacs poubelles par les fenêtres, c'est regrettable, mais avec un ascenseur en panne tout le monde finit par s'y mettre dans l'ordre chronologique du plus haut étage jusqu'au RDC.
Céfranc ou "racaille", c'est kif kif. :twisted:
vous savez même dans une zone pavillonnaire lorsque les gens sont des porcs ,ils restent des porcs
et ce n'est ni les syndics ni les autres copropriétaires qui meuvent les faire changer
lorsque l'on est propre on est propre avec ou sans gardien d'immeuble ou de syndic
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par vivarais »

Hdelapampa a écrit : 05 juillet 2023 18:24 Vous vous ramenez à tout à c'est leur faute.

Tout est "normal" jusqu'à ce que l'abandon s'installe.
Je n'ai JAMAIS vu dans les cités de bâtiments non mixtes.
Ce que vous dites est absurde.
Si des bâtiment sont mieux entretenus que d'autres, c'est qu'il y a un gardien.
C'est que les locataires (mélangés dans les deux cas) se comportent différemment: mais pas sur des bases "origine ethnique"
Quand il y a des propriétaires dans un immeuble, la gestion est différente: il y a un syndic de copropriété, chargé d'entretenir le bâtiment avec les charges de copropriété avec quote part du bailleur social pour les locataires (qui paient des charges locatives).

Pour les sacs poubelles par les fenêtres, c'est regrettable, mais avec un ascenseur en panne tout le monde finit par s'y mettre dans l'ordre chronologique du plus haut étage jusqu'au RDC.
Céfranc ou "racaille", c'est kif kif. :twisted:
vous savez même dans une zone pavillonnaire lorsque les gens sont des porcs ,ils restent des porcs
et ce n'est ni les syndics ni les autres copropriétaires qui meuvent les faire changer
lorsque l'on est propre on est propre avec ou sans gardien d'immeuble ou de syndic
vous avez besoin d'un gardien d'immeuble pour ne pas jeter ne serait ce qu'un mégot
ensuite dans les immeubles de cette époque il y a à chaque étage un vide ordure
et même avec un ascenseur en panne les gens descendent au moins une fois par jour et donc peuvent en profiter pour descendre leur petit sachet de poubelle
meme en afrique où les logements sont des cases en torchis les gens tiennent les endroits propres
https://www.bing.com/images/search?view ... ajaxserp=0
vu comme vous parlez je suis heureux de ne pas etre votre voisin
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Nombrilist
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par Nombrilist »

Hdelapampa a écrit : 05 juillet 2023 18:13 Dans la même cité ou dans le XVI ème?
Je plaisante...
Je parle de ce que j'ai vu.
Tout est "normal" jusqu'à ce que l'abandon s'installe.
Je pense que tu es en pleine dissonance cognitive entre ton envie de rester moralement irréprochable et le fait d'admettre certaines vérités. Quand c'est comme ça, le cerveau peut jouer des tours et réorienter les souvenirs et les sensations afin de cacher les contradictions sous le tapis. Dans ton cas, ton vécu en IdF. Si je n'étais pas revenu en région parisienne, c'est très possible que je serais en train de parler comme toi à l'heure actuelle.
Mais y revenir m'a fait me remémorer d'autres trucs parce que je vois mes fils subir le racisme anti-blanc. Moi, je me rappelle que la porte d'entrée de notre immeuble d'Ivry à l'époque, ce n'est pas le temps qui a eu raison d'elle, ce sont des coups de pied donnés juste pour le plaisir. Le grillage de notre mini-jardin au rez-de-chaussée, ce n'est pas le temps qui a eu raison de lui, ce sont les merdeux qui se permettaient de passer par-dessus parce qu'ils en avaient envie pour détruire les plantations de ma mère. En rentrant du boulot, ma mère se faisait siffler par ces mêmes merdes postées en bande juste devant chez nous. Devant moi, un jour, un "jeune" bourré qui expliquait aux petits que ce n'est pas entre eux qu'il fallait se battre, mais sur les Français qu'il fallait taper. Un autre jour, un autre qui m'expliquait sans rire devant ses potes qu'il n'aimait pas les Français. Sans compter les agressions multiples, physiques et verbales sur ma personne. Mais bon, trois rondelles de saucisson déposées dans une mosquée, c'est infiniment plus grave que ces points de détail de la vie quotidienne des jeunes blancs en cité, n'est-ce pas ?

C'est ce genre de personnage que t'es en train de défendre, mon pote. Des "jeunes" qui ne t'aiment pas et qui feraient passer un mauvais quart d'heure à tes enfants si ceux-ci avaient l'audace de les regarder dans les yeux un peu trop longtemps.
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par Hdelapampa »

Non, moi je ne me laisse pas emporter par mes passions vengeresses.

J'ai eu une expérience différente, sans doute parce que je me suis comporté de façon différente, sans peur et sans préjugé (la merde raciste dans les yeux).
J'ai eu parfois des mots, jamais de coups (pareil pour mes enfants) et surtout je ne me suis jamais laissé aller à la haine qui t'anime.
Pas de dissonance cognitive.

Mais dis moi, à propos de dissonance cognitive, il y a un truc qui m'échappe.
Avec les propos haineux que tu tiens, très comparables à ceux de Transfert, vivarais, Sofasurfer, et toute leur Sainte famille comment se fait-il que tu votes LFI et Mélenchon???
Pourquoi pas MLP direct?
Je pense qu'à peu de chose près LFI et moi sur ce sujet c'est kif kif.
Tu veux nous jouer plus tard la grande scène du déçu par la Gauche qui rejoint l'extrême-droite ?
J'hésite.
Soit TU es en pleine dissonance cognitive soit tu me prends pour un con.
Ou les deux.
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par vivarais »

