La dissolution puis les élections législatives furent un moment de fulgurante accélération de notre vie politique. La séquence a eu aussi pour effet de révéler aux Français plusieurs personnalités qui ont joué les premiers rôles, autour de qui le paysage semble se recomposer. C'est ce que démontre notre baromètre Cluster 17 réalisé pour Le Point.
Certaines figures, qui sortent renforcées, ont en effet enregistré un gain de notoriété considérable. « Beaucoup ont progressé sur leur propre espace à la suite d'une séquence très polarisante. Sauf au Rassemblement national », fait observer Jean-Yves Dormagen, président fondateur de l'institut Cluster 17.
Gabriel Attal apparaît comme le grand gagnant de cette période d'extrême politisation. Le Premier ministre, qui a démissionné mardi, reprend la tête de notre classement, avec 38 % de bonnes opinions. Surtout, après une campagne des législatives menée tambour battant, il s'affirme auprès de son camp avec 89 % de popularité parmi les électeurs d'Emmanuel Macron de 2022, loin devant Édouard Philippe (77 %). « Il a pris le leadership sur l'espace central, il est celui qui apparaît comme le mieux positionné, bénéficiant d'un fort niveau de soutien et d'un potentiel électoral important. C'est une figure d'avenir », décrypte Jean-Yves Dormagen.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (24 %), lui aussi très visible, progresse de 6 points en passant de la 17e à la 10e place, totalisant 58 % de soutien parmi l'électorat d'Emmanuel Macron (+

Marine Tondelier de plus en plus populaire
Ils ne sont pas les seuls à tirer leur épingle du jeu. C'est le cas à gauche de Marine Tondelier, patronne des Écologistes, qui fait son entrée dans notre classement directement à la huitième place, avec 27 % de popularité. Mais aussi d'Olivier Faure, son homologue du Parti socialiste, lui aussi omniprésent ces dernières semaines, qui prend du galon avec 23 % de bonnes opinions (+ 9 en un mois).
« Ils sont tous deux à la tête d'un appareil politique, ce sont eux qui ont organisé, qui sont montés en première ligne », note Jean-Yves Dormagen. François Ruffin (34 %) conserve toutefois son rang de personnalité de gauche préférée des Français, juste devant Fabien Roussel (34 %). Fort de son bon score aux européennes, et malgré ses difficultés à capitaliser sur l'élection ensuite, Raphaël Glucksmann gagne du terrain avec 33 % de popularité (+ 5).
Marine Le Pen se maintient
Malgré l'échec du RN, Marine Le Pen et Jordan Bardella ne dévissent pas. La triple candidate à l'élection présidentielle hérite de la deuxième place du classement malgré une baisse de deux points (34 % de bonnes opinions). Son poulain pâtit davantage de sa campagne des législatives malheureuse, passant de la 2e à la 7e place (30 %). « Ce n'est pas une mauvaise opération pour Marine Le Pen. Elle redevient une valeur sûre au moment où Jordan Bardella a plutôt déçu dans son camp », analyse Jean-Yves Dormagen. À droite, l'ex-président des Républicains Éric Ciotti paraît renforcé par son choix controversé d'alliance avec le RN. Il fait un bond de 8 points, passant du 27e au 18e rang, boosté par de bonnes opinions parmi les électeurs de « droite », « voire très à droite ».
À l'inverse, « Emmanuel Macron fait figure de grand perdant, notamment d'un point de vue institutionnel. Il paraît démonétisé et la situation politique post-dissolution est perçue comme pire qu'avant », conclut le sondeur. Le chef de l'État perd 3 points de popularité (22 %). Le jugement des Français à l'égard de son action passe d'une note de 3/10 à 2,7/10. Celle de Gabriel Attal, a contrario, passe de 3,6/10 à 4,2/10."
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