L'hémorragie de l'emploi industrielle se poursuit en France. Longtemps, le coût du travail a été pointé du doigt. Aujourd'hui, un autre bouc émissaire pointe son nez: l'euro fort.
La France continue de perdre des usines à un rythme accéléré. Le cabinet Trendeo a comptabilisé l'an dernier 266 fermetures de sites de plus de 10 salariés, soit une hausse de 42% sur un an, pour seulement 166 ouvertures d'usines. Depuis janvier 2009, le pays a vu la fermeture de plus d'un millier d'usines sur son territoire (1087), pour seulement 703 ouvertures, soit un solde net négatif d'environ 300 usines.
Les conséquences en termes d'emplois sont évidemment très négatives: après avoir remonté la pente en 2010 et 2011, l'industrie manufacturière a perdu près de 24.000 postes au cours de l'année 2012 et plus de 120.000 depuis janvier 2009. Ces chiffres font froid dans le dos, alors que le contexte social s'est fortement dégradé en France depuis plusieurs mois, avec l'annonce de milliers de suppressions de postes dans différents secteurs: sidérurgie (ArcelorMittal), automobile (PSA, Renault, Goodyear), pétrole (Petroplus), chimie (Sanofi), etc.
Ce mouvement de désindustrialisation de la France n'est pas nouveau, il est en marche depuis trente ans. Entre 1980 et aujourd'hui, l'économie française a perdu plus de deux millions d'emplois industriels; le poids de l'industrie dans le PIB a reculé de 10 points. Les facteurs du délitement de notre tissu industriel sont multiples - progrès technique, externalisation des services au tertiaire, concurrence étrangère, délocalisation, baisse de la demande des ménages, inadaptation de l'offre à la demande internationale... Récemment, le débat en France s'est focalisé sur le coût du travail. Aujourd'hui, un autre bouc émissaire pointe son nez: l'euro.
Les délocalisations ne concernent que 8,5% des emplois détruits
"Depuis des années le Front National tire la sonnette d'alarme sur l'échec de l'euro, aggravé par son taux de change démentiel. Cet euro est largement responsable de la disparition depuis 2009 d'un millier d'usines en France", a réagi ce mardi la présidente du Front national, Marine Le Pen. L'accusation semble en partie justifiée. "Le niveau élevé de l'euro est un handicap de compétitivité pour les entreprises françaises à l'international, estime David Cousquer, gérant de Trendeo. Les enquêtes de conjoncture de l'Insee sur l'industrie manufacturière montrent que l'indicateur le plus négatif est celui de la demande étrangère. On peut relier ce point au fait que l'euro a augmenté de 10% depuis juillet 2012."
Pour preuve: entre 2009 et 2012, les délocalisations vers des pays à bas coût ne concernent que 8,5% des emplois détruits dans l'industrie, selon Trendeo. "Les suppressions d'emplois ne sont pas dues à un problème d'offre mais de demande, explique David Cousquer. Les sous-traitants, TPE et PME mettent la clé sous la porte car leurs carnets de commande sont vides et les perspectives de rebond de l'activité sont moroses". Pour relancer l'activité et soutenir leur reprise fragile, les banques centrales n'hésitent pas à utiliser l'arme de la dévaluation compétitive: elles pratiquent des taux d'intérêts bas et font tourner la planche à billet. C'est ce que fait la Fed aux États-Unis, la Banque d'Angleterre ou la BoJ au Japon. Mais pas la BCE.
Car la banque centrale européenne n'a pas d'objectif de taux. Son seul objectif, fixé par les Traités européens, est de contenir l'inflation à un plafond proche de 2% à moyen terme. Un objectif incompatible avec une politique de taux nul et encore plus avec l'injection massive de liquidités dans l'économie. Résultat, l'euro s'apprécie au détriment des entreprises européennes exportatrices. A titre d'exemple: 10 centimes de hausse de l'euro, c'est un milliard de pertes pour Airbus. Une étude de l'Insee, datant de 2008, une appréciation de 10% de l'euro par rapport aux autres devises se traduit par un recul significatif de la croissance économique en France, de l'ordre de 0,5 point de PIB par an.