Nombrilist a écrit : 05 juillet 2023 18:43
Hdelapampa a écrit : 05 juillet 2023 18:13 Dans la même cité ou dans le XVI ème?
Je plaisante...
Je parle de ce que j'ai vu.
Tout est "normal" jusqu'à ce que l'abandon s'installe.
Je pense que tu es en pleine dissonance cognitive entre ton envie de rester moralement irréprochable et le fait d'admettre certaines vérités. Quand c'est comme ça, le cerveau peut jouer des tours et réorienter les souvenirs et les sensations afin de cacher les contradictions sous le tapis. Dans ton cas, ton vécu en IdF. Si je n'étais pas revenu en région parisienne, c'est très possible que je serais en train de parler comme toi à l'heure actuelle.
Mais y revenir m'a fait me remémorer d'autres trucs parce que je vois mes fils subir le racisme anti-blanc. Moi, je me rappelle que la porte d'entrée de notre immeuble d'Ivry à l'époque, ce n'est pas le temps qui a eu raison d'elle, ce sont des coups de pied donnés juste pour le plaisir. Le grillage de notre mini-jardin au rez-de-chaussée, ce n'est pas le temps qui a eu raison de lui, ce sont les merdeux qui se permettaient de passer par-dessus parce qu'ils en avaient envie pour détruire les plantations de ma mère. En rentrant du boulot, ma mère se faisait siffler par ces mêmes merdes postées en bande juste devant chez nous. Devant moi, un jour, un "jeune" bourré qui expliquait aux petits que ce n'est pas entre eux qu'il fallait se battre, mais sur les Français qu'il fallait taper. Un autre jour, un autre qui m'expliquait sans rire devant ses potes qu'il n'aimait pas les Français. Sans compter les agressions multiples, physiques et verbales sur ma personne. Mais bon, trois rondelles de saucisson déposées dans une mosquée, c'est infiniment plus grave que ces points de détail de la vie quotidienne des jeunes blancs en cité, n'est-ce pas ?

C'est ce genre de personnage que t'es en train de défendre, mon pote. Des "jeunes" qui ne t'aiment pas et qui feraient passer un mauvais quart d'heure à tes enfants si ceux-ci avaient l'audace de les regarder dans les yeux un peu trop longtemps.
il défend simplement les gens à son image
et il y en a dans toutes les catégories de la société
ce n'est pas une question d'origine ou de classes sociales
chez certains marocains en rentrant chez eux c'est comme cela
et eux leurs poubelles ils prennent soin de les descendre plutôt que de le jeter par le balcon
j'ai toujours apprécié ce style lorsqu'ils m'invitaient avant de basculer dans le salafisme et pris leur distance
et malgré cela ce doit être toujours ainsi chez eux
https://www.alamyimages.fr/de-l-interie ... archtype=0
meme les touareg dans le desert font pareil
https://www.divergence-images.com/matth ... 11122.html
si cela a dérivé chez nous c'est à cause de la décadence que prèche hdelapampa et le gauchisme
tout comme le culte de la fainéantise
ce n'est pas les nouveaux migrants qui se comportent ainsi mais les unièmes générations de ceux précédents qui ont été corrompus au contact du gauchisme et de leurs propos sur le politiquement correct
comment se comporteraient ils différemment lorsqu'ils ont un exemple à leur contact
d'un lieu bucolique les copains de Hdelapampa en ont fait cela
https://www.francebleu.fr/infos/societe ... ts-6383260
Modifié en dernier par vivarais le 05 juillet 2023 19:11, modifié 1 fois.
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par Patchouli38 »

"Emeutes à Marseille : baskets et smartphones volés déjà bradés sur Leboncoin et Vinted

"Les violentes émeutes qui ont éclaté dans les rues de Marseille entre jeudi et samedi 1er juillet ont également été le théâtre de nombreux pillages de boutiques de baskets et smartphones. Or, depuis quelques jours, d’étranges annonces de produits totalement neufs à prix cassés apparaissent sur les sites de revente en ligne.
Par Margaux Menu
Publié le 04/07/2023 à 12h25 & mis à jour le 04/07/2023 à 18h30
À Marseille, les sites de revente entre particuliers voient fleurir de nombreuses annonces de baskets et smartphones neufs depuis quelques jours. Une occurrence que nos confrères de La Provence relient aux pillages ayant eu cours pendant les émeutes du 29 juin au 1er juillet derniers. Les rues de la cité phocéenne ont en effet été le théâtre de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, et ont également laissé libre cours à une grosse quantité d’actes de vandalisme. Les magasins de baskets et de smartphones dernier cri ont particulièrement été visés par les braqueurs, qui revendent à présent leur butin sur Leboncoin et Vinted.

“Neuves avec étiquettes”, mentionnent les annonces en ligne postées par d’illustres anonymes aux pseudos inventés, précisant souvent “emballage d’origine” ou “jamais porté”. Tout est bon pour faire recette, y compris la mention de soi-disant factures pour justifier l’achat de l’objet. “J’ai voulu faire un cadeau mais je me suis trompé de modèle”, écrit l’un des receleurs, là où un autre ose même : “J’ai acheté par caprice donc je m’en sépare.” Et à un prix défiant toute concurrence. Or, tout est absolument neuf, encore sous blister, avec tous les accessoires.

Plus c’est gros, plus ça passe ?
Les iPhone 14 vendus entre 1.020 et 1.409 euros chez Apple sont proposés à 700 ou 800 euros sur Leboncoin. Idem pour les chaussures Nike, aux prix habituellement onéreux. Sur Vinted, le modèle Air Force 1 est proposé neuf entre 54 et 70 euros et dans toutes les tailles ! Chez ses vendeurs officiels, il faut plutôt compter 120 euros pour se payer une paire. Depuis quelques jours, l’heure semble donc aux soldes sur les plateformes en ligne. Un business qui touche tous les quartiers de Marseille, du 1er au 15e arrondissements.

Le coût que devraient engendrer les émeutes en France
Certains vendeurs-voleurs vont jusqu’à proposer 28 paires de baskets neuves… D’aucuns affirmeraient que cela fait beaucoup “d’erreurs” ou de “caprices” pour une seule et même personne. Plus c’est gros, plus ça passe ? Gare en tout cas aux voyous qui se feront attraper, préviennent nos confrères marseillais. Le recel de vol ou le recel aggravé sont effectivement punis respectivement de cinq et dix ans de prison et peuvent induire 375.000 euros et 750.000 euros d’amende".

https://www.capital.fr/economie-politiq ... ed-1473250
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par Transfert »

Hdelapampa a écrit : 05 juillet 2023 18:39 Vous habitez ensemble?
Tout s'explique. :mdr3:
Non seulement il peut y avoir des ascenseurs en panne, mais il y a souvent aussi des obstructions du conduit du vide-ordures. Ah là, Je dis "monsieur"... Trouver ce genre d'excuses est du grand art
Ca arrive même dans les immeubles résidentiels, sauf que dans ce cas, ça ne dure pas.

