Alors que l’Occident a salué un « leader rare » et un « homme de paix », le Kremlin s’est contenté de « profondes condoléances » après la mort du dernier dirigeant de l’Union soviétique.
Source:Le Parisien.
La mort mardi soir à 91 ans de Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l’URSS, a suscité des hommages appuyés en Occident, où son rôle crucial pour mettre fin à la Guerre froide et son combat pour la paix ont été salués, prenant un relief particulier six mois après l’invasion russe en Ukraine.
L’émotion des réactions occidentales contraste avec la sobriété du président russe Vladimir Poutine qui a simplement exprimé dans un premier temps « ses profondes condoléances », avant de publier un message de condoléances plus complet dans la matinée.
« Mikhaïl Gorbatchev est un politicien et un homme d’Etat qui a eu une grande influence sur l’évolution de l’Histoire du monde. Il a guidé notre pays à travers une période de changements complexes et dramatiques, et de grands défis de politique étrangère, économiques et sociaux », a-t-il déclaré dans un télégramme de condoléances publié par le Kremlin.
Ce mercredi, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a lui aussi rendu hommage au dernier dirigeant en le remerciant « pour sa contribution décisive à l’unité allemande ». Par ses actes, Mikhaïl Gorbatchev a montré qu’il était « un grand homme d’État » doté d’un « courage pour l’ouverture démocratique et la construction de ponts entre l’Est et l’Ouest » et pour la paix en Europe, a-t-il affirmé dans un communiqué.
Gorbatchev est mort au moment où « la démocratie a échoué en Russie » et « où Moscou et le président russe (Vladimir) Poutine ont creusé de nouveaux fossés en Europe », a de son côté, remarqué le chancelier allemand Olaf Scholz. Mais l’hommage le plus appuyé est venu de l’ancienne chancelière Angela Merkel : «Il a changé ma vie de manière fondamentale. Je ne l’oublierai jamais » a-t-elle déclaré.
« Son engagement a changé notre histoire commune »:
Les hommages se sont multipliés en Europe, où certains dirigeants ont salué ses réformes démocratiques comme son rôle crucial pour mettre fin à la Guerre froide. En France, le président Emmanuel Macron, a rendu hommage à un « homme de paix dont les choix ont ouvert un chemin de liberté aux Russes ». « Son engagement pour la paix en Europe a changé notre histoire commune », a-t-il encore souligné dans un tweet.
À Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a regretté « un dirigeant digne de confiance et respecté » qui « a joué un rôle crucial pour (...) faire tomber le rideau de fer. Le « courage » et « l’intégrité » de l’ex-dirigeant ont encore été loués par le Premier ministre britannique Boris Johnson.
« À l’heure de l’agression de (Vladimir) Poutine en Ukraine, son engagement inlassable pour l’ouverture de la société soviétique reste un exemple pour nous tous », a-t-il insisté.
Un « défenseur infatigable de la paix »:
Des hommages marqués ont résonné de l’autre côté de l’Atlantique. Le président américain Joe Biden a salué en Mikhaïl Gorbatchev un « leader rare ». Ses actes furent ceux d’un dirigeant ayant assez d’« imagination pour voir qu’un autre avenir était possible et le courage de risquer toute sa carrière pour y parvenir. Le résultat fut un monde plus sûr et davantage de liberté pour des millions de personnes », a déclaré le chef d’Etat américain.
Pour le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, « le monde a perdu un immense dirigeant mondial, engagé envers le multilatéralisme, et défenseur infatigable de la paix ». Le chef de l’ONU a salué, dans un communiqué, « un homme d’État unique qui a changé le cours de l’histoire » et fait « plus que n’importe qui pour provoquer de façon pacifique la fin de la Guerre froide ». Même son de cloche au sein de l’Otan où le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, a évoqué des « réformes historiques » et une « vision d’un monde meilleur qui reste un exemple ».
Un « champion de la paix »:
Pour l’ancien président colombien et Nobel de la paix 2016, Juan Manuel Santos, Mikhaïl Gorbatchev - qui a lui-même reçu ce Nobel en 1990 - était « un champion de la paix ». « Le monde a besoin de beaucoup plus de leaders comme lui », a-t-il écrit.
La Chine enfin a présenté ses condoléances à la famille et salué le rôle du dernier dirigeant soviétique au rapprochement entre Pékin et Moscou, après trois décennies de rupture. « M. Gorbatchev a contribué de manière positive à la normalisation des relations entre la Chine et l’Union soviétique », a indiqué un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.
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