Une hausse de 10% de l'euro coûte 0,5 point de PIb à la France
L'euro vaut aujourd'hui 1,35 dollar. Il serait ainsi surévalué de 12%, selon les estimations. "Ce niveau élevé de l'euro est encore plus préoccupant aujourd'hui que par le passé, car l'Europe est dans une phase d'austérité qui pèse sur la demande intérieure, explique Michel Aglietta, professeur d'économie à Paris-X Nanterre et conseiller au CEPII. Le secteur privé est incapable de se relancer et seule la demande extérieure peut faire repartir la croissance en zone euro."
Le gouvernement français s'est emparé de la question. L’Europe "laisse sa monnaie, l'euro, vulnérable à des évolutions irrationnelles dans un sens ou dans un autre", a déclaré François Hollande dans son discours devant le Parlement européen à Strasbourg ce mardi. "Nous devons réfléchir à la place de notre monnaie, l'euro, dans le monde", a-t-il ajouté. Pour le président français, l'euro "ne peut fluctuer selon les humeurs des marchés. Une zone monétaire doit avoir une politique de change sinon elle se voit imposer une parité qui ne correspond pas à l'état réel de son économie".
La France va vraisemblablement tenter d'imposer ce sujet dans le menu des discussions européennes cette année. Pas sûr qu'elle obtienne gain de cause. Le président de la BCE, Mario Draghi, n'a fait encore aucune déclaration dans le sens d'un euro trop fort. Quant à l'Allemagne, elle considère l'euro fort comme une garantie de stabilité en Europe et redoute les conséquences, en termes d'inflation par exemple, en cas de baisse de sa valeur. "L'objectif doit être de renforcer la compétitivité au lieu d'affaiblir la monnaie", a déclaré le ministre allemand de l’Économie Philipp Rösler, en réaction au discours de François Hollande. Jusqu'à présent, l'Allemagne, positionnée à l'export sur des produits moyen et haut de gamme, a peu souffert du renchérissement de l'euro. Mais la politique agressive du Japon, positionné sur les mêmes segments de marché, pour faire baisser le yen, commence à inquiéter outre-Rhin. Les lignes pourraient donc bouger...
l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
Je ne pense pas que l'euro soit le facteur determinant. Il me semble que c'est l'ensemble de la politique europenne qui est en cause.
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
Mais non ! L'offre crée sa propre demande selon les "économistes" !"Les suppressions d'emplois ne sont pas dues à un problème d'offre mais de demande, explique David Cousquer. Les sous-traitants, TPE et PME mettent la clé sous la porte car leurs carnets de commande sont vides et les perspectives de rebond de l'activité sont moroses". Pour relancer l'activité et soutenir leur reprise fragile, les banques centrales n'hésitent pas à utiliser l'arme de la dévaluation compétitive: elles pratiquent des taux d'intérêts bas et font tourner la planche à billet. C'est ce que fait la Fed aux États-Unis, la Banque d'Angleterre ou la BoJ au Japon. Mais pas la BCE.
En revanche ce qui est un véritable problème, c'est le objectif de la BCE.
Limiter l'inflation, ça revient à dire : Ok à une monnaie forte donc bon, inutile de s'en plaindre.

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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
+1Patrick_NL a écrit : Je ne pense pas que l'euro soit le facteur determinant. Il me semble que c'est l'ensemble de la politique europenne qui est en cause.
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
ben si c'est un problème, on vend moins à l'exportation.oO-Maverick-Oo a écrit : Mais non ! L'offre crée sa propre demande selon les "économistes" !
En revanche ce qui est un véritable problème, c'est le objectif de la BCE.
Limiter l'inflation, ça revient à dire : Ok à une monnaie forte donc bon, inutile de s'en plaindre.
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
XD
J aimerais bien savoir ce que l on vend à l exportation ?
De plus, on vend enormement entre nous, sur le marché intra européen.
Devaluer la monnaie, c est aussi apauvrir les entreprises importatrices, et on consomme pas mal en chinoiserie, non ?
je veux dire, baisser l euro, c est aussi augmenter le prix des ecrans plats...
et si les ecrans plats augmentent, c est notre kilo de carotte qui va augmenter !!!
J aimerais bien savoir ce que l on vend à l exportation ?