Vous ne savez pas de quoi vous parlez c'est de plus en plus évident.Alors que vous, y a qu'à vous lire pour se rendre compte que vous êtes un spécialiste du genre

Vous n'avez jamais habité en cité De 1962 à 1968, et mon fils de 2001 à 2007 et ce que vous dites n'est qu'un caquetage de perroquet haineux pêché sur un site d'extrême-droite.Il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir...Et bien sûr, si on ose critiquer vos petits protégés, on est d'extrême-droite... Mais ça, ça marche plus!
Comme ce fameux discours de Boumediene.
Vous ne faites illusion que chez vos semblables qui pensent pour vrai...tout ce qu'ils pensent.
Continuez à vous vautrer dans le misérabilisme... Mais vous n'avez pas le talent de Victor Hugo
Modifié en dernier par Transfert le 05 juillet 2023 19:49, modifié 3 fois.
Les fascistes de demain s'appelleront eux-mêmes antifascistes
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par Hdelapampa »

jabar a écrit : 05 juillet 2023 18:40 ça me fait penser à cet article, très intéressant, sur Grigny, comment une ville se dégrade.

https://www.monde-diplomatique.fr/2022/12/PUCHOT/65357

Un demi-siècle d’aberrations urbaines à Grigny
Un demi-siècle d’aberrations urbaines à Grigny

Aujourd’hui emblématique des banlieues déshéritées, Grigny n’était en 1969 qu’un bourg paisible de trois mille âmes quand l’État décida, sans concertation avec les autorités locales, d’y implanter deux grands ensembles : Grigny 2, la plus importante copropriété privée de France ; et la Grande Borne, un immense quartier de logements sociaux. Un péché originel dont la ville ne s’est jamais remise.
Un reportage de Pierre Puchot


Les photographies qui accompagnent cet article sont de Stéphanie Lacombe. Elles sont issues de la série « La Grande Borne », cité HLM de 3 685 logements dont les plans sont strictement identiques.
© Stéphanie Lacombe / PINK / Saif Images

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Elle préfère qu’on l’appelle Clarence. Parce que c’est « plus joli ». Parce qu’elle a peur de donner son nom. Peur de qui, de quoi ? Clarence hausse les épaules. Ses réponses sont des murmures à peine audibles. Derrière sa porte verrouillée à double tour, cette sexagénaire vit avec son fils de 42 ans, handicapé et incapable de travailler, dans leur appartement de trois pièces sombre et encombré, isolée au milieu d’une tour de quatorze étages. L’une des dizaines qui composent le quartier de Grigny 2 dans la banlieue sud de Paris, 5 000 logements pour 17 000 habitants. La plus grande copropriété privée de France, aujourd’hui en faillite et qui se vide peu à peu.

En sortant de la gare, pour rejoindre le domicile de Clarence, il faut contourner un premier bloc d’immeubles parés de grillages et de filets de protection, passer la porte vitrée fendue et l’interphone hors service, traverser le hall sous les câbles électriques qui pendent du plafond à travers les gaines déchirées, ignorer l’ascenseur en panne et gravir les escaliers crasseux en enjambant les cendriers improvisés dans des moitiés de bouteilles en plastique. « Ces dernières années, les drogués et les squatteurs ont envahi l’immeuble, soupire Clarence. Et quand ils ont mis le feu aux caves, tout a brûlé. J’ai tout perdu. » Au bas de sa fenêtre, entre les arbres couverts de lierre, un canapé et des sacs-poubelle éventrés jonchent le sol. « Le syndic et l’administrateur ne viennent jamais ici, c’est un dépotoir », déplore-t-elle.

Du haut de la loggia de son appartement, il est pourtant facile d’imaginer la promesse du promoteur, à la fin des années 1960, de livrer un quartier moderne, vivant et tourné vers les loisirs. Imaginez une copropriété en pleine nature pourvue de baies vitrées dominant lacs et forêt, reliée par un téléphérique aux plages et à une base de loisirs nautiques située à quelques minutes de là. Le tout avec une gare, permettant de rejoindre la capitale en moins de trente minutes. Première zone d’aménagement concerté (ZAC) de France, Grigny 2 est en 1969 une pomme croquée par des milliers de ménages pressés d’accéder à la propriété dans un paradis abordable à vingt-six kilomètres de Paris.

Cinquante-trois ans plus tard, la classe moyenne a depuis longtemps déserté les lieux. Abandonnée à elle-même, la galerie commerciale qui surplombe la gare n’est plus qu’un immense hangar à moitié vide, promis à la démolition, dont les murs s’effritent et où les passants urinent entre les voitures qui s’agglomèrent sur l’immense parking sans arbre qui l’entoure. Au feu rouge, les automobilistes coincés dans ce reliquat urbain de l’utopie du « tout voiture » peuvent parfois admirer une affiche de la municipalité vantant ses actions contre les marchands de sommeil qui pullulent à Grigny 2.
« Ici, on a construit la ville à l’envers »

Comment une telle indigence a-t-elle pu s’implanter ici, dans un territoire riche en biodiversité, desservi par l’A6 et que rien ne promettait à un tel déclassement ? À Grigny, l’urbanisme, les décisions politiques et la main de l’homme ont noyé sous le béton tant l’espace naturel que la promesse d’une vie meilleure. « Ici, on a construit la ville à l’envers », explique le maire communiste Philippe Rio, en fonction depuis 2012. Jusqu’à la fin des années 1960, rien ne prédisposait le paisible bourg de Grigny, 3 000 habitants, à devenir ce foyer de misère où le taux de pauvreté atteint les 45 % (1). En 1969, sans concertation avec les élus locaux, l’État choisit ce village pour y imposer deux grands ensembles, l’un privé (Grigny 2), l’autre public (la Grande Borne). Un péché originel dont la ville ne va pas se remettre.

