......................................................Les opposants à la charte du CFCM ouvrent les hostilités..................................................
Malgré la pression du gouvernement, la charte des principes de l’islam, adoptée lundi, déclenche une bataille qui pourrait mettre en péril le Conseil français du culte musulman.
Ça chauffe déjà ! Les rebelles à la charte du Conseil français du culte musulman (CFCM) sont entrés en résistance. Trois fédérations, en effet, n’ont pas agréé le texte, signé en grande pompe à l’Elysée lundi sous l’égide du président de la République, Emmanuel Macron.
Il s’agit des représentants de l’islam turc en France, le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF), sous le contrôle d’Ankara, et du Milli Görus, allié en Turquie de Recep Tayyip Erdogan ainsi que de Foi et Pratique, émanation du Tabligh en France, mouvement transnational ultraorthodoxe.
«Nous regrettons que cette charte ait été signée d’une part sans avoir obtenu l’approbation de toutes les composantes du CFCM […] et d’autre part sans aucune concertation des imams qui sont les premiers concernés», écrivent les rebelles dans un communiqué au vitriol, diffusé mardi soir.
«Un caractère accusatoire et marginalisant»:
Dans ce texte argumenté, les opposants à la charte rappellent leur attachement à la création du Conseil national des imams (CNI), le grand chantier actuel de l’islam de France. Cette structure sur laquelle planche le CFCM devrait habiliter les formations conduisant à l’imamat et donner des agréments aux imams officiant dans les mosquées de l’Hexagone.
«Nous restons convaincus que la mise en place du CNI sera bénéfique sur la base d’un texte commun permettant aux musulmans de prendre leur juste place dans la communauté nationale», affirment le CCMTF, le Milli Görus et Foi et Pratique.
Dans la bataille qui s’engage, les non-signataires de la charte essaient de rallier la base – ce que certains appellent l’islam des territoires – et une partie des imams qui ont manifesté leur mécontentement à l’automne, lors du lancement du projet.
Au-delà de cet accord à la création du CNI, les trois fédérations font part de leur extrême mécontentement sur des formulations de la charte.
«Certains passages […] sont de nature à fragiliser les liens de confiance entre les musulmans de France et la nation. […] Certaines déclarations portent atteinte à l’honneur des musulmans, avec un caractère accusatoire et marginalisant», s’insurgent les signataires du communiqué. Toutefois, ils ne précisent pas les éléments qui leur posent problème dans la charte.
Casus belli:
Selon plusieurs observateurs, la bataille se situe sur la question de l’islam politique, vigoureusement condamné dans la charte du CFCM et qui pointe un certain nombre de mouvements, parmi lesquels le Tabligh. Elle contient également une condamnation de «la diffusion de discours nationalistes défendant des régimes étrangers et soutenant des politiques étrangères hostiles à la France, notre pays, et à nos compatriotes français».
Ce passage de la charte, élaborée sous la pression du gouvernement, est une pierre lancée dans le jardin de la Turquie et des fédérations musulmanes turques en France.
Bref, la réplique n’a pas tardé avec le communiqué diffusé mardi soir. La tension entre Paris et Ankara était pourtant retombée ces derniers temps. La charte semble devenir un nouveau casus belli.
En France, l’islam turc pèse d’un certain poids mais beaucoup moins qu’en Allemagne ou en Autriche. Le CCMTF et le Milli Görus contrôlent environ 250 lieux de culte. Et Ankara fournit à ces mosquées un contingent de 120 imams, choisis et rémunérés par la Diyanet, le puissant service des affaires religieuses à Ankara. Par ailleurs, le président du CCMTF, Ibrahim Alci, est également vice-président du CFCM.
Recomposition:
Les rebelles de la charte «veulent engager le bras de fer», commente à Libération, un membre du CFCM. «Le président de la République et le ministre de l’Intérieur veulent avancer et ne les attendront pas», poursuit cette source.
Les semaines à venir vont être décisives pour l’avenir du CFCM. Même si cette menace n’est pas exprimée publiquement, l’opposition à la charte pourrait conduire à une recomposition de l’instance représentative et une exclusion des rebelles. C’est en tous les cas la conclusion que pourrait être tenté d’en tirer l’exécutif.
Face à cette menace, le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, a réagi immédiatement en publiant à son tour, mercredi matin, un communiqué.
«J’appelle chacun à prendre ses responsabilités et à mesurer la gravité de la situation et des défis», plaide-t-il. Pour tenter de désamorcer la crise, Moussaoui avait déjà prévu une consultation de la base afin d’amender la charte.
Source:Libération.
https://www.liberation.fr/france/2021/0 ... es_1818130
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
..J'apprécie tellement les Chips que parfois je leurs fais des bisous...