Je n'en crois pas mes yeux.Adoptée ce jeudi contre l’avis du gouvernement et d’une partie du bloc central, cette mesure estimée à 3 milliards d’euros a été proposée par le parti communiste.
Victoire partielle pour le PCF. L'Assemblée nationale a adopté jeudi en première lecture une proposition de loi communiste pour verser les allocations familiales dès le premier enfant à charge, contre l'avis du gouvernement et d'une partie du bloc central, qui ont notamment invoqué le coût de la mesure. Adopté par 103 voix contre 17, avec des voix allant de la gauche au RN, en passant par quatre députés LR, le texte était défendu dans le cadre d’une journée réservée aux initiatives du groupe communiste («niche parlementaire»). Il devra désormais aller au Sénat.
«Les coûts liés à l'arrivée du premier enfant sont considérables : logement, mode de garde, alimentation, perte de revenus...», a défendu en ouverture des débats le député PCF Édouard Bénard. Si l’auteur du texte a défendu une «adaptation aux réalités sociales de notre temps», alors que «plus d'un tiers des familles françaises ont un enfant unique», le gouvernement s'est prononcé contre, notamment en raison d'un coût estimé à «trois milliards d'euros» par Édouard Bénard.
«La trajectoire financière de notre modèle de sécurité sociale ne nous permet pas de mettre en place une telle mesure sans réformes majeures impliquant des économies», a jugé Charlotte Parmentier-Lecocq (Horizons), ministre déléguée chargée de l'Autonomie et du Handicap. Elle a assuré que la mesure n'aurait par ailleurs «aucun effet redistributif pour les familles les plus modestes», car «mécaniquement le versement d'allocations familiales serait absorbé par une réduction à due proportion du RSA ou de la prime d'activité». La mesure donnerait «un excédent de pouvoir d'achat aux classes les plus favorisées», a abondé Pierre Cazeneuve (Renaissance).
«Un pied dans la porte»
«Ce sont surtout les classes moyennes qui seraient les plus grandes bénéficiaires, avec une estimation de 130 euros supplémentaires en moyenne par mois pour certaines», a tempéré Édouard Bénard, contacté par l'AFP, soulignant que mathématiquement, ce serait nettement moins bénéfique aux familles qui bénéficient de prestations sociales, mais «sans baisse de pouvoir d'achat». «C'est pour cela qu'il faut une réforme beaucoup plus globale, ce n'est qu'un pied dans la porte», a-t-il soutenu.
Pour poser des pistes de financement, les députés ont adopté deux amendements du socialiste Jérôme Guedj, pour aller chercher des recettes en recalculant l'assiette qui sert à déterminer les exonérations de cotisations sociales patronales, ou de revoir certains taux réduits de contributions d'employeurs sur de l'épargne collective ou de prévoyance en entreprise.
1/ comment des députés qui savent qu'il faut réduire les dépenses publiques peuvent aller voter une dépense sociale supplémentaire de 3 milliards, mesure populiste par excellence ?
2/ 117 voix pour et 21 contre: où étaient les 439 autres députés ?
Heureusement, c'est une 1ère lecture, le Sénat va rejeter ce texte, et j'espère qu'en 2ième lecture s'il y en a une les députés vont se ressaisir.