Dès le début, les dysfonctionnements sont là : à Grigny 2, les logements sont construits en cinq ans… avant même que soient émis les permis de construire. À l’exception de la gare et de l’église, les équipements publics de base, comme les écoles, ne sont pas financés par le promoteur. Les conditions de vie s’en ressentent et le désastre apparaît prévisible dès le milieu des années 1970. Alors que 8 000 logements étaient initialement prévus, des inspecteurs généraux de l’administration alertent les autorités de tutelle sur les problèmes du projet, et le processus de construction est stoppé. Mais il est déjà trop tard : des gens ont acheté les logements, et en moins de cinq ans la population de Grigny est multipliée par dix. La ville s’endette pour construire des écoles. De l’autre côté de l’autoroute A6, à la Grande Borne, les premiers habitants accueillent le ministre Albin Chalandon avec des banderoles : eux aussi réclament les écoles promises (2).

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Manque de commerces, un centre-ville introuvable, des infrastructures déficientes… À Grigny, la ville rêvée n’est pas celle promise. À la fin des années 1970, les premiers propriétaires de Grigny 2 quittent ces tours qui peinent à rivaliser avec le rêve de l’habitat pavillonnaire. Les nouveaux habitants n’ont pas les moyens des anciens. La copropriété se paupérise, comme la ville, qui fait face à la surcharge scolaire. Les commerces périclitent. La grande promiscuité pèse sur l’attractivité de la cité : à l’intérieur de Grigny 2, le quartier des Sablons concentre à lui seul 4 000 logements sur une vingtaine d’hectares seulement.

Le temps passe et, loin de cicatriser, les blessures urbaines s’infectent. Grigny est condamnée à subir la gestion d’un syndicat privé responsable de 5 000 logements, soit la moitié de la ville. Complexe, le double système d’appel de charges mis en place échappe à une partie des habitants : le syndicat principal gère les équipements communs (chauffage, eau, gaz…) et délègue à des syndicats secondaires sans existence juridique la gestion de l’immeuble dont ils ont la charge. Erreur de courriers, impayés, factures contestées… Les dettes s’accumulent, le montant des charges explose.

À la veille de la crise économique de 2008, lorsque Clarence emménage à Grigny 2, les marchands de sommeil n’ont pas encore envahi les immeubles. « Sinon je n’aurais pas acheté », explique la sexagénaire, qui cherche alors à « sortir de la location. » Elle travaille « aux PTT » de Gonesse (Val-d’Oise), et après un rapide tour d’horizon, seul Grigny 2 paraît abordable. La gare lui permet de rejoindre son travail « en 1 h 15 quand ça va bien ». Pour un trois pièces de soixante mètres carrés, elle contracte un emprunt de 100 000 euros à taux évolutif sur vingt-cinq ans que lui propose le Crédit foncier. Hélas pour elle, comme des dizaines d’autres propriétaires — une autre résidente du quartier, Mme Habiba Dehbi, acquiert un deux pièces de quarante-cinq mètres carrés contre 90 000 euros —, Clarence achète au pire moment. « Lors de la crise de 2008, comme avec cette pandémie, les premiers touchés, ce sont les quartiers populaires », explique M. Rio. Entre 2008 et 2013, les revenus des habitants de Grigny 2 chutent de 40 %. Toujours plus basse, la valeur du foncier attire une population aux revenus de plus en plus modestes. À Grigny, 30 % des habitants se renouvellent tous les trois ans. Et les marchands de sommeil louent à prix d’or des logements insalubres qui, pour ceux qui y habitent, marquent bien souvent la dernière étape avant la rue.

Les bâtiments se dégradent, Grigny 2 devient une menace pour la sécurité de ses habitants. Endettée, en charge d’une commune qui compte parmi les plus pauvres de France, la municipalité ne peut pas grand-chose. Mais l’État, lui, peine à répondre à l’urgence. Les plans de sauvegarde ne parviennent pas à redresser la barre. À cela s’ajoute en 2015 le retrait du financement de la région Île-de-France des travaux d’urgence, soit 50 % des fonds. Deux ans plus tard, un incendie réduit en cendres soixante appartements, mettant à la rue 252 habitants. Devant l’urgence, en 2018, l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) décide de financer 100 % des travaux hors taxes via le plan initiative copropriétés. Mais les travaux ne démarrent toujours pas : pour cela, il eût fallu que chaque copropriétaire verse 1 500 euros, pour couvrir le montant des charges, ce dont la moitié d’entre eux est incapable. L’année suivante, un nouvel incendie se déclare ; trois appartements brûlent, et soixante personnes doivent être évacuées. Le feu de trop ? Le 29 janvier 2021, le premier ministre Jean Castex se déplace à Grigny pour annoncer une rallonge de 2 milliards d’euros, au niveau national, pour l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). L’État et l’ANAH acceptent de prendre en charge l’ensemble des travaux prévus à Grigny 2, toutes taxes comprises cette fois (soit 45 millions d’euros), et le chantier débute en janvier 2022. « Se faire financer à 100 % des travaux dans une copropriété privée, ça n’existe nulle part ailleurs », commentent en chœur la préfecture et la mairie. L’élément déclencheur ? « Sans doute ces incendies », souffle à demi-mot le préfet de l’Essonne.

Au 1er janvier 2022, après vingt ans d’études juridiques, le syndicat principal est mis en liquidation, et subdivisé en trente-trois nouveaux syndicats autonomes. Mais le passif est colossal : 21 millions d’euros d’arriérés de charges ! Et ce malgré les abandons de créances (eau, chauffage) négociés par le maire de Grigny et le préfet, et le réseau de géothermie voulu par la ville. Le puits paraît sans fond : depuis 2019, 3 millions d’euros sont venus s’ajouter à cette dette, de chauffage pour l’essentiel. L’augmentation du coût de l’énergie dans le sillage de la guerre en Ukraine va encore creuser ce trou, et beaucoup d’habitants se demandent comment ils vont passer l’hiver.

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L’urgence est bien là, alors que le 1er mai 2022 un nouveau feu s’est déclaré dans un immeuble, rue Lavoisier. Clarence, elle, montre ses factures, et les 4 000 euros de charges qu’elle doit encore, pour des mensualités de plusieurs centaines d’euros. Elle gagne 1 600 euros de salaire net. Voilà quarante-deux ans qu’elle travaille, et elle ne s’en sort plus. « Je trouve que c’est dur, cette vie. Et j’ai peur. » Peur de qui ? Des marchands de sommeil ? Oui, et de « l’Epfif », souffle-t-elle. L’Epfif ? C’est l’Établissement public foncier d’Île-de-France, qui, face à la faillite de la copropriété, s’est résolu à racheter 1 320 logements de Grigny 2, dont ceux de Clarence et de Mme Dehbi. À terme, il doit même acquérir 2 500 logements et en réhabiliter 4 000. Dans un premier temps, l’établissement entend convertir 420 appartements en logements sociaux, puis en détruire 900.

