......................................................Immigration: L'AME épargnée, la CMU visée ?......................................................
Alors que la majorité se divise sur une éventuelle réforme de l'Aide médicale d'Etat, une autre prestation, financée par la Sécurité sociale, est elle aussi dans le viseur.
Faut-il restreindre l’Aide médicale d’Etat ? A quelques jours d’un débat parlementaire sur la politique migratoire, le débat politique s’est focalisé sur ce dispositif, bénéficiant principalement aux étrangers en situation irrégulière. Le sujet divise la majorité : ne pas restreindre l’accès à l’AME serait pour les uns une incitation au séjour illégal en France, quand toucher à cette aide serait pour les autres une atteinte à «l’ultime recours face à des situations de santé dramatiques et dangereuses», selon les mots d’une tribune publiée jeudi dans l’Opinion et signée par plusieurs députés LREM. Selon l'Opinion, la ministre des Solidarités Agnès Buzyn aurait obtenu que l'AME sorte intacte de la prochaine loi de finances.
Mais au sein du camp présidentiel, plusieurs sources interrogées par Libération jugent la question de l’AME secondaire. Pour ces dirigeants, c’est l’accès à la couverture médicale universelle complémentaire (CMU-C) qui est le véritable enjeu. «Le sujet, ce n’est pas l’AME, c’est la CMU, estime ainsi un membre du gouvernement. L’AME, c’est pour les clandestins. C’est pour la CMU que des milliers d’Albanais et de Géorgiens, dont les pays sont jugés sûrs, déposent des demandes d’asile en France et bénéficient, le temps de son examen, de prothèses dentaires ou d’opérations de la hanche.» Avis partagé par la députée LREM Aurore Bergé. La CMU-C comme premier enjeu, «c’est assez juste, d’autant plus que son coût est pris sur le budget de la Sécurité sociale et non sur celui de l’Etat comme pour l’AME», estime l’élue des Yvelines.
Délai de carence:
Ouverte aux personnes à faibles ressources, mais aussi à tout demandeur d’asile sitôt sa demande déposée, la CMU-C est une complémentaire santé gratuite qui concernait 5,6 millions de personnes en 2018 – un chiffre très supérieur aux 120 000 demandeurs d’asile enregistrés la même année en France. Chacun d’eux peut, une fois sa demande déposée et pendant la durée de son examen, bénéficier de la prise en charge des parts obligatoires et complémentaires de ses dépenses de santé.
Les prestations couvertes par la CMU-C comprennent notamment la pose de prothèses dentaires, les frais d’hospitalisation, ou encore l’achat de médicaments. Certains, comme la ministre déjà citée, plaident pour un «délai de carence de trois mois» pour l’accès des demandeurs d’asile aux soins non urgents. Une idée qui, selon toute vraisemblance, ne devrait pas être mieux reçue par l’aile gauche de la majorité. La CMU-C «fait partie des sujets», confirme Matignon, refusant cependant d’en faire le symbole des travaux à venir : «C’est l’ensemble des politiques d’accueil qui doivent être regardées. L’AME aussi, d’ailleurs, même si ce n’est pas totémique.»
Pourquoi le débat s’est-il d’abord concentré sur l’AME ? Plusieurs sources évoquent la charge symbolique d’un dispositif attaqué de longue date par la droite et l’extrême droite. Mais aussi la méconnaissance technique d’une partie de la majorité. Le député LREM et délégué général du parti Stanislas Guerini a récemment évoqué «des abus de l’utilisation de l’Aide médicale d’Etat, par exemple pour financer des prothèses mammaires» – alors qu’aucun soin esthétique n’est couvert par ce système. L’élu est ensuite revenu sur ses propos. «Soit Guerini ne connaît rien à l’AME, soit il ne connaît rien aux prothèses mammaires, soit les deux. C’est sûrement les deux. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne connaît pas l’AME», réagissait alors un ponte LREM auprès de la newsletter politique de Libération, Chez Pol.
Source:Libération.
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
...La mort avant le déshonneur!