Et pour aller plus loin que cet article tronqué pour les non abonnés au Figaro!, je mets ici une analyse plus fine de Libération, au moins les extraits les plus intéressants.
https://www.liberation.fr/international ... directed=1
D'abord sur le contesxte de cette publication de stats en Allemagne, et ses limites:
La polémique a lieu chaque année à l’occasion de la publication des statistiques de la police. Elle est d’autant plus forte cette année car les chiffres semblent accablants : en 2023, le pays a enregistré 5,94 millions de délits, en hausse de 5,5 % par rapport à l’année précédente, et au plus haut depuis 2016. 41 % de ces délits ont été commis par des étrangers (en hausse de 18 % sur un an), qui représentent environ 15 % de la population allemande.
Tant pis pour les chiffres préoccupants en matière de pédopornographie et de cybercriminalité, autres éléments majeurs de ce rapport annuel. En cette période préélectorale, c’est bien la hausse de la délinquance des étrangers qui est au cœur du débat politique. «Les responsables politiques se sentent obligés de réagir mais la situation n’est pas anormale au regard de l’évolution démographique, avec une forte augmentation de la population immigrée», nuance Tobias Singelnstein, professeur de droit pénal et de criminologie à l’université Goethe de Francfort.
L’universitaire met en garde contre l’interprétation et l’instrumentalisation de ces chiffres : «Si cela a du sens d’avoir des statistiques sur la délinquance des étrangers, il y a un risque de généralisation. Une personne qui habite en Allemagne depuis trente ans n’a rien à voir avec un réfugié qui vient d’arriver. Les étrangers n’ont rien d’autre en commun que le fait de ne pas avoir la nationalité allemande.» Les statistiques semblent d’autant plus biaisées que les «étrangers» comprennent aussi les touristes, les frontaliers ou les personnels des forces armées étrangères, notamment américaines.
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Sur l' absence d'analyse:
Des chiffres à nuancer
Pour les experts, ce débat est toutefois faussé par une absence totale d’analyse. «La police a fait son travail avec transparence. Mais il faut faire preuve de plus de circonspection à la lecture des tableaux statistiques», insiste Sebastian Fiedler, député social-démocrate de la majorité gouvernementale. Cet ancien commissaire de police travaille actuellement sur une présentation plus intelligible de la situation de la délinquance dans le pays – autres sources que la police, condamnations, niveau de l’insécurité ressentie, etc.
L’élu apporte en outre quelques nuances. Si l’on prend en compte l’évolution démographique, dit-il, la criminalité n’a en réalité pas augmenté ces dernières années. «Avec 4 millions d’habitants supplémentaires entre 2013 et 2023, je dirais même que la situation est stable. Il est normal que nous ayons une progression des délits», juge Sebastian Fiedler, tout en rappelant par ailleurs que les statistiques ne comptabilisent pas les fraudes fiscales ou les délits politiques, moins fréquents parmi les populations étrangères.
A l’inverse, plusieurs centaines de milliers d’infractions à la législation sur les étrangers (défaut de permis de séjour, entrée irrégulière sur le territoire), qui ne concernent par définition que les non-Allemands, sont bien comptabilisées. La hausse de 18 % des délits commis par les étrangers s’explique d’ailleurs presque exclusivement par ces infractions, précisent les autorités fédérales. Si l’on n’en tient pas compte, l’augmentation chute drastiquement (2,5 %) et la part des délinquants étrangers retombe à 34 %.
Avec davantage de recul, l’Office fédéral de police criminelle (BKA) constate que la progression des délits commis ces dernières années par des étrangers est moins importante que celle des Allemands, même si les délinquants étrangers restent surreprésentés. Pour le BKA, l’augmentation de la violence des jeunes étrangers est préoccupante et réclame davantage de prévention. «Les victimes sont aussi des gens d’origine étrangère», notamment dans les centres d’accueil en raison de la promiscuité, note Holger Münch, le président du BKA. «La forte poussée de l’immigration réduit les chances d’une bonne intégration», ajoute-t-il. Avec, à la clé, une augmentation des risques de délinquance, sur fond d’insécurité économique.
Un peu de mesure et de réflexion, ce qui n'est pas la tasse de thé de l'AFD...comme chez nous Z et la Marine!