Si indispensable que soit l’intervention de l’Epfif, son plan pose question. Les propriétaires d’un appartement dans les immeubles sélectionnés ne peuvent vendre à personne d’autre qu’à l’établissement public. C’est aussi lui qui communique les prix de rachat. Alors que son appartement est dans un état correct, Clarence a reçu la visite des agents de l’Epfif, qui lui ont communiqué leur offre par téléphone à l’été 2021 : 52 000 euros pour son soixante mètres carrés si elle le quitte tout de suite et 45 000 si elle reste en tant que locataire jusqu’à la démolition. Pas même de quoi régler les 73 000 euros du prêt qu’elle rembourse encore. Avec son salaire, comment pourrait-elle régler en plus le loyer que lui demande l’établissement si elle reste dans les murs ? À 63 ans, Clarence prendra sa retraite l’an prochain. Comme d’autres propriétaires-occupants, non seulement elle aura perdu son appartement, les économies d’une vie, mais elle demeurera endettée auprès de la banque, avec un loyer fixé à 7 euros du mètre carré. « Je n’ai plus rien, soupire Clarence. Je ne peux pas partir. Je ne peux pas rester. Je me sens coincée. » « Les charges de l’immeuble ne seront certainement pas celles d’aujourd’hui, rétorque le préfet. Mais on ne pourra pas racheter plus cher que le marché. Il faudra se pencher sur ces dossiers pour activer les dispositifs en lien avec le surendettement. » Quant à l’Epfif, il nous explique par écrit que les prix des appartements sont fixés non par lui-même, mais par « un service de l’État, le service des domaines ». Sur l’opération de Grigny 2, « d’un montant supérieur à 600 millions d’euros », qui comprend également les travaux et le paiement d’arriérés de charges, l’organisme précise qu’il « ne perçoit ni bénéfice ni rémunération sur l’ensemble de ses activités ». La mairie, elle, demande aujourd’hui une augmentation de 10 % des prix d’achat et tente d’expérimenter un dispositif de réaccession à la propriété, qu’elle a proposé à une poignée de copropriétaires, dont Mme Dehbi.

Autre interrogation à propos du plan de l’Epfif : pourquoi détruire 900 logements, quand l’Île-de-France en manque, et alors que le bilan carbone des démolitions-reconstructions et leur coût sont bien supérieurs à ceux d’une réhabilitation (3) ? Car le préfet nous le confirme : après la démolition, 900 logements seront bien reconstruits, autour de la gare et sur l’espace occupé par l’ancienne galerie commerciale. Pourquoi, alors, ne pas réhabiliter les logements acquis ? Sur ce sujet, l’Epfif se retranche derrière l’état des immeubles et la « nécessité de “dédensifier” le quartier des Sablons ».

Si Grigny 2 est en partie détruit, ce n’est pourtant pas en raison de la qualité intrinsèque des bâtiments. « Nous n’étions pas du tout démolisseurs, explique M. Xavier Lauzeral, architecte retenu pour la première phase du projet de transformation de la copropriété. Malgré les points négatifs dus au contexte de paupérisation, les bâtiments conservent une certaine pérennité. Ce sont des immeubles qui valent par leurs façades vitrées, avec des beaux appareillages de béton, des menuiseries de qualité. Les masses végétales masquent les vues d’un immeuble à l’autre. On serait dans un quartier central, tout le monde aurait trouvé ça très qualitatif. C’est un projet urbain qui est de qualité équivalente, voire supérieure, à bon nombre de quartiers que l’on réalise aujourd’hui. On avait d’ailleurs porté l’idée de réhabiliter notamment les immeubles du secteur Lavoisier, près de la gare. Cette idée-là n’est pas passée. »

« Faites attention à vous, alors ! »

Au-delà de Grigny 2, la question du renouvellement du foncier se pose pour l’ensemble de la ville, qui compte au total 10 000 logements, dont 8 000 en quartiers prioritaires. 80 % de la commune est concernée par les programmes de rénovation urbaine. Loin de la gare, coupé du reste de la ville par l’A6, le bâti de la Grande Borne est sans rapport avec Grigny 2. Ici, point de tour : aucun immeuble ne dépasse les quatre étages. Les réhabilitations passent par le décloisonnement des espaces — faire sauter une cage d’escalier ici, pratiquer là des percées dans certains immeubles, pour favoriser la création de petites rues et de voies de communication entre des espaces aujourd’hui hermétiques et clos. Ville-cité dont on commémore en 2022 les 50 ans de la construction, la Grande Borne compte 3 114 logements à Grigny, 100 % de logements sociaux et des loyers parmi les moins chers d’Île-de-France, à 4,50 euros le mètre carré. Nous y entrons par le quartier Balance-Ellipse, qui, avec ses formes courbes, caractérise le style de son architecte Émile Aillaud.

« L’Ellipse, c’était un peu la Suisse, raconte M. Aboubakar Sakanoko, journaliste et animateur social, qui a habité à la Grande Borne de 1981 à 2013. C’était calme, on était au milieu, des gens de tous les quartiers passaient par chez nous. » Aujourd’hui, à Massy, où il a découvert « une ville normale, avec des commerces, des transports, un opéra », il jette un regard peu amène sur la politique de la ville. « Quand j’étais jeune, témoigne-t-il, il y avait de la mixité sociale à la Grande Borne. Les enfants issus de l’immigration maghrébine, africaine et des Antilles, nous étions minoritaires. Il n’y a qu’à regarder les photos de classe. Dans mon immeuble, je croisais Sébastien, un blouson noir. Arrivés au collège, on s’est rendu compte qu’il y avait de moins en moins de Blancs. Ils sont partis, séduits par le rêve de l’accès à la propriété. Mais les plus pauvres, les minorités visibles, elles n’y avaient pas accès. Alors elles sont restées bloquées là. » Son père, dit encore ce quadragénaire, lui a rapporté comment, lorsqu’il avait fait des demandes de crédit à la banque, on les lui avait refusées. « Dans mon quartier, aujourd’hui, ce sont majoritairement des gens de culture antillaise, poursuit-il, la Balance, c’est plutôt l’Afrique subsaharienne. Dans le secteur de la Demi-Lune, les Laotiens. Mais on n’a pas fait exprès de se regrouper ! Ce ne sont pas les gens qui ont décidé d’arriver ici. Il y a une responsabilité directe des autorités et des offices HLM. »

