Ça tangue au pays du Tango...
A deux mois des élections législatives, la sœur et bras droit du chef de l’Etat est accusée de toucher des pots-de-vin liés à des achats publics de médicaments. Une énième affaire qui discrédite encore une fois le chef d’Etat.
Les nuages s’accumulent au-dessus de la Casa Rosada. En plein hiver austral, le palais présidentiel argentin est dans la tempête. Le cap est fixé sur les élections législatives du 26 octobre, mais les scandales secouent l’entourage du président d’extrême droite Javier Milei, alors que commence la campagne de ce qui sera son premier test électoral depuis son arrivée au pouvoir, il y a bientôt deux ans.
La dernière bourrasque est sûrement la plus forte puisqu’elle frappe sa sœur, qui est aussi et surtout son bras droit. Karina Milei, secrétaire générale de la présidence, est accusée d’avoir mis en place un système de pots-de-vin avec son second, Eduardo «Lule» Menem, auprès d’entreprises pharmaceutiques pour l’achat de médicaments.
Diffusé par le média argentin DataClave mardi 19 août, un fichier audio permet d’entendre le directeur de l’Agence nationale pour les personnes handicapées (Andis), Diego Spagnuolo – enregistré à son insu –, détailler par le menu un système de surfacturation. Il reposerait sur le laboratoire pharmaceutique Suizo Argentina, qui exigerait des commissions frauduleuses de 8 % aux fournisseurs de médicaments de l’Andis. Soit entre 500 000 et 800 000 dollars (entre environ 430 000 euros et 687 000 euros) chaque mois, qui remonteraient «directement à la présidence», et dont une partie, 3 %, arriverait dans la poche de Karina Milei – entre 15 000 et 24 000 dollars mensuels.
Spagnuolo accuse «Lule» Menem de lui avoir imposé, au sein de l’Andis, les personnes chargées de mettre ce système en place. Et assure avoir tout raconté au président d’extrême droite : «Je lui ai dit : «Javier, tu sais qu’ils volent, que ta sœur vole».»
L’avocat sacrifié
Une enquête a rapidement été ouverte, et le juge fédéral Sebastián Casanello a ordonné quatorze perquisitions. L’une d’elles, à l’un des domiciles de Diego Spagnuolo, a permis la saisie de deux téléphones et d’une machine à compter les billets. Des mandats ont aussi été lancés contre les dirigeants de Suizo Argentina, les frères Kovalivker. Le premier, Emmanuel, a été retrouvé alors qu’il essayait de fuir avec dans sa voiture 266 000 dollars et 7 millions de pesos argentins (environ 4 430 euros) en liquide. Le second, Jonathan, a disparu dans la nature. Mais les enquêteurs ont retrouvé chez lui trois coffres ouverts, vidés, avec, étalés sur le sol, des élastiques qui servent habituellement à contenir des liasses de billets.
Le pouvoir a rapidement réagi, dans la nuit de mercredi à jeudi, en limogeant d’abord «de manière préventive» Diego Spagnuolo, et en plaçant l’Andis sous tutelle. Faisant ainsi sauter, pour protéger son cercle proche, l’un de ses principaux fusibles. Car l’avocat était un ami cher du Président. L’un des premiers à rejoindre son mouvement, La Libertad Avanza, en 2021. Il avait son rond de serviette à la Casa Rosada et embrassait totalement l’idéologie libertarienne de Javier Milei, d’où sa nomination à l’Andis où il était censé sabrer les dépenses à destination des handicapés et les sortir ainsi de «l’assistanat». Il s’était démarqué en affirmant à la mère d’un influenceur autiste de 12 ans que le handicap de son fils était «un problème de famille, pas de l’Etat». Ou encore en communiquant sur différents degrés de capacités intellectuelles en utilisant les mots «idiot», «imbécile», ou encore «débile mental».
