Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous jette
- Corvo
- Rang beau gosse d'Interaldys
- Messages : 27478
- Enregistré le : 31 décembre 2018 07:01
Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous jette
Ben oui...
Salaire décent, stabilité administrative, spécialisation facilitée… Des praticiens à diplôme hors Union européenne, pourtant essentiels à l’hôpital public, racontent pourquoi ils ont décidé de partir exercer en Suisse ou en Allemagne.
Les bagages sont faits et les au revoir aussi. François (1), formé au Burundi, a travaillé dans un établissement du nord de la France, comme psychiatre. Mais après deux années de service, l’hôpital n’a pas pu, légalement, signer un nouveau contrat avec le ressortissant rwandais. La mobilisation de ses collègues n’y a rien fait. Le blocage est statutaire. «Ma cheffe avait tout fait pour me garder, en faisant même appel à la préfecture. Mais il n’y a pas d’avenir en France pour moi, déplore le médecin, amer. On bouche les trous pendant plusieurs années, et ensuite, on vous jette.»
François commence le 1er février dans un établissement à Bâle, en Suisse, toujours en psychiatrie. «Là-bas, il y a des exigences de niveau, c’est tout à fait normal pour notre métier, mais en revanche, il n’y a pas de difficultés administratives.» Alors qu’en France il touchait, malgré son expérience, un smic et pas plus de «2 000 euros net avec les gardes», le praticien touchera l’équivalent de 5 000 euros de l’autre côté de la frontière. Suffisamment, selon lui, pour améliorer son niveau de vie, et ce même si tout est plus cher là-bas.
«J’ai préféré affronter la barrière de la langue»
Mohamed Lahyeni est parti pour des raisons financières, bien sûr, mais pas que. Le médecin généraliste tunisien, qui a travaillé un an en France pendant la crise du Covid, a traversé le Rhin en octobre 2022 pour pouvoir se spécialiser. «Revenir à un statut d’étudiant pour devenir gastro-entérologue ne m’a pas fait peur, car même en revenant en arrière, je suis mieux payé qu’en France», explique le soignant de 33 ans. Autre argument de taille, qui a convaincu Malek Chaabouni, médecin tunisien pourtant lauréat des épreuves de vérification des connaissances (un concours très sélectif permettant une reconnaissance de plein droit d’un diplôme obtenu hors de l’UE), de rejoindre Hambourg en octobre 2021 : «Lorsqu’on a passé cette spécialisation en Allemagne, on n’obtient pas seulement un droit d’exercice de plein droit, mais un vrai diplôme reconnu même en France.» Les deux praticiens font partie des rares médecins étrangers passés par la France à témoigner, beaucoup refusent catégoriquement d’évoquer leur expérience française, voulant laisser définitivement cet épisode derrière eux.
«J’ai plein d’amis qui travaillent en France pour une seule raison : ils n’avaient pas les moyens de remplir le compte bloqué de 13 000 euros nécessaire pour aller en Allemagne», constate Houssem Sabouni, cardiologue formé en Algérie et installé en Allemagne depuis 2019. Oussama Ziouchi, compatriote anesthésiste-réanimateur dans un hôpital près de Nuremberg depuis avril 2023, n’est pas non plus passé par la case France, le bouche à oreille ayant fait son œuvre. «Je suis francophone et francophile, j’ai baigné là-dedans, la logique aurait voulu que j’aille en France. Mais j’ai préféré affronter la barrière de la langue et apprendre l’allemand. Je me suis souvent demandé : “Mais qu’est-ce que je fais en Bavière ?”» raconte-t-il.
Paie identique aux locaux à expérience similaire, visa simplifié pour le médecin et ses proches, possibilité de changer d’hôpital facilement… L’Allemagne est bien plus accueillante pour les médecins étrangers. Celui qui a exercé dix ans en Algérie résume simplement son choix du pays voisin : «Le plus bas salaire que j’ai touché, au tout début, était de 3 200 euros, tandis que certains Padhue français tournent au smic. Ici, au moins, il y a une perspective de carrière et de vie sur le long terme.»
(1) Le prénom a été modifié.
https://www.liberation.fr/societe/sante ... LZFNXSDV4/
Salaire décent, stabilité administrative, spécialisation facilitée… Des praticiens à diplôme hors Union européenne, pourtant essentiels à l’hôpital public, racontent pourquoi ils ont décidé de partir exercer en Suisse ou en Allemagne.
Les bagages sont faits et les au revoir aussi. François (1), formé au Burundi, a travaillé dans un établissement du nord de la France, comme psychiatre. Mais après deux années de service, l’hôpital n’a pas pu, légalement, signer un nouveau contrat avec le ressortissant rwandais. La mobilisation de ses collègues n’y a rien fait. Le blocage est statutaire. «Ma cheffe avait tout fait pour me garder, en faisant même appel à la préfecture. Mais il n’y a pas d’avenir en France pour moi, déplore le médecin, amer. On bouche les trous pendant plusieurs années, et ensuite, on vous jette.»
François commence le 1er février dans un établissement à Bâle, en Suisse, toujours en psychiatrie. «Là-bas, il y a des exigences de niveau, c’est tout à fait normal pour notre métier, mais en revanche, il n’y a pas de difficultés administratives.» Alors qu’en France il touchait, malgré son expérience, un smic et pas plus de «2 000 euros net avec les gardes», le praticien touchera l’équivalent de 5 000 euros de l’autre côté de la frontière. Suffisamment, selon lui, pour améliorer son niveau de vie, et ce même si tout est plus cher là-bas.
«J’ai préféré affronter la barrière de la langue»
Mohamed Lahyeni est parti pour des raisons financières, bien sûr, mais pas que. Le médecin généraliste tunisien, qui a travaillé un an en France pendant la crise du Covid, a traversé le Rhin en octobre 2022 pour pouvoir se spécialiser. «Revenir à un statut d’étudiant pour devenir gastro-entérologue ne m’a pas fait peur, car même en revenant en arrière, je suis mieux payé qu’en France», explique le soignant de 33 ans. Autre argument de taille, qui a convaincu Malek Chaabouni, médecin tunisien pourtant lauréat des épreuves de vérification des connaissances (un concours très sélectif permettant une reconnaissance de plein droit d’un diplôme obtenu hors de l’UE), de rejoindre Hambourg en octobre 2021 : «Lorsqu’on a passé cette spécialisation en Allemagne, on n’obtient pas seulement un droit d’exercice de plein droit, mais un vrai diplôme reconnu même en France.» Les deux praticiens font partie des rares médecins étrangers passés par la France à témoigner, beaucoup refusent catégoriquement d’évoquer leur expérience française, voulant laisser définitivement cet épisode derrière eux.
«J’ai plein d’amis qui travaillent en France pour une seule raison : ils n’avaient pas les moyens de remplir le compte bloqué de 13 000 euros nécessaire pour aller en Allemagne», constate Houssem Sabouni, cardiologue formé en Algérie et installé en Allemagne depuis 2019. Oussama Ziouchi, compatriote anesthésiste-réanimateur dans un hôpital près de Nuremberg depuis avril 2023, n’est pas non plus passé par la case France, le bouche à oreille ayant fait son œuvre. «Je suis francophone et francophile, j’ai baigné là-dedans, la logique aurait voulu que j’aille en France. Mais j’ai préféré affronter la barrière de la langue et apprendre l’allemand. Je me suis souvent demandé : “Mais qu’est-ce que je fais en Bavière ?”» raconte-t-il.
Paie identique aux locaux à expérience similaire, visa simplifié pour le médecin et ses proches, possibilité de changer d’hôpital facilement… L’Allemagne est bien plus accueillante pour les médecins étrangers. Celui qui a exercé dix ans en Algérie résume simplement son choix du pays voisin : «Le plus bas salaire que j’ai touché, au tout début, était de 3 200 euros, tandis que certains Padhue français tournent au smic. Ici, au moins, il y a une perspective de carrière et de vie sur le long terme.»
(1) Le prénom a été modifié.
https://www.liberation.fr/societe/sante ... LZFNXSDV4/
- Mesoke
- Posteur DIVIN
- Messages : 13484
- Enregistré le : 03 juillet 2020 09:59
- Localisation : Cap Vert
Re: Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous j
Clairement dans mon désert médical on voit plein de médecins et autres spécialistes étrangers repartir aussi rapidement qu'ils sont arrivés ...
- mic43121
- Rang Tisiphonesque
- Messages : 33154
- Enregistré le : 23 mars 2016 19:42
Re: Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous j
Tu leur fait peur