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© Stéphanie Lacombe / PINK / Saif Images

Caddie renversé sur la pelouse, absence de commerces : la place de la Balance est aujourd’hui un désert laissé à l’abandon. Sur certaines façades, la laine de verre est apparente. Ici, la rénovation se fait toujours attendre. Seule la moitié de la Grande Borne a d’ailleurs été concernée par la rénovation dite de l’ANRU 1 (2007-2021). Si les intérieurs de la Balance ont été entretenus, l’extérieur est dans un piteux état. De cet espace clos, on s’échappe par un étroit passage pour aboutir à la grande plaine. Conçu à l’origine comme un immense espace de rassemblement pour les habitants, ce lieu doté d’une pelouse de plusieurs hectares s’était mué au fil des ans en un immense terrain vague. Le bureau d’études mandaté lors de la rénovation y a ajouté des jeux pour enfants afin de fractionner les espaces et de rendre une déambulation possible. Dans cet esprit, plusieurs bâtiments ont été abattus pour permettre à un bus de traverser la Grande Borne.

Mais la réhabilitation, elle aussi, a ses limites. Au Labyrinthe, autre quartier dont la rénovation date de l’ANRU 1, les façades en mosaïque tombent déjà en lambeaux et font le bonheur des collectionneurs férus de ces petits carreaux. À quelques minutes de là, sur la dalle des Places hautes, il ne fait pas bon se promener au beau milieu de l’après-midi : « Qu’est-ce que vous faites là ?, nous demande un jeune homme. Vous habitez le quartier ? Non ? Faites attention à vous, alors ! » Ce quartier, qui abrite par ailleurs le marché bihebdomadaire de la Grande Borne, a été profondément remodelé par la rénovation. Mais il demeure l’un des principaux points de trafic de drogue. Ici, tout va donc partir en fumée, comme l’ancienne place de la Carpe. « Ce logiciel qui consiste à démolir, on ne sait pas vraiment d’où il vient, explique M. Raphaël Hoyet, urbaniste et cogérant du cabinet Tripolis, qui proposa de conserver une partie de la place aux Herbes. L’ANRU communique, sert de paravent pour les “partenaires” qui financent, mais on ne sait pas vraiment sur quels critères la décision est prise. » « C’est le positionnement idéologique de l’État », estime de son côté le maire de Grigny, qui a grandi place aux Herbes mais précise toutefois que seuls 10 % des logements de la Grande Borne ont été détruits lors de l’ANRU 1, et qu’un peu plus le seront lors de l’ANRU 2.

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© Stéphanie Lacombe / PINK / Saif Images

Cette prochaine opération de rénovation est censée intervenir sur les quartiers délaissés jusque-là, comme la Balance ou les Places hautes, pour un budget de 286 millions d’euros (4). Pourquoi a-t-il fallu cinquante ans pour rénover un bâti construit à la va-vite et déjà déficient au début des années 1980 ? « Le temps de la rénovation n’est pas celui des habitants », regrette le maire, qui souligne que les fonds mobilisés par l’État proviennent en majorité du « privé, à savoir Action logement » (l’ancien 1 % patronal). M. Rio signale en outre le manque de bonne volonté des « Résidences », le bailleur social qui exploite la Grande Borne. Le bailleur, lui, affirme au contraire avoir investi « 130 millions d’euros dans la rénovation de la Grande Borne », dont l’exploitation représenterait 10 % de son chiffre d’affaires (187 millions d’euros en 2020, pour un résultat net de 9,9 millions). Selon lui, le problème vient de l’État, des établissements publics « trop éloignés du terrain » : « Aujourd’hui, vous avez un truc qui s’appelle l’ANRU, regrette M. Nicolas Debeney, directeur immobilier des Résidences Yvelines Essonne. Ça fait cinq ans qu’on réfléchit à la manière dont on va investir. Mais le plan n’est toujours pas arrêté. Donc on ne peut pas aller vite. Est-ce qu’on va rénover un bâtiment pour que, finalement, l’État nous dise “on le démolit” ? » Le directeur immobilier exprime son scepticisme quant au choix de démolir les 414 logements du quartier des Places hautes : « Démolir, ça coûte cher. Sur dalle, on est proche des 80 000 euros par logement. Ça n’a pas de sens. La réhabilitation du quartier du Damier, c’est 3 000 euros. Si l’on démolit les Places hautes, qui sont des bâtiments fonctionnels, pour les remplacer par d’autres constructions, je ne suis pas sûr qu’on ait résolu le problème. Je vous le dirai dans quinze ans, quand on aura fini de reconstruire. »

Le promoteur arrête ses opérations

Détruire, reconstruire, à quel prix et pour quelle qualité de logement, dans un environnement si dégradé et peu attractif ? Quelle préparation face au changement climatique dans une cité qui, déjà, subit de plein fouet la hausse du coût de l’énergie (5) ? Ces questions se posent aussi pour le grand projet que la ville nourrit depuis près de trente ans : se doter enfin d’un centre afin de relier Grigny 2 et la Grande Borne et ainsi remettre la ville « à l’endroit ». Un long chemin de croix qui débute en… 1996, date de la création de la ZAC « centre-ville » sur d’anciennes terres agricoles. Mais là encore, le projet demeure lettre morte. La ZAC permet certes à la commune d’installer plusieurs entreprises le long de l’A6. Mais la construction du centre-ville, elle, est à l’arrêt. En 2004, des promoteurs se sont pourtant positionnés pour réaliser l’opération. Plusieurs centaines de logements, un centre commercial, un pôle culturel et un hôtel doivent être construits. Les premiers permis de construire sont délivrés en 2008. Mais la crise intervient, et les chantiers ne démarrent pas. Les autorisations commerciales obtenues gèlent le projet pendant cinq ans. « En 2012, quand je suis arrivée, c’était complètement figé, témoigne Mme Léa Znaty, directrice générale adjointe à la municipalité, chargée de l’aménagement, du renouvellement urbain et de l’habitat. Valeur foncière, constructibilité… Il fallait revoir toute l’opération. Forcément, entre 2008 et 2016, les relations entre la ville et Grand Paris aménagement (GPA), l’aménageur, sont assez âpres, car il faut retrouver des pistes pour équilibrer le bilan financier de l’opération. » Mais à Grigny, ce n’est pas simple : le mètre carré de charge foncière (droit à bâtir) s’y vend à moins de 200 euros pour la promotion privée, contre 1 000, voire 2 000 euros dans certaines communes favorisées. Les promoteurs ne se bousculent pas. « Il faut que les opérateurs d’État acceptent que, sur nos territoires, on investit plus qu’on ne cherche une rentabilité immédiate, juge Mme Znaty. Mais ça, ce n’est pas trop dans leur façon de faire. En clair, la péréquation entre les quartiers riches et les quartiers pauvres n’existe pas vraiment. »