Une affaire très politique
Malgré l’apparente évidence des faits, Javier Milei et les siens ont tenté, comme à leur habitude, d’accuser l’opposition. Le président de la chambre des députés, Martín Menem – parent, comme Eduardo «Lule», de l’ancien président Carlos Menem (1989-1999) –, a dénoncé lundi «une opération monumentale à quelques semaines des élections».
Cristina Kirchner, la cheffe de file des péronistes, qui restent la principale force d’opposition, s’est amusée de ce retournement de situation. Condamnée en juin à six ans de prison pour corruption et d’une inéligibilité à vie pour attributions irrégulières de marchés publics lorsqu’elle était présidente (2007-2015), la voici qui dénonce une affaire «infiniment pire». Son avocat a d’ailleurs déposé plainte contre le Président et les protagonistes pour «délits de corruption, gestion frauduleuse et négociations incompatibles avec l’exercice de fonctions publiques».
Loin de se calmer, l’affaire est repartie de plus belle, lundi, avec la révélation de nouveaux enregistrements de Diego Spagnuolo qui laissent entendre que plusieurs ministres et députés de La Libertad Avanza étaient au courant. Des experts politiques argentins suggèrent que les fuites viennent de l’intérieur même du mouvement. Certains soupçonnent Santiago Caputo, proche des milieux de renseignement et en pleine brouille avec Karina Milei depuis qu’elle a écarté ses candidats pour les législatives à venir. D’autres pointent vers Victoria Villarruel, la vice-présidente nostalgique de la dictature et tombée en disgrâce.
Reste que ce troisième scandale en quelques mois jette le discrédit sur ce président élu grâce à un discours virulent contre «la caste corrompue». Depuis cet hiver, il est soupçonné d’escroquerie pour avoir vendu la cryptomonnaie «$Libra» comme un stimulant pour l’économie argentine, alors qu’il s’agissait d’une vaste arnaque. Et cet été, son administration a été mise en cause pour la distribution de milliers de doses de fentanyl contaminé à des hôpitaux, qui ont provoqué la mort d’une centaine de personnes. Javier Milei pensait survoler la campagne en vantant son modèle économique ultra-rigoriste, venu à bout de l’inflation au prix d’une cure drastique d’austérité. Le voici au creux de la vague, à deux doigts de chavirer.
https://www.liberation.fr/international ... QSV36NEQM/
En Argentine, le président Javier Milei cerné par les scandales
- Corvo
- Rang beau gosse d'Interaldys
- Messages : 28982
- Enregistré le : 31 décembre 2018 07:01
- Corvo
- Rang beau gosse d'Interaldys
- Messages : 28982
- Enregistré le : 31 décembre 2018 07:01
Re: En Argentine, le président Javier Milei cerné par les scandales
Alors Viktor pas trop déçu par votre ami à la tronçonneuse et par sa sœur la voleuse ?... 

- Kabé
- Posteur VIP
- Messages : 1147
- Enregistré le : 06 décembre 2024 15:44
- Localisation : ici
Re: En Argentine, le président Javier Milei cerné par les scandales
Luis Llach - L'Estaca (vous pouvez activer les sous-titres français) :
Et si tirer ne fonctionne plus, on prend la tronçonneuse
Et si tirer ne fonctionne plus, on prend la tronçonneuse
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 10294
- Enregistré le : 01 avril 2022 08:03
Re: En Argentine, le président Javier Milei cerné par les scandales
Là, ou l'extrême-droite règne, la corruption bat son plein : Donald Trump, Viktor Orban, Javier Milei, J. Bolsanaro, Vladimir Poutine, etc., etc.
Cela demande aux autres (surtout les pauvres) de faire de gros efforts pendant que les dirigeants et leurs familles se remplissent les poches. Au trou, tous ces magouilleurs escrocs !
Cela demande aux autres (surtout les pauvres) de faire de gros efforts pendant que les dirigeants et leurs familles se remplissent les poches. Au trou, tous ces magouilleurs escrocs !
