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Commission d’intégration indépendante
Une « boule puante », lâche-t-on dans l’entourage du député des Landes. Des « absurdités », a réagi, sur X, Mme Vallaud-Belkacem. L’élue du Rhône souligne qu’elle a utilisé, pour entrer à la Cour des comptes, la « voie du concours, qui n’a pas grand-chose à voir avec une nomination “politique” ». Quant à la thèse du marchandage politique, « quelle blague », proteste-t-elle, observant que Boris Vallaud « a déposé une motion de censure il y a quelques jours à peine [le 26 juin] ».
Ce dernier a démenti, jeudi 17 juillet, dans un communiqué, « tout accord de ce genre ». « Rien n’immunise le gouvernement Bayrou d’une motion de censure », assure-t-il, rappelant que c’est « collectivement » que les députés socialistes décideront de leur vote. « Najat n’a pas besoin d’échange de bons procédés ni d’“accord secret” pour mériter d’être nommée quand elle réussit les étapes d’un recrutement devant une commission indépendante », complète le député.
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De fait, Najat Vallaud-Belkacem, si elle n’a pas passé un « concours » à proprement parler, a suivi la nouvelle procédure de recrutement direct, mise en place depuis 2022. Une commission d’intégration indépendante du pouvoir exécutif, composée de trois membres de la Cour des comptes (dont son président) et de trois personnalités extérieures (un ancien préfet, un ancien conseiller d’Etat et une universitaire), a examiné les 150 dossiers déposés pour cinq postes de conseillers maîtres. Parmi ces 150 candidats figuraient notamment des ambassadeurs, des personnalités politiques, des hauts fonctionnaires, et même un député, qui devaient justifier d’au moins vingt ans d’expérience dans le secteur public. La commission a retenu 28 dossiers, dont celui de Mme Vallaud-Belkacem, qui candidatait pour la deuxième année de suite et avait été recalée à l’oral en 2024.
« Sa nomination est inattaquable »
L’ex-ministre a été auditionnée comme les 27 autres. « Je ne suis pas intervenu pendant son entretien et je n’ai pas participé à la délibération, parce que je la connais et ne voulais pas influencer la commission dans un sens ou dans un autre, pour éviter aussi tout soupçon politique, au nom de la théorie des apparences », affirme, au Monde, M. Moscovici, qui a fait partie du même gouvernement que l’ancienne ministre, de 2012 à 2014.
A l’issue de ce « grand oral », Mme Vallaud-Belkacem faisait partie des cinq candidats sélectionnés, aux côtés d’une professeure des universités et de trois administrateurs de l’Etat. « Cette procédure est très sélective, souligne M. Moscovici. Elle a fait le parcours du combattant et elle l’a réussi. Sa nomination est inattaquable. »
Mme Vallaud-Belkacem n’est pas la première personnalité du quinquennat Hollande à intégrer la Cour des comptes. Avant elle, l’arrivée rue Cambon de Vincent Peillon, en 2021, ou celle de l’ex-députée socialiste du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault, en 2025, n’ont pas suscité une telle hostilité. « On lui fait un procès que l’on n’a pas fait à d’autres, ce n’est pas le fruit du hasard », relève le président de l’institution.