Si son centre-ville sort de terre, Grigny le devra beaucoup au T12, le tramway qui doit relier les deux pôles économiques de l’Essonne, Massy et Évry, en passant par Grigny. Le bus T ZEN 4 traversera, lui, la Grande Borne pour la connecter au RER et aux communes alentour. Le désenclavement physique, économique et culturel serait-il enfin en vue ? Grigny sortirait-il de son « apartheid spatial », selon l’expression de son maire ? Rien n’est encore acquis. Censé, initialement, être mis en service en 2022, le T12 est désormais prévu pour 2024. Une date à laquelle la mairie espère pouvoir annoncer l’installation d’un premier supermarché dans la ville, et ce malgré le recours de l’enseigne Leclerc installée sur la commune voisine de Viry-Châtillon, qui tremble pour ses parts de marché. Pour aller au cinéma, les Grignois devront patienter encore davantage. Déposés par les cinémas CGR d’Évry et Kinépolis de Brétigny-sur-Orge, deux recours contre la construction du complexe de Grigny restaient toujours pendants à l’automne.

Pierre Puchot
Journaliste.
Ils ne liront jamais: c'est trop long: bobo tête, et pis y a pas assez d'images.
Tout est si simple.
Si on ne pense pas comme eux, c'est qu'on n'est pas comme eux: normal. :mdr3:
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par vivarais »

Patchouli38 a écrit : 05 juillet 2023 19:06 "Emeutes à Marseille : baskets et smartphones volés déjà bradés sur Leboncoin et Vinted

"Les violentes émeutes qui ont éclaté dans les rues de Marseille entre jeudi et samedi 1er juillet ont également été le théâtre de nombreux pillages de boutiques de baskets et smartphones. Or, depuis quelques jours, d’étranges annonces de produits totalement neufs à prix cassés apparaissent sur les sites de revente en ligne.
Par Margaux Menu
Publié le 04/07/2023 à 12h25 & mis à jour le 04/07/2023 à 18h30
À Marseille, les sites de revente entre particuliers voient fleurir de nombreuses annonces de baskets et smartphones neufs depuis quelques jours. Une occurrence que nos confrères de La Provence relient aux pillages ayant eu cours pendant les émeutes du 29 juin au 1er juillet derniers. Les rues de la cité phocéenne ont en effet été le théâtre de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, et ont également laissé libre cours à une grosse quantité d’actes de vandalisme. Les magasins de baskets et de smartphones dernier cri ont particulièrement été visés par les braqueurs, qui revendent à présent leur butin sur Leboncoin et Vinted.

“Neuves avec étiquettes”, mentionnent les annonces en ligne postées par d’illustres anonymes aux pseudos inventés, précisant souvent “emballage d’origine” ou “jamais porté”. Tout est bon pour faire recette, y compris la mention de soi-disant factures pour justifier l’achat de l’objet. “J’ai voulu faire un cadeau mais je me suis trompé de modèle”, écrit l’un des receleurs, là où un autre ose même : “J’ai acheté par caprice donc je m’en sépare.” Et à un prix défiant toute concurrence. Or, tout est absolument neuf, encore sous blister, avec tous les accessoires.

Plus c’est gros, plus ça passe ?
Les iPhone 14 vendus entre 1.020 et 1.409 euros chez Apple sont proposés à 700 ou 800 euros sur Leboncoin. Idem pour les chaussures Nike, aux prix habituellement onéreux. Sur Vinted, le modèle Air Force 1 est proposé neuf entre 54 et 70 euros et dans toutes les tailles ! Chez ses vendeurs officiels, il faut plutôt compter 120 euros pour se payer une paire. Depuis quelques jours, l’heure semble donc aux soldes sur les plateformes en ligne. Un business qui touche tous les quartiers de Marseille, du 1er au 15e arrondissements.

Le coût que devraient engendrer les émeutes en France
Certains vendeurs-voleurs vont jusqu’à proposer 28 paires de baskets neuves… D’aucuns affirmeraient que cela fait beaucoup “d’erreurs” ou de “caprices” pour une seule et même personne. Plus c’est gros, plus ça passe ? Gare en tout cas aux voyous qui se feront attraper, préviennent nos confrères marseillais. Le recel de vol ou le recel aggravé sont effectivement punis respectivement de cinq et dix ans de prison et peuvent induire 375.000 euros et 750.000 euros d’amende".

https://www.capital.fr/economie-politiq ... ed-1473250
tout cela les gens vont devoir le payer
par leurs taxes pour les dégradations publiques
et de leurs propres deniers pour celles privés car même ceux qui sont assurés auront des franchises
et devant les urnes les gens se souviendront de la NUPSE et de leurs comportements anti républicains
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par LOFOTEN »

Cela va faire plaisir a nos "gauchos" du forum...
Plusieurs nuits d’émeutes ont eu lieu dans toute la France depuis la mort de Nahel le 27 juin dernier, causant de nombreux dégâts au niveau du mobilier urbain. Interrogé à ce sujet ce mardi 4 juillet, le ministre de l’Education nationale a fait le bilan concernant les établissements scolaires.

Un lourd bilan. Invité sur RTL ce mardi 4 juillet, Pap Ndiaye est revenu sur les dégâts causés lors des nuits d’émeutes survenues à la suite de la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre le 27 juin dernier.

«En ce qui concerne les écoles et les établissements, nous en comptons 243 qui ont subi des dégradations», a affirmé le ministre de l’Education nationale.

