Je n'ai rien lu de Rushdie, ça va être peut-être l'occasion. "Les versets sataniques" : quelques recherches sur Wikipedia voyons d'abord ce que ça donne :
Le roman, d'environ 500 pages, est une œuvre complexe s'inspirant de faits réels (l'attentat contre un avion d'Air India en 1985, les émeutes de Brixton en 1981 et 1985, la ferveur populaire autour de l'acteur indien Amitabh Bachchan à la suite d'un accident de tournage en 1982, la noyade tragique en 1983 de plusieurs adeptes chiites d'un illuminé qui les avait convaincus que la mer allait s'ouvrir devant eux, la révolution iranienne de 1979), de références biographiques portant sur l'auteur lui-même ou son entourage, ainsi que de faits historiques inspirés de la vie du prophète Mahomet, légendaires (tel l'épisode dit des versets sataniques, expliqué plus bas, qui donne son titre au livre et qui n'occupe que trois paragraphes du roman4) ou imaginaires. Il repose sur un thème central qu'on retrouve dans d'autres ouvrages de l'auteur : le déracinement de l'immigré, déchiré entre sa culture d'origine dont il s'éloigne et la culture de son pays d'accueil qu'il souhaite ardemment acquérir, et la difficulté de cette métamorphose.
J'ai surligné ce qui m'intéresse et qui devrait a priori concerner aussi beaucoup de "migrants" de par le monde.
Le roman établit des ponts entre Inde et Grande-Bretagne, passé et présent, imaginaire et réalité, et aborde de nombreux autres thèmes, la foi, la tentation, le fanatisme religieux, le racisme, les brutalités policières, les provocations politiques, la maladie, la mort, la vengeance, le pardon, etc.
Pourquoi la colère des musulmans ?
Le titre du roman fait référence à un épisode hypothétique de la vie de Mahomet, connu sous le nom de prédication des Versets sataniques. Au moment où Mahomet tenta d'établir le monothéisme à La Mecque, il se trouva en butte à l'hostilité des notables polythéistes de la ville. Selon cet épisode, raconté de manière fictive dans le chapitre II du roman, intitulé « Mahound », le prophète aurait d'abord énoncé des versets autorisant d'autres divinités que le seul Dieu et recommandé qu'on leur rendît un culte, avant de se rétracter. Ces versets auraient été inspirés par le diable.
Cité par de nombreuses sources de la tradition musulmane, cet épisode, perçu comme une concession au polythéisme et une remise en question de l'unicité divine et de la fiabilité de Mahomet, est fortement critiqué par certains courants de l'Islam qui ne reconnaissent pas son authenticité.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Versets_sataniques
Donc il faut déjà constater que cet épisode susciterait un débat au sein même de l'islam.
De toute façon, que Mahomet ait dû faire preuve de duplicité et de ruses intellectuelles multiples avec les riches commerçants polythéistes de la Mecque pour essayer de les convaincre d'adhérer à sa nouvelle foi à un moment où le rapport de forces lui était défavorable est probablement une évidence.
La fameuse formule "Nulle contrainte en religion" (S2 V 256) que l'on peut replacer dans le contexte de l'épisode mecquois peut en témoigner : j'y vois là une manière pédagogique et "libérale" pour tenter de convaincre d'abord "diplomatiquement" ces riches marchands.
"Nulle contrainte en religion " ? LOL . Quand tu lis le Coran, tu te demandes ce que ça vient faire là, non mais !
Donc d'abord la carotte. Et ça ne marchera pas. Puisque Mahomet devra s'exiler à Médine.
Par contre quand le Prophète revient de son exil médinois en grand vainqueur à la Mecque, là il n'y a plus de discussion possible : c'est l'imposition d'une nouvelle religion par la contrainte.
Coup de pied aux culs et "en avant marche, je veux plus voir une tête qui dépasse !"