la police shootée par le cannabis des scellés

[tisiphoné]

Grandeur et misères du métier de policier. Les fonctionnaires du commissariat de Roubaix se plaignent de migraines « cannabiques » auprès du directeur de la sécurité publique. Non pas qu'ils abusent de produits interdits : ils pâtissent au contraire de l'accumulation des produits stupéfiants saisis au fil de leurs enquêtes. Trois d'entre eux ont fini par réaliser des tests salivaires. Et ils sont positifs.

Maux de tête

« Déjà, au rez-de-chaussée, ça sent un peu. Mais, au premier étage, l'odeur est vraiment forte. Quand vous sortez de là, vous sentez clairement la beuh. Et après une journée, vous êtes shooté », témoigne un agent. La drogue serait stockée au placard, dans les couloirs. « Plusieurs collègues se plaignent de maux de tête », atteste Fabrice Danel, du syndicat Unité-SGP Police. Un gradé confirme : « L'autoculture de l'herbe se développe dans la population. Les prises augmentent. Et contrairement à la résine de cannabis, l'herbe sent très fort. » Selon un fonctionnaire, « certains gardés à vue nous demandent si on en vend ici ». En réalité le problème a débuté avec une circulaire ministérielle d'octobre 2009, renforcée en décembre 2011, qui réglemente la destruction des stupéfiants. « Avant on les détruisait de façon informelle, parfois dans les toilettes », confie un agent.

Dorénavant, pour éviter la disparition de preuves, les opérations de destruction doivent être organisées par le directeur de greffe, au parquet. Et c'est là que le bât blesse : selon Fabrice Danel, le parquet ne répond plus aux demandes de destruction. Par manque de temps ou de moyens ? Contacté, le procureur de la République n'a pas pu donner sa version des faits.

[Jarod1]

Quel gâchis !