Dans le détail, «une soixantaine ont subi des dégâts importants avec par exemple des débuts d’incendies», a précisé Pap Ndiaye. «Sur cette soixantaine d’établissements, une dizaine ont été détruits ou partiellement détruits, ce qui compromet l’accueil des élèves pour cette semaine et pose des questions pour la rentrée scolaire», a-t-il continué.

Les établissements scolaires n’ont pas été les seuls biens publics à subir des dégradations lors de ces nuits de révolte. Des mairies, ou même des domiciles ont parfois été pris pour cible.
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Émeutiers. Quelles solutions ?

Message par papibilou »

Suite aux émeutes, les politiciens se penchent sur les solutions. Le diagnostic va sans doute faire apparaître, entre autres:
1 - des zones de plus grandes pauvreté et de chômage plus important avec des structures en déshérence ( transports inexistants, services sociaux insuffisants etc..
2- des parents qui ne s'occupent nullement de leurs enfants, souvent absentéistes en classe.
3- des enfants impossibles à manager
4- des petits voleurs qui profitent des pillages pour revendre aujourd'hui ce qu'ils ont pu piller
5- des petits dealers qui utilisent les très jeunes pour surveiller leur quartier

Concernant le point 1 c'est une lutte de long terme.
Concernant le point 2, il est clair qu'il faut sanctionner les parents ( allocations, peines carcérales, etc..) et il faudra se poser la question du maintien des enfants dans un milieu qui leur est défavorable et oberent leur avenir.
Concernant le point 3 il faudra mettre ces enfants dans des structures ad hoc.
Concernant le point 4 ils doivent pouvoir se retrouver et être condamnés à des TIG voire la prison.
Concernant le point 5 il faudra se résoudre à sanctionner dealers ET consommateurs.
Votre avis ?
Patchouli38
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par Patchouli38 »

vivarais a écrit : 05 juillet 2023 19:16
Patchouli38 a écrit : 05 juillet 2023 19:06 "Emeutes à Marseille : baskets et smartphones volés déjà bradés sur Leboncoin et Vinted

"Les violentes émeutes qui ont éclaté dans les rues de Marseille entre jeudi et samedi 1er juillet ont également été le théâtre de nombreux pillages de boutiques de baskets et smartphones. Or, depuis quelques jours, d’étranges annonces de produits totalement neufs à prix cassés apparaissent sur les sites de revente en ligne.
Par Margaux Menu
Publié le 04/07/2023 à 12h25 & mis à jour le 04/07/2023 à 18h30
À Marseille, les sites de revente entre particuliers voient fleurir de nombreuses annonces de baskets et smartphones neufs depuis quelques jours. Une occurrence que nos confrères de La Provence relient aux pillages ayant eu cours pendant les émeutes du 29 juin au 1er juillet derniers. Les rues de la cité phocéenne ont en effet été le théâtre de violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, et ont également laissé libre cours à une grosse quantité d’actes de vandalisme. Les magasins de baskets et de smartphones dernier cri ont particulièrement été visés par les braqueurs, qui revendent à présent leur butin sur Leboncoin et Vinted.

“Neuves avec étiquettes”, mentionnent les annonces en ligne postées par d’illustres anonymes aux pseudos inventés, précisant souvent “emballage d’origine” ou “jamais porté”. Tout est bon pour faire recette, y compris la mention de soi-disant factures pour justifier l’achat de l’objet. “J’ai voulu faire un cadeau mais je me suis trompé de modèle”, écrit l’un des receleurs, là où un autre ose même : “J’ai acheté par caprice donc je m’en sépare.” Et à un prix défiant toute concurrence. Or, tout est absolument neuf, encore sous blister, avec tous les accessoires.

Plus c’est gros, plus ça passe ?
Les iPhone 14 vendus entre 1.020 et 1.409 euros chez Apple sont proposés à 700 ou 800 euros sur Leboncoin. Idem pour les chaussures Nike, aux prix habituellement onéreux. Sur Vinted, le modèle Air Force 1 est proposé neuf entre 54 et 70 euros et dans toutes les tailles ! Chez ses vendeurs officiels, il faut plutôt compter 120 euros pour se payer une paire. Depuis quelques jours, l’heure semble donc aux soldes sur les plateformes en ligne. Un business qui touche tous les quartiers de Marseille, du 1er au 15e arrondissements.

Le coût que devraient engendrer les émeutes en France
Certains vendeurs-voleurs vont jusqu’à proposer 28 paires de baskets neuves… D’aucuns affirmeraient que cela fait beaucoup “d’erreurs” ou de “caprices” pour une seule et même personne. Plus c’est gros, plus ça passe ? Gare en tout cas aux voyous qui se feront attraper, préviennent nos confrères marseillais. Le recel de vol ou le recel aggravé sont effectivement punis respectivement de cinq et dix ans de prison et peuvent induire 375.000 euros et 750.000 euros d’amende".

https://www.capital.fr/economie-politiq ... ed-1473250
tout cela les gens vont devoir le payer
par leurs taxes pour les dégradations publiques
et de leurs propres deniers pour celles privés car même ceux qui sont assurés auront des franchises
et devant les urnes les gens se souviendront de la NUPSE et de leurs comportements anti républicains
Avant les présidentielles il y a les européennes, déjà là il rsique de le payer très cher, surtout que ce parti fait parti du top3 en pôle position.
Quand à ceux revendant les objets de leurs larçins, il leur manque l'intelligence : qui dit qu'un gendarme ne prendra pas le rôle d'un acheteur ? La cueillette risquera d'être bonne pour la police.
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Re: Sujet général: émeutes de Juin 2023

Message par Time »

Hdelapampa a écrit : 05 juillet 2023 17:44 Figurez vous qu'un jour les bâtiments et les ascenseurs étaient neufs.
Il y avait même des "gardiens d'immeubles" : des salariés qu'il fallait payer.
Quand il y a de l'argent, et que donc c'est entretenu, comme partout ailleurs, ça fonctionne. Je l'ai vu.
Mais à force, les ascenseurs tombent en panne. Et ne sont pas réparés dans les cités.
Ca prend des mois ou des années, et ça retombe en panne dès que c'est réparé alors que ça devrait être remplacé..
Un peu comme les centrales nucléaires françaises... :perv:
Modifié en dernier par Time le 05 juillet 2023 19:38, modifié 1 fois.
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