Victor a écrit : ↑19 septembre 2022 17:37
Expliquez-nous quel caractère politique vous voyer à une réforme des retraites largement majoritairement impopulaire ????
Qu'est-ce qui peut pousser un gouvernement à mener une réforme impopulaire ??
Allez je vous aide un peu, parce que vous pataugez ..
Un bête problème de comptabilité. Une bête raison d'équilibrer les dépenses avec les recettes. C'est vrai, c'est con ..
Mais en étant sérieux juste un instant, les cons c'est juste les types dans votre genre qui ne comprennent même pas qu'il faille équilibrer les dépenses avec les recettes.
Lorsqu'il s'agit de prendre des décisions pour une collectivité c'est toujours politique par définition. L'écologie, même si elle part d'un constat scientifiquement fondé, relève de questions politiques dès lors qu'il s'agit de prendre des décisions pour que la vie collective réponde aux impératifs écologiques.
Tu es vraiment un peu simplet. Il ne faut pas opposer populaire à impopulaire. La population française s'oppose majoritairement à la politique menée par Macron et cela depuis déjà longtemps. Les classes populaires et la petite classe moyenne ne votent absolument pas pour LREM, pourtant elles représentent plus de 40% de la population française. Cependant, il est vrai que LREM remporte la majorité électorale dans notre modèle d'élection présidentielle. Grosso modo, le socle électoral de LREM repose sur 15 à 20% de la population française et c'est amplement suffisant lorsque le reste de la population est divisée en plusieurs blocs avec l'extrême droite, la gauche et l'abstention. Le refus de voir l'extrême droite prendre le pouvoir fait le reste pour permettre à LREM de remporter le second tour.
Une réforme n'est jamais totalement populaire ou totalement impopulaire, la politique menée répond aux attentes de certains groupes sociaux à un instant t. De plus, une politique n'a pas besoin d'être complétement souhaitée pour susciter l'intérêt, les groupes sociaux procèdent à des arbitrages entre ce qu'ils attendent et les propositions pour identifier le programme qui sera le plus proche de leurs priorités.
Par exemple, cette réforme des retraites est largement populaire auprès de ton groupe social, c'est-à-dire les cadres supérieurs du privé. Le vote pour Macron monte corrélativement au niveau de revenus, ce n'est pas pour rien qu'il mène les politiques attendues par le groupe social qui a largement participé à son élection. Macron représente le bloc bourgeois, c'est-à-dire un électorat plutôt aisé et diplômé.
D'un point de vue purement technique, je t'invite à te renseigner sur le financement des retraites et à lire le rapport du COR. Les retraites sont financées par les cotisations sociales et également de plus en plus par les recettes fiscales (la part des recettes fiscales dans la structure des financements des retraites ne cesse de s'accroître).
Tu parles de l'équilibre entre recettes et dépenses, cela parait effectivement tout bête. Seulement l'Etat dispose de nombreuses sources de recettes, notamment les taxes sur les droits de successions ou encore la contribution à l'audiovisuel que justement le gouvernement se propose de diminuer ou de supprimer. Cela témoigne bien d'une chose, c'est que l'Etat consent à perdre des recettes ou à faire des dépenses sur certains sujets mais en appelle à la bonne gestion lorsqu'il s'agit de justifier de trancher sur d'autres thématiques comme les retraites. Cet argumentaire est fondamentalement politique et on le retrouve chez la quasi-totalité des gouvernements puisque quoi de mieux que de mettre en scène les projets de réforme comme relevant du "bon sens" et de "l'obligation" ? L'idée c'est de dépolitiser les réformes pour les naturaliser et en faire des "nécessités".
On pourrait par exemple tout à fait envisager une taxe de 1% sur l'ensemble du marché secondaire ce qui permettrait par exemple de largement financer la retraite. Tout est question de priorité et force est de constater que la priorité de notre gouvernement n'est pas de garantir un niveau de vie décent aux groupes sociaux les plus fragiles.
"Etre de gauche c'est d'abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi; être de droite c'est l'inverse" Gilles Deleuze