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells
-
- Dieu D'Interaldys
- Messages : 21146
- Enregistré le : 20 août 2017 21:14
Re: En Argentine, le président Javier Milei cerné par les scandales
Bha oui ,,, mais ils sont "élus" démocratiquement ,,, comme Marine l'espère (en vain)Patchouli38 a écrit : ↑27 août 2025 15:21 Là, ou l'extrême-droite règne, la corruption bat son plein : Donald Trump, Viktor Orban, Javier Milei, J. Bolsanaro, Vladimir Poutine, etc., etc.
Cela demande aux autres (surtout les pauvres) de faire de gros efforts pendant que les dirigeants et leurs familles se remplissent les poches. Au trou, tous ces magouilleurs escrocs !
- Corvo
- Rang beau gosse d'Interaldys
- Messages : 28982
- Enregistré le : 31 décembre 2018 07:01
Re: En Argentine, le président Javier Milei cerné par les scandales
Ça n'est pas en France qu'on verrait la voiture d'une détourneuse d'argent public Européen se faire caillasser par des manifestant en colère
Argentine : le président Javier Milei visé par des projectiles lors d’une manifestation à Buenos Aires
Les manifestants exprimaient leur colère contre une présumée affaire de corruption éclaboussant la sœur du chef d’Etat argentin. Le dirigeant, exfiltré par ses services de sécurité, est indemne, selon le porte-parole présidentiel.
Lors d’un déplacement pour promouvoir son parti en vue des élections législatives d’octobre, le président argentin, Javier Milei, a été mercredi 27 août la cible de projectiles divers, pierres ou bouteilles, lancés par des manifestants mécontents alors qu’il circulait à bord d’un véhicule de la présidence dans la périphérie de Buenos Aires. Il a été exfiltré par ses services de sécurité et est indemne, selon le porte-parole présidentiel, Manuel Adorni.
« Ils ont attaqué à coups de pierres le cortège dans lequel se trouvait le président de la Nation. Il n’y a pas eu de blessés », écrit ce dernier, dans un message posté sur le réseau social X. « Des militants de l’ancienne politique, pur kirchnérisme et un modèle de violence que seuls veulent les hommes des cavernes du passé », ajoute-t-il, tenant pour responsables les partisans de l’ex-présidente de centre gauche Cristina Kirchner (2007-2015), assignée à résidence depuis juin.
Une bousculade a suivi les incidents et au moins une femme, une partisane du président ultralibéral, a été blessée et évacuée en ambulance, a constaté l’Agence France-Presse.
« C’est une honte qu’ils volent aux personnes handicapées »
Les manifestants, qui tenaient des pancartes « Milei dehors de Lomas de Zamora », le nom du quartier, exprimaient leur colère contre une supposée affaire de corruption éclaboussant la sœur du chef d’Etat argentin, Karina Milei, qui est également secrétaire générale de la présidence.
L’affaire a été déclenchée après la fuite de messages audios de l’ex-directeur de l’Agence pour le handicap, Diego Spagnuolo. Dans les enregistrements, ce dernier affirme que des laboratoires pharmaceutiques ont versé des pots-de-vin à Karina Milei afin de s’assurer l’achat de médicaments par le gouvernement pour les personnes handicapées. Diego Spagnuolo, qui fut l’avocat de Javier Milei, a été renvoyé de son poste après la diffusion de ces messages.
« Tout ce que dit [Diego Spagnuolo] est faux, nous allons le traduire en justice et prouver qu’il a menti », a déclaré de son véhicule aux journalistes, le président Milei, quelques minutes avant les incidents.
« C’est une honte qu’ils volent aux personnes handicapées », s’est offusquée Maria Martinez, une participante à la manifestation. « On ne veut pas de violence, mais il y a tellement d’injustice et d’hypocrisie », a déclaré, de son côté, un autre manifestant, Joel Dominguez. « J’ai une fille en situation de handicap, et il s’en prend à nous directement. Il n’y a ni réflexion ni d’autocritique, parce qu’il s’en moque », ajoute-t-il, citant l’affaire de corruption mais aussi la politique d’austérité du gouvernement comme raisons de sa participation au rassemblement.
https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

Argentine : le président Javier Milei visé par des projectiles lors d’une manifestation à Buenos Aires
Les manifestants exprimaient leur colère contre une présumée affaire de corruption éclaboussant la sœur du chef d’Etat argentin. Le dirigeant, exfiltré par ses services de sécurité, est indemne, selon le porte-parole présidentiel.