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
Je ne pense pas qu'exporter devrait être un objectif prépondérant.tisiphoné a écrit :ben si c'est un problème, on vend moins à l'exportation.
De plus le prix ne fait pas tout, l'Allemagne vend des produits cher, mais les vend bien car ils répondent à la compétitivité hors-prix (qui pour moi est le seul véritable facteur clé de succès pour les entreprises, la compétitivité prix devrait être une variable d'ajustement s'articulant autour du yield management voir en dernier recours, des besoins en tréso).
Aujourd'hui, je pense qu'une baisse de l'euro ne serait pas un mal, mais via l'application de la théorie quantitative de la monnaie : Il faut injecter des liquidités dans nos économies bien trop branlantes !
Et puis, quel est le problème si des usines ferment mais que leurs emplois sont créés ailleurs ?
L'industrie lourde a-t-elle un avenir écologiquement parlant de toute façon ?
Erreur, la plupart sont produits en Slovaquie.sanka a écrit :je veux dire, baisser l euro, c est aussi augmenter le prix des ecrans plats...
et si les ecrans plats augmentent, c est notre kilo de carotte qui va augmenter !!!

- mordred
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
Baissez les charges sociales salariales et patronales et vous verrez ce que ça va donner. 

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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
possible, mais a seul condition de s'attaquer aux depenses de l'etat, les depenses inutiles et surtout ...aux abusmordred a écrit : Baissez les charges sociales salariales et patronales et vous verrez ce que ça va donner.

"De toute façon un jour ou l'autre ça pétera, alors en attendant autant péter dans la soie"- 'Le Patron' - Dieudonné.
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
Je ne pense pas non plus que l'euro soit le facteur déterminant, mais je crois que ce dernier est bien franco-français.Fonck1 a écrit : +1
En France, l'entreprise est haïe.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
c'est compréhensible,vu les méthodes employées.Jarod1 a écrit : Je ne pense pas non plus que l'euro soit le facteur déterminant, mais je crois que ce dernier est bien franco-français.
En France, l'entreprise est haïe.
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L'euro fort, "un inconvénient" pour les exportations
L'euro fort, "un inconvénient" pour les exportations
La valeur de la monnaie unique influe de plusieurs façons sur la croissance des économies européennes. Les exportations en constituent le principal levier. "L'euro fort est un avantage pour les importations mais devient un inconvénient pour les entreprises qui exportent dans une devise différente", indique à Metro Charles Wyplosz, professeur d'économie au Graduate Institute de Genève, qui précise que 70% des exportations des pays de la zone euro se font...au sein de la zone euro. "Ce serait tout de même un problème si l'euro continuait à s'apprécier : cela va aggraver la situation économique et raviver le spectre de la récession à laquelle aucune solution n'est apportée".
D'ailleurs, les inquiétudes affichées par le ministre de l'Economie n'avaient pas causé de remous au sein de l'Union. Les pays membres sont bien divisés sur la question. "Les économies européennes ont une sensibilité différente", précise Sylvain Broyer. "Dans le contexte actuel, Berlin ne voit pas l'euro fort d'un mauvais oeil", citant la baisse de la facture énergétique pour les industries locales ou encore le fait que cette situation encourage les pays à engager des réformes pour baisser leurs dépenses publiques.
"Le taux de change est une variable pratiquement incontrôlable"
Selon Charles Wyplosz, les inquiétudes affichées par le ministre de l'Economie ne changent pas la donne. "Il n'y a pas de solution évidente, car le taux de change est une variable pratiquement incontrôlable", poursuit-il. "A moins de déclencher un conflit avec la BCE et le yen, la livre sterling et le dollar, rien ne bougera.""Le gouvernement français a pratiquement autant d'influence sur le temps qu'il fera demain que sur la valeur de l'euro", conclut-il.
Jeudi, la Banque centrale européenne doit officiellement communiquer. "Le discours de Mario Draghi (président de la BCE) sera moins rose et moins déconnecté de la réalité qu'il y a un mois", prédit Sylvain Broyer qui ne s'attend pas à l'annonce d'une action déterminante. Le président de la Banque centrale européenne avait fait part de son sentiment, il y a quelques semaines, jugeant que "le niveau de l'euro est un indicateur, et non un objectif de politique monétaire".
