Victor a écrit : ↑20 janvier 2021 18:29
C'est complètement idiot comme remarque.
C'est comme si tu disais, qu'il fallait toujours accélérer et jamais freiner !
et toujours s'endetter le plus possible.
La politique budgétaire d'un état, ce n'est pas de faire toujours plus de dettes publiques !
Ce n'est pas parce qu'on a la BCE et l'euro qu'on peut se permettre de faire n'importe quoi.
Les politiques budgétaires comme monétaires sont des moyens qui doivent être utilisées à bon escient. Et pas n'importe comment et n'importe quand.
Je pense que ta comparaison sur "il faut toujours accélérer et jamais freiner" est assez intéressante.
Il est assez intéressant qu'une personne comme toi, qui pense que la croissance infinie est possible, que l'accumulation du capital n'est pas, ou peu, excessive vienne me présenter une image de l'accélération infinie.
En fait, sans dette tu ne fais rien. Sans dette l'écrasante majorité des français ne pourrait pas accéder à la propriété par exemple.
L'approche qui vise à considérer la dette comme un problème, et qui est la tienne, ne comprend pas l'idée de contrainte budgétaire. La dette est vitale pour une économie, tout comme la finance par ailleurs. Sans emprunt tu ne peux pas desserrer la contrainte budgétaire et donc tu ne peux pas te projeter. La vie économique dans son ensemble n'est en réalité qu'un enchevêtrement de créances et de dettes.
Finalement, on remarque un paradoxe assez simple qui est que les pays les plus riches sont également les plus endettés. Si on s'intéresse au Congo on verra qu'ils n'ont pas dette, est-ce que leur situation est plus enviable que la notre pour autant ? Je ne crois pas.
Après si on veut s'occuper de la dette, ce n'est pas la rigueur de l'austérité qui est la solution, je dirais même que c'est un traitement qui comporte davantage d'effets secondaires que de bénéfices. L'austérité n'est pas une solution mais une sanction, souvenons-nous de la Grèce.
Déjà on peut se poser la question suivante : qui finance la dette publique française ? La réponse c'est les marchés financiers.
Par le passé, nous avions des outils plus démocratiques de financer notre dette avec notre propre banque centrale, aujourd'hui la dette publique est financée par le marché financier.
Les créanciers sont, par définition, des épargnants et donc les couches de la population les plus fortunées et par extension les classes qui sont aux manettes.
Une autre idée pourrait de s'intéresser au droit de propriété sur les titres de dette publique. Qui possède la dette française ?
En fait, je serais partisan d'un audit de la dette afin de savoir qui possède la dette et à quoi à servi cette dette ? Si on s'intéresse à la fiscalité française de ces dernières années, on remarque la suppression de l'ISF, la mise en place de la flat taxe, et en définitive une perte de recettes fiscales qui a augmenté l'endettement. A quoi cela a servi ? Est-ce utile que l'état s'endette pour redonner de l'argent aux contribuables les plus aisés ? A partir du moment où tu estimes, comme moi, que cette dette a été inutile alors tu peux potentiellement décider de ne pas rembourser.
Par définition, l'Etat est l'agent économique le plus sûr au monde. Même la France qui a une dette publique "importante" conserve la confiance des investisseurs. (C'est moins évident depuis la covid mais c'est également un problème plus général)
Tu as une approche complétement erronée Victor, le sujet de la dette publique est un sujet au moins autant politique qu'économique. Tu ne comprends pas que tu défends des choses complétement opposées. Tu défends d'un côté l'allègement de la """"pression"""" fiscale sur les entreprises mais d'un autre côté tu défends l'allègement de la dette. Tu défends la rémunération du capital et tu souhaites faire diminuer la rémunération du travail (alors que le capital atteint déjà des rémunérations faramineuses en comparaison du travail), etc...
Aujourd'hui, il nous faut de l'inflation pour faire diminuer mécaniquement la dette. Le gros problème c'est qu'il y a un rapport conflictuel entre les débiteurs et les créanciers. Si l'inflation fait diminuer la dette mais que les créanciers (qui sont les plus riches et donc les plus puissants) s'y opposent alors cela devient très compliqué. Si la valeur d'une dette diminue alors le rapport de force s'inverse et on se retrouvera dans une situation où les débiteurs seront mieux.
Donc si d'un côté vous (toi et les dirigeants dont tu répètes bêtement les propos) voulez diminuer la pression fiscale sur les entreprises, combattre l'inflation, faire des cadeaux fiscaux aux contribuables les plus aisés alors comment voulez-vous nous faire croire que vous voulez combattre la dette ?
La dette est excellente pour les créanciers. Demande à un créancier comment il va en période de crise et il te répondra sans doute qu'il n'a pas compris la question.
La dette publique peut par contre servir à des choses bien plus utiles. Financer davantage les services publiques (hôpitaux surchargés, écolés surchargés, domaine de la recherche en déclin, etc...), financer les mesures écologiques, redistribuer plus efficacement la richesse produite, etc...
La dette privée est hautement plus explosive que la dette publique. Il suffit de repenser aux plus grandes crises que nous ayons connu, la Grande Dépression des années 30 et le krach de 2008, ce sont des crises de dettes privées !
"Etre de gauche c'est d'abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi; être de droite c'est l'inverse" Gilles Deleuze