Moi mon cardio est Syrien et il ne part pas .
![Dan.San :]](https://www.forum-actualite.com/debats/images/smilies/8.gif)

On est sympa dans le sud

La tolérance c'est quand on connait des cons- et qu'on ne dit pas les noms
- da capo
- Posteur Giganovesque
- Messages : 4121
- Enregistré le : 23 octobre 2018 23:13
Re: Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous j
La rudesse des habitants ?
Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Hölderlin
Hölderlin
-
- Dieu D'Interaldys
- Messages : 21884
- Enregistré le : 21 novembre 2015 16:20
Re: Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous j
Bah oui normal , on s’installe le temps de récupérer les aides diverses et variées conditionnées à rien ou pas grand chose et puis une fois ceci fait on recommence ailleurs .J’tiens ça de mon dentiste , roumain ,sympa , compétent , dispo ...et itinérant. Perso j’trouve qu’il a raison , du moins bien plus que ceux qui sponsorisent son itinerance .

- Mickey
- Posteur DIVIN
- Messages : 12261
- Enregistré le : 01 novembre 2016 14:04
Re: Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous j
- da capo
- Posteur Giganovesque
- Messages : 4121
- Enregistré le : 23 octobre 2018 23:13
Re: Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous j
Ou un n'y voit rien.
Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Hölderlin
Hölderlin
- Mesoke
- Posteur DIVIN
- Messages : 13484
- Enregistré le : 03 juillet 2020 09:59
- Localisation : Cap Vert
Re: Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous j
Des habitants non, sûrement pas. Sans doute plus le fait d'être dans un coin paumé, loin d'un centre urbain digne de ce nom.
Et non, je ne leur fais pas peur, ils ne me connaissent pas, je suis un très très mauvais client pour les soignants. Je suis plutôt du genre gros contributeur net à la Sécu

-
- Posteur DIVIN
- Messages : 16253
- Enregistré le : 25 août 2020 20:42
Re: Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous j
un médecin indépendant en Suisse gagne environ 200 000 euros par an, contre une moyenne d'environ 150 000 euros pour un médecin généraliste en Allemagne et entre 70 000 et 120 000 en France.
Tentant !
Tentant !
- LeGrandNoir
- Posteur TOP VIP
- Messages : 2588
- Enregistré le : 02 octobre 2016 00:09
Re: Ces médecins étrangers qui renoncent à la France: Il n’y a pas d’avenir ici on bouche les trous et ensuite on nous j
Un vieu principe américain: "you pay peanuts, you get monkeys". Si un médecin roumain fait 45 k€ en France et qu'il peut gagner 200 k€ en Allemagne, il va en Allemagne. C'est juste rationnel, et nous on a nos yeux pour pleurer.
“Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes." Jacques-Bénigne Bossuet.