Simon, 19 ans, lycéen et syndicaliste à Picasso, a été entendu par les renseignements généraux
mercredi 03.12.2008, 04:51 - La Voix du Nord
Simon Poudroux (en retrait, au milieu) était l'un des leaders du mouvement mené au printemps au lycée Picasso.PH. ARCHIVES Simon Poudroux (en retrait, au milieu) était l'un des leaders du mouvement mené au printemps au lycée Picasso.PH. ARCHIVES
| CONVOCATION |
Un lycéen entendu par les renseignements généraux (RG) : c'est arrivé mercredi dernier à Simon Poudroux, 19 ans, en terminale S au lycée Picasso d'Avion. Leader du mouvement de protestation du printemps, il est devenu depuis président d'un nouveau syndicat lycéen.
C'est une conséquence indirecte du mouvement mené courant mai et juin par des enseignants et élèves du lycée Picasso à Avion. Simon Poudroux a été entendu par le SIG (service d'information générale, ex-RG). Ce lycéen de 19 ans était un des principaux animateurs de la mobilisation qui avait conduit une trentaine d'enseignants et lycéens à passer la nuit dans l'enceinte du lycée du quartier République durant cinq semaines entre mai et juin.
Simon a reçu une convocation écrite du ministère de l'Intérieur pour se présenter, mercredi 26 novembre après-midi, au commissariat Lens. « J'ai été reçu par un fonctionnaire qui s'est présenté comme le responsable des renseignements généraux pour les collèges et lycées du bassin minier », explique cet élève qui redouble sa terminale S. « L'entretien était très calme, il était très poli, mais il m'a demandé de faire attention parce que le fait d'aller trop loin dans le syndicalisme pourrait me fermer des portes pour les concours de la fonction publique. » Simon Poudroux est président d'un syndicat de lycéens, la Confédération de la jeunesse du Nord, créé à Avion dans le sillage de la fronde du printemps. Les statuts ont été déposés fin août en sous-préfecture. « Nous sommes quarante d'Avion et trois ou quatre autres d'Henri-Darras à Liévin, l'objectif étant de rassembler des membres dans tout le bassin minier. » Si le président fait partie des Jeunesses communistes (très implantées à Avion où la mairie est PCF), le jeune homme précise que ce syndicat est « indépendant de toute appartenance politique ou religieuse ».
De cet entretien, le lycéen garde un goût amer : « On a essayé de me dégoûter d'être meneur d'un mouvement à Picasso. On essaie de tuer à la base la contestation que nous allons mener contre la réforme des lycées. » Solidaire, le syndicat d'enseignants SNES de Picasso, comptait adresser, hier, un courrier au sous-préfet. « Des remarques ont été choquantes », retient Romain Gény, délégué au lycée Picasso.
On lui fait comprendre que c'est bien de s'engager mais que ça risque de lui fermer des portes. On lui fait peur pour son avenir, ce n'est pas anodin. Ici, les collègues ont été scandalisés et voulaient même manifester devant le commissariat. » Selon Romain Gény, l'exemple d'un autre leader avionnais aurait été évoqué : « Damien prépare actuellement des concours de la fonction publique. On a fait comprendre à Simon que ça pouvait être gênant. C'est insupportable. » Damien Sayon, tout en n'étant plus au lycée, est actuellement trésorier du nouveau syndicat.
Rappelons que le mouvement avionnais avait abouti à la conservation d'une première L, au maintien de la section européenne et à la récupération de certaines heures de première STG. Pour Simon Poudroux, ce mouvement a montré la capacité de mobilisation des lycéens.
Jointe hier, la direction départementale de la sécurité publique expliquait qu'elle communiquerait ultérieurement sur cette affaire. Une source policière indiquait cependant : « S'il était vraiment surveillé, il n'aurait pas été invité à discuter par le SIG. »
Bon ben voila,il a monté un syndicat,en fonction de sa position,le fonctionaire l'as mis en garde.ya rien de plus.
maintenant,il a le droit de manifester et faire entendre ses droits.
cela dit,je suppose qu'occuper une école pendant 5 semaines est hors la loi.