sofasurfer a écrit : ↑11 avril 2024 08:59
jeandu53 a écrit : ↑10 avril 2024 18:27
Guérini a bien raison de vouloir lever le tabou du licenciement dans la fonction publique. Pour moi, un fonctionnaire doit pouvoir être licencié de la même façon qu'un salarié du secteur privé, que ce soit pour faute, pour inaptitude ou pour raison économique (le licenciement économique des fonctionnaires est nécessaire si on veut vraiment réorganiser et rationaliser certaines entités administratives, en supprimant des postes en trop).
Le problème, c'est qu'en bon macroniste, Guérini va faire du "en même temps". On va faire mine de "lever le tabou", mais enfin, pas trop quand même, on va donc promettre aux syndicats qu'on n'ira pas trop loin.
Bref, si la réforme aboutit, il s'agira, encore une fois, d'une réformette, qui agitera le Landerneau politique, médiatique et syndical, mais sans grande portée...
aucun souci, alors il faudra s'aligner sur les pratiques du secteur privé et payer les électriciens 2200 euros au lieu de 1500, les ingénieurs informatique a 4000 euros au lieu de 2000 , les cadres 5000 au lieu de 2500 etc. sans compter les primes, prise en charge mutuelle qui n'existe pas, avantages en nature type voiture de fonction, tickets restau etc.
Et la le même jeandu53 va gueuler parce qu'il faudra payer plus d'impôts pour financer tout cela.
mais bon évidemment, l'expert du PMU veut du "en même temps" : Virer tous ces fonctionnaires fainéants et continuer à ce qu'ils coutent bien moins cher que dans le secteur marchand...
Je n'ai pas traité les fonctionnaires de fainéants. Pour moi, les fonctionnaires ne sont ni plus ni moins fainéants que les salariés du privé. Mon propos n'est pas là. Je souhaite surtout une meilleure organisation de notre administration.
En effet, il y a un relatif consensus, en France, pour constater que l’État coûte relativement cher (niveau des dépenses par rapport au PIB, nombre de fonctionnaires par rapport à la population active globale, etc.), alors pourtant que plusieurs services publics importants font face à un grave manque de moyens (police, justice, armée, voire hôpitaux). Où passe l'argent ? Sans doute les services les mieux dotés ne sont-ils pas ceux où il y a le plus de besoins. Schématiquement : trop de fonctionnaires dans les administrations, pas assez sur le terrain.
Ce paradoxe (un État qui coûte cher mais qui est inefficace sur ce qu'on attend de lui) crée de nombreux mécontentements, de nombreuses tensions sociales. Pour y remédier, la réforme de l’État est indispensable. Concrètement, il s'agirait de supprimer des postes là où il y en a trop pour en créer là où il en manque. Si cette réforme était menée à bien, cela aurait de nombreux effets positifs : un ordre public mieux assuré, des hôpitaux mieux gérés, moins de bureaucratie, etc., et in fine peut-être moins de contestations sociales.
Dans la fonction publique territoriale, nous avons également vu quelques exemples absurdes de fonctionnaires payés à ne rien faire : leur poste avait été supprimé, mais comme ils sont employés à vie, il faut continuer à les payer. Lire ceci, par exemple :
Dans l’Hérault, un fonctionnaire payé à ne rien faire depuis 12 ans
Une gestion rigoureuse impliquerait pourtant de supprimer les emplois devenus inutiles, comme dans le privé.
Mais comment remédier à toutes ces difficultés, dès lors que les fonctionnaires ont un emploi à vie ? C'est impossible, il faut simplement attendre que chaque fonctionnaire concerné parte en retraite, pour ne pas le remplacer, et ainsi supprimer le poste... C'est bien, mais ça prend du temps...
La seule solution consiste à supprimer l'emploi à vie des fonctionnaires. Ceux-ci pourraient désormais être licenciés selon les conditions prévues par le Code du travail. Tout poste devenu inutile pourrait justifier un licenciement économique. La réforme de l’État serait plus facile, elle pourrait être mise en œuvre beaucoup plus rapidement que s'il faut attendre le départ en retraite de chaque fonctionnaire concerné.
Il est assez surprenant que cette proposition soit si peu abordée dans le débat politique français. On se souvient notamment que François Fillon, pendant la campagne électorale de 2017, avait promis de supprimer un grand nombre de poste de fonctionnaires, sans toutefois expliquer comment il s'y prendrait. Il avait vaguement évoqué des départs en retraite non compensés, alors même que, par ailleurs, il voulait augmenter l'âge de départ en retraite... Bref, il proposait une mesure importante (supprimer de nombreux postes de fonctionnaires) sans se donner les moyens de tenir cette promesse.
Si on veut réformer l’État, il faut donc s'autoriser à supprimer tout de suite les postes devenus inutiles.