Lors d’un déplacement pour promouvoir son parti en vue des élections législatives d’octobre, le président argentin, Javier Milei, a été mercredi 27 août la cible de projectiles divers, pierres ou bouteilles, lancés par des manifestants mécontents alors qu’il circulait à bord d’un véhicule de la présidence dans la périphérie de Buenos Aires. Il a été exfiltré par ses services de sécurité et est indemne, selon le porte-parole présidentiel, Manuel Adorni.
« Ils ont attaqué à coups de pierres le cortège dans lequel se trouvait le président de la Nation. Il n’y a pas eu de blessés », écrit ce dernier, dans un message posté sur le réseau social X. « Des militants de l’ancienne politique, pur kirchnérisme et un modèle de violence que seuls veulent les hommes des cavernes du passé », ajoute-t-il, tenant pour responsables les partisans de l’ex-présidente de centre gauche Cristina Kirchner (2007-2015), assignée à résidence depuis juin.
Une bousculade a suivi les incidents et au moins une femme, une partisane du président ultralibéral, a été blessée et évacuée en ambulance, a constaté l’Agence France-Presse.
« C’est une honte qu’ils volent aux personnes handicapées »
Les manifestants, qui tenaient des pancartes « Milei dehors de Lomas de Zamora », le nom du quartier, exprimaient leur colère contre une supposée affaire de corruption éclaboussant la sœur du chef d’Etat argentin, Karina Milei, qui est également secrétaire générale de la présidence.
L’affaire a été déclenchée après la fuite de messages audios de l’ex-directeur de l’Agence pour le handicap, Diego Spagnuolo. Dans les enregistrements, ce dernier affirme que des laboratoires pharmaceutiques ont versé des pots-de-vin à Karina Milei afin de s’assurer l’achat de médicaments par le gouvernement pour les personnes handicapées. Diego Spagnuolo, qui fut l’avocat de Javier Milei, a été renvoyé de son poste après la diffusion de ces messages.
« Tout ce que dit [Diego Spagnuolo] est faux, nous allons le traduire en justice et prouver qu’il a menti », a déclaré de son véhicule aux journalistes, le président Milei, quelques minutes avant les incidents.
« C’est une honte qu’ils volent aux personnes handicapées », s’est offusquée Maria Martinez, une participante à la manifestation. « On ne veut pas de violence, mais il y a tellement d’injustice et d’hypocrisie », a déclaré, de son côté, un autre manifestant, Joel Dominguez. « J’ai une fille en situation de handicap, et il s’en prend à nous directement. Il n’y a ni réflexion ni d’autocritique, parce qu’il s’en moque », ajoute-t-il, citant l’affaire de corruption mais aussi la politique d’austérité du gouvernement comme raisons de sa participation au rassemblement.
https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html
-
- Posteur DIVIN
- Messages : 10294
- Enregistré le : 01 avril 2022 08:03
Re: En Argentine, le président Javier Milei cerné par les scandales
Ils ont été élus démocratiquement par la voie du mensonge et de la propagande, on voit le résultat.lepicard a écrit : ↑27 août 2025 15:38Bha oui ,,, mais ils sont "élus" démocratiquement ,,, comme Marine l'espère (en vain)Patchouli38 a écrit : ↑27 août 2025 15:21 Là, ou l'extrême-droite règne, la corruption bat son plein : Donald Trump, Viktor Orban, Javier Milei, J. Bolsanaro, Vladimir Poutine, etc., etc.
Cela demande aux autres (surtout les pauvres) de faire de gros efforts pendant que les dirigeants et leurs familles se remplissent les poches. Au trou, tous ces magouilleurs escrocs !
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells