Narcotrafic : policiers, surveillants pénitentiaires, greffiers... Quand la corruption gagne le système judiciaire

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Patchouli38
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Narcotrafic : policiers, surveillants pénitentiaires, greffiers... Quand la corruption gagne le système judiciaire

Message par Patchouli38 »

"Un rapport interne daté de décembre 2024, que "Complément d'enquête" a pu consulter, révèle la mainmise de la criminalité organisée sur tous les corps de métier de la police et de la justice.

Il aura fallu des mois aux équipes de "Complément d'enquête" pour convaincre ce policier de parler. "Personne ne se doute que je fais ça", confie-t-il dans le documentaire diffusé jeudi 25 septembre sur France 2 et intitulé "Police, justice : où sont les nouveaux ripoux ?" Il se targue même d'avoir toujours été "un fonctionnaire exemplaire" aux yeux de sa hiérarchie.

Sous couvert d'anonymat, il affirme pourtant renseigner "une vingtaine" de personnes "qui ont une place importante dans le narcotrafic". Selon ses déclarations, il récupèrerait discrètement des informations auprès de ses collègues sur les enquêtes en cours en échange de 2 000 euros par mois, soit presque autant que son salaire. Il se montre peu inquiet d'être démasqué par sa hiérarchie car il dit prendre bien soin de ne laisser aucune trace quand il récupère des renseignements. Il affirme aussi ne pas avoir peur des narcotrafiquants qui le payent, car ils ne savent pas qui il est. "On ne peut pas m'identifier : je change régulièrement de puce et de téléphone aussi", détaille-t-il.

Ce policier corrompu n'est pas un cas isolé chez les forces de l'ordre,(Nouvelle fenêtre) comme le révèle un rapport interne daté de décembre 2024, que France Télévisions a pu consulter et dont des extraits ont déjà été dévoilés par Le Nouvel Obs(Nouvelle fenêtre) et Le Monde. Il dresse pour la première fois un état de la menace en matière de corruption sur le sol français. "Au-delà des seules consultations de fichiers, les policiers, gendarmes et douaniers sont vulnérables à la corruption dans l'exercice même de leurs fonctions, du fait de la puissance financière dont disposent les criminels", détaille ce document interne de 152 pages, rédigé par l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

Des fichiers de la police vendus sur Telegram
"La mise en relation entre les criminels et les agents corrompus s'effectue désormais davantage par le biais des services de messagerie instantanée de type Telegram ou Snapchat", pointe le rapport, qui précise même que "des intermédiaires spécialisés (brokers)" organisent "l'offre et les tarifs des prestations illicites".

Le rapport cite l'exemple de deux policiers, Sephora O. et Yassine G., jugés en avril 2024 par le tribunal judiciaire de Paris pour avoir monnayé sur Telegram l'accès à des informations issues du Traitement d'antécédents judiciaires (TAJ) et du Fichier des personnes recherchées (FPR). Ils demandaient 50 euros par consultation de fichiers. Les deux fonctionnaires ont été condamnés respectivement à quatre ans d'emprisonnement (dont deux ferme) et deux ans d'emprisonnement (dont un an ferme) et ont interdiction définitive d'exercer la profession de policier.

Ces fichiers sont consultables à tout moment et en tout lieu par les forces de l'ordre depuis la généralisation des smartphones professionnels Neo (pour Nouvel équipement opérationnel), entamée en 2016. Présentés comme une petite révolution lors des interventions sur le terrain, ces smartphones ont toutefois contribué à faciliter la circulation de fichiers confidentiels et leur communication à des tiers. "De même, l'arrivée de nouvelles générations d'agents de police et gendarmes formatées par l'usage intensif du smartphone tend à banaliser les échanges d'informations pourtant couvertes par le secret de l'enquête ou le devoir de discrétion professionnelle", déplore le rapport de l'OCLCIFF.

Selon un rapport confidentiel de l'Office anti-stupéfiants (Ofast), que France Télévisions a pu consulter, un fichier de police ou de gendarmerie se vend entre 300 et 500 euros. Les enquêtes ouvertes au sein de la police pour détournements de fichiers ont plus que triplé en trois ans, passant de 27 en 2020 à 93 en 2023, selon les chiffres de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), cités dans l'état des lieux de la corruption en France.

Des surveillants pénitentiaires menacés
Mais les policiers et gendarmes ne sont pas les seules professions ciblées par les groupes criminels qui cherchent à obtenir des informations moyennant finance. Ces derniers tentent de "pénétrer les administrations régaliennes pour y détourner ou utiliser des prérogatives de puissance publique à leur avantage", pointe le rapport. "Les agents à corrompre peuvent faire l'objet de ciblages précis et de méthodes de recrutement professionnelles" avec, par exemple, des "criblages personnalisés pour identifier les fonctions, les accès à l'information et les vulnérabilités financières et psychologiques des cibles".

Au sein du monde judiciaire, les surveillants pénitentiaires "constituent vraisemblablement la profession la plus exposée au risque de corruption" étant donné leur proximité permanente avec des détenus. Certains partagent d'ailleurs "les mêmes origines sociales ou de quartier" que les prisonniers qu'ils encadrent. Le rapport souligne également le faible revenu des agents pénitentiaires, qui les expose d'autant plus.

Parmi les narcotrafiquants incarcérés, certains disposent "d'importantes ressources financières" et rémunèrent le personnel carcéral via "des cartes prépayées rechargeables, actionnées par des complices à l'extérieur". D'après nos informations, l'introduction de téléphone en prison est rémunérée entre 500 et 2 000 euros par objet. Outre ces téléphones mobiles, les criminels peuvent chercher à faire rentrer des stupéfiants ou de l'alcool, mais aussi à obtenir des informations sur une procédure qui les concerne. Le but étant souvent pour eux de recueillir des précisions sur la date de sortie d'un détenu rival, afin de commanditer des règlements de comptes. C'est ce qui s'appelle, dans le jargon, "donner le go".

Les greffiers, "des cibles privilégiées"
Un autre poste stratégique intéresse particulièrement les narcotrafiquants : les greffiers, qui exercent au sein des prisons, mais aussi dans les tribunaux. "Leur niveau de responsabilité en fait des cibles privilégiées pour la criminalité organisée", observe le rapport de la police judiciaire. Ce sont eux, en effet, qui rédigent et valident les actes de procédure judiciaire.

Une greffière de la prison de Meaux (Seine-et-Marne) aurait ainsi commis intentionnellement des modifications administratives dans les dossiers de deux trafiquants pour tenter d'écourter leurs peines de prison en échange d'argent, comme le raconte "Complément d'enquête". Face aux enquêteurs, la jeune femme a reconnu une partie des faits, assurant avoir agi sous la contrainte. Elle aurait d'abord refusé de collaborer, avant de recevoir des appels insistants d'un chef de réseau, passés directement depuis sa cellule".

https://www.franceinfo.fr/societe/drogu ... 85895.html
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Re: Narcotrafic : policiers, surveillants pénitentiaires, greffiers... Quand la corruption gagne le système judiciaire

Message par vivarais »

Quel scoop :hehe:
Est ce que cela n'a pas toujours été le cas dans toutes les civilisations
Pouvez vous citer une seule période de l'humanité où il n'y a jamais eu de corruption alors qu'il y a eu des période où la corruption était sentence de mort
Cela vaut même pour le système judiciaire ce qui avait fait dire à monsieur de la fontaine
Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
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