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
Le gouvernement français a pratiquement autant d'influence sur le temps qu'il fera demain que sur la valeur de l'euro", C'est le problème de TOUS les gouvernements et ce depuis que les états ont abdique leurs pouvoirs et que les financiers décident par l'intermédiaire d'organisme non elus. Mario Draghi (président de la BCE) est avec Manuel Baroso un des cancers de l' Europe.
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
Mardi, le président de la République a fait un discours au parlement européen où il a exposé sa vision de la construction européenne. Avec un culot et une mauvaise foi tout sarkozyste, celui qui a soutenu tous les traités européens depuis trente ans s’est permis de critiquer ce qu’il a contribué à construire.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais
François Hollande n’a pas peur du ridicule. Lui qui a soutenu le traité de Maastricht, celui d’Amsterdam, celui de Nice, le traité constitutionnel européen, le traité de Lisbonne et enfin, la camisole budgétaire, le TSCG, ose critiquer la direction prise par l’Europe ! Comme le rapporte le Figaro, il dit ne pas vouloir « condamner l’Europe à une politique d’austérité sans fin ». Mais alors, pourquoi Pierre Moscovici ne démord de l’objectif de 3% de PIB de déficit pour 2013 quand même le FMI ou François Baroin admettent qu’il vaudrait sans doute mieux viser un peu plus cette année ?
Pourquoi surtout a-t-il signé le TSCG, ce traité qui impose justement des politiques austéritaires à l’ensemble de l’Europe ? S’il pensait vraiment ce qu’il a dit, il aurait refusé de le signer, conformément à son discours de campagne, et aurait entamé un bras de fer avec Angela Merkel. Tout aussi ridicule sa critique de l’euro cher : « on ne peut pas laisser notre monnaie fluctuer selon les humeurs des marchés ». En effet, la gestion de la monnaie européenne suit tous les traités que le président de la République a ratifiés. S’il n’en était pas satisfait, il pouvait toujours s’opposer au traité de Lisbonne.
Devant une audience assez euro-béate, il a plaidé pour une plus grande intégration : « un gouvernement de la zone euro ». Il a également évoqué les euro obligations en parlant d’une « intégration solidaire », ainsi qu’un budget de la zone euro. Bref, exactement le Transfer Union que plus de 80% des Allemands refusent et que la crise de la zone euro a rendu totalement radioactive outre-Rhin. Bref, Hollande nous a raconté les mêmes sornettes que le PS raconte sur l’Europe depuis vingt ans.
Sur l’Europe, PS = UMP = impasse
Mais, finalement, ce qui frappe le plus, c’est l’extrême proximité du discours de François Hollande avec celui tenu par son prédecesseur. De manière très révélatrice, le Figaro a souligné qu’il « reprenait un cheval de bataille de Nicolas Sarkozy » sur la réforme du système monétaire et le Monde affirme que « quand il est question de l’euro, François Hollande n’hésite pas à mettre ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy (…) qui réclamait, en 2010, un nouveau Bretton Woods ».
Du coup, on sait déjà ce qu’il adviendra de ce discours : il restera à l’état de belles paroles qui ne sont que du vent destiné à remplir les journaux du lendemain, tout en restant sans lendemain. De même que Sarkozy n’a rien changé aux travers de l’Europe que les discours de Guaino lui ont permis de dénoncer avec éloquence, Hollande ne changera rien aux traités qu’il a soutenus et ratifiés et dont on se demande par quel miracle il pourrait obtenir le moindre changement.
Bref, l’euro va continuer à être trop cher, à moins que les autres pays (Etats-Unis, Chine…) ne souhaitent le contraire. L’Union Européenne continuera à défendre des politiques d’austérité mortifères qui ont déjà envoyé des millions de citoyens au chômage par pur dogmatisme alors que la plupart des autres pays dits développés ont le pragmatisme de procéder à des politiques d’ajustement plus progressives. Enfin, l’Allemagne continuera (avec raison) à refuser de payer.
Bref, pour changer de politique européenne, il faut se débarrasser du PS et de l’UMP, car ces partis sont incapables de changer l’Europe et tiennent un discours d’une malhonnêteté crasse
Faites ce que je dis, pas ce que je fais
François Hollande n’a pas peur du ridicule. Lui qui a soutenu le traité de Maastricht, celui d’Amsterdam, celui de Nice, le traité constitutionnel européen, le traité de Lisbonne et enfin, la camisole budgétaire, le TSCG, ose critiquer la direction prise par l’Europe ! Comme le rapporte le Figaro, il dit ne pas vouloir « condamner l’Europe à une politique d’austérité sans fin ». Mais alors, pourquoi Pierre Moscovici ne démord de l’objectif de 3% de PIB de déficit pour 2013 quand même le FMI ou François Baroin admettent qu’il vaudrait sans doute mieux viser un peu plus cette année ?
Pourquoi surtout a-t-il signé le TSCG, ce traité qui impose justement des politiques austéritaires à l’ensemble de l’Europe ? S’il pensait vraiment ce qu’il a dit, il aurait refusé de le signer, conformément à son discours de campagne, et aurait entamé un bras de fer avec Angela Merkel. Tout aussi ridicule sa critique de l’euro cher : « on ne peut pas laisser notre monnaie fluctuer selon les humeurs des marchés ». En effet, la gestion de la monnaie européenne suit tous les traités que le président de la République a ratifiés. S’il n’en était pas satisfait, il pouvait toujours s’opposer au traité de Lisbonne.
Devant une audience assez euro-béate, il a plaidé pour une plus grande intégration : « un gouvernement de la zone euro ». Il a également évoqué les euro obligations en parlant d’une « intégration solidaire », ainsi qu’un budget de la zone euro. Bref, exactement le Transfer Union que plus de 80% des Allemands refusent et que la crise de la zone euro a rendu totalement radioactive outre-Rhin. Bref, Hollande nous a raconté les mêmes sornettes que le PS raconte sur l’Europe depuis vingt ans.
Sur l’Europe, PS = UMP = impasse
Mais, finalement, ce qui frappe le plus, c’est l’extrême proximité du discours de François Hollande avec celui tenu par son prédecesseur. De manière très révélatrice, le Figaro a souligné qu’il « reprenait un cheval de bataille de Nicolas Sarkozy » sur la réforme du système monétaire et le Monde affirme que « quand il est question de l’euro, François Hollande n’hésite pas à mettre ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy (…) qui réclamait, en 2010, un nouveau Bretton Woods ».
Du coup, on sait déjà ce qu’il adviendra de ce discours : il restera à l’état de belles paroles qui ne sont que du vent destiné à remplir les journaux du lendemain, tout en restant sans lendemain. De même que Sarkozy n’a rien changé aux travers de l’Europe que les discours de Guaino lui ont permis de dénoncer avec éloquence, Hollande ne changera rien aux traités qu’il a soutenus et ratifiés et dont on se demande par quel miracle il pourrait obtenir le moindre changement.
Bref, l’euro va continuer à être trop cher, à moins que les autres pays (Etats-Unis, Chine…) ne souhaitent le contraire. L’Union Européenne continuera à défendre des politiques d’austérité mortifères qui ont déjà envoyé des millions de citoyens au chômage par pur dogmatisme alors que la plupart des autres pays dits développés ont le pragmatisme de procéder à des politiques d’ajustement plus progressives. Enfin, l’Allemagne continuera (avec raison) à refuser de payer.
Bref, pour changer de politique européenne, il faut se débarrasser du PS et de l’UMP, car ces partis sont incapables de changer l’Europe et tiennent un discours d’une malhonnêteté crasse
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Re: l'euro est-il responsable des fermetures d'usines en France?
A partir du moment où l'€uro est la monnaie de plusieurs pays, s'il était seul responsable tous ces pays en subiraient les mêmes conséquences, ce qui n'est pas le cas.
Mais il est exact de constater que l'€uro est surévalué par rapport aux autres monnaies fortes (avec une particularité pour le RMB chinois qui est volontairement sous-évalués par ces derniers), et que c'est un frein à l'exportation de produits concurrentiels.
Mais il est exact de constater que l'€uro est surévalué par rapport aux autres monnaies fortes (avec une particularité pour le RMB chinois qui est volontairement sous-évalués par ces derniers), et que c'est un frein à l'exportation de produits concurrentiels.
« Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique. »
Raymond Aron
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