L'usure professionnelle

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loghan
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L'usure professionnelle

Message par loghan » 05 octobre 2015 11:10

J'ai rencontré peu de médecins compétents. Souvent ils étaient passionnés, souvent aussi ils étaient plutôt jeunes, même si j'ai rencontré des jeunes j'en foutre.
Idem pour les enseignants...

Et je ne parle là de professions qui sont, normalement, plutôt vocationnelle.

La démotivation au travail après plusieurs années d'exercice, n'est-elle pas une constante compréhensible ? (hormis les cas particuliers, même en un certain nombre).

L'Homme (et donc la femme), cet animal qui aime courir, manger, baiser, dormir, jouer, peut-il éviter de se lasser d'une activité répétitive sur le long terme, à moins d'une forme de monomanie, de révélation dans sa réussite et sa passion, d'un psychisme pas si sain que ça mais qui trouve toute sa légitimité, presque sa normalité dans une société hyper spécialisée et productiviste ?

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Re: L'usure professionnelle

Message par Colombeline » 05 octobre 2015 16:59

Je me suis promis que le jour où j'irais (éventualité et donc conditionnel) au boulot avec un noeud à l'estomac ou si je perds l'enthousiasme, j'arrêterais car le boulot que je fais ne peut se faire sans "passion" (auxiliaire de vie auprès de personnes âgées ou handicapées dans le cadre du maintien à domicile).
Quand tu te lèves le matin, remercie pour la lumière du jour, pour ta vie et ta force. Remercie pour la nourriture et le bonheur de vivre. Si tu ne vois pas de raison de remercier, la faute repose en toi-même. (proverbe amérindien)

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Re: L'usure professionnelle

Message par loghan » 05 octobre 2015 18:51

C'est une belle promesse ! (ce n'est pas ironique).

Le problème étant souvent que les gens se laissent glisser dans un confort dont ils sont prisonniers par le coût permanent qu'il a...

Et même sans endettement ni enfant, ce qui est en plus le lot de la majorité des français...

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Re: L'usure professionnelle

Message par Colombeline » 05 octobre 2015 19:58

Question de conscience professionnelle et de respect des autres, du fait que j'ai choisi un boulot d'aide à la personne.
Quand tu te lèves le matin, remercie pour la lumière du jour, pour ta vie et ta force. Remercie pour la nourriture et le bonheur de vivre. Si tu ne vois pas de raison de remercier, la faute repose en toi-même. (proverbe amérindien)

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Message par Jarod1 » 06 octobre 2015 13:33

Colombeline a écrit : Je me suis promis que le jour où j'irais (éventualité et donc conditionnel) au boulot avec un noeud à l'estomac ou si je perds l'enthousiasme, j'arrêterais car le boulot que je fais ne peut se faire sans "passion" (auxiliaire de vie auprès de personnes âgées ou handicapées dans le cadre du maintien à domicile).
Et tu vivras de quoi ?

On va tous au boulot avec la boule à l'estomac, un chef qui te les gonfle pour certains, des charges insupportables pour d'autres, 40 débiles de 10 ans qui t'insultent, etc, etc, etc, ....
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."

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Re: L'usure professionnelle

Message par Colombeline » 06 octobre 2015 13:44

Tous les métiers de "contact humain", d'aide et de soins aux personnes, on ne peut les faire sans conviction, sans enthousiasme et j'ai trop de respect envers les personnes dont je m'occupe pour continuer à les côtoyer, à les laver, etc... si le coeur n'y était plus mais fort heureusement... c'est pas demain la veille que ça arrivera et tant que j'aurai la force, la patience et la santé, je continuerai !
Quand tu te lèves le matin, remercie pour la lumière du jour, pour ta vie et ta force. Remercie pour la nourriture et le bonheur de vivre. Si tu ne vois pas de raison de remercier, la faute repose en toi-même. (proverbe amérindien)

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Re: L'usure professionnelle

Message par haluck-horth » 06 octobre 2015 17:47

On va tous au boulot avec la boule à l'estomac, un chef qui te les gonfle pour certains, des charges insupportables pour d'autres, 40 débiles de 10 ans qui t'insultent, etc, etc, etc, ...
Heureusement non. Peu sont ceux qui vont tous les jours au boulot avec la boule au ventre. Plus fréquents sont ceux qui y vont durant une période donnée, mais les solutions se trouvent.
Les chefs cons sont rares, souvent c'est un problème de communication.
Les charges insupportables supposent une gestion à revoir, ou alors c'est une crise de la filière entière, auquel cas il y a moyen de trouver du réconfort chez les collègues.
Les gamins débiles il faut les intéresser, trouver ce qui les fait réagir et exploiter ça pour leur enseigner.
Tout n'est qu'une question de verre à moitié vide ou à moitié plein.
"J'vois pas sur les côtés j'vais tout droit ! J'vois pas sur les côtés j'vais tout droit ! " - Kriss

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Re: L'usure professionnelle

Message par loghan » 06 octobre 2015 17:59

Jarod1 a écrit :Et tu vivras de quoi ?

On va tous au boulot avec la boule à l'estomac, un chef qui te les gonfle pour certains, des charges insupportables pour d'autres, 40 débiles de 10 ans qui t'insultent, etc, etc, etc, ....
Tous non, mais beaucoup, et en tout cas beaucoup trop. Il y a une vraie souffrance au travail, très partagée en France (Souffrance en France, Christophe Dejours).

Colombeline a écrit : Tous les métiers de "contact humain", d'aide et de soins aux personnes, on ne peut les faire sans conviction, sans enthousiasme et j'ai trop de respect envers les personnes dont je m'occupe pour continuer à les côtoyer, à les laver, etc... si le coeur n'y était plus mais fort heureusement... c'est pas demain la veille que ça arrivera et tant que j'aurai la force, la patience et la santé, je continuerai !

Beaucoup les font sans conviction. Les infirmières sans la moindre compassion sont nombreuses, même si non majoritaire heureusement. Idem pour les médecins, les soignants de personnes agées, etc.
et pour les raisons que j'ai indiqué, d'impossibilité de faire autre chose que continuer pour payer le niveau (même faible) de vie, les factures, les crédits, etc.


haluck-horth a écrit :Heureusement non. Peu sont ceux qui vont tous les jours au boulot avec la boule au ventre. Plus fréquents sont ceux qui y vont durant une période donnée, mais les solutions se trouvent.
Les chefs cons sont rares, souvent c'est un problème de communication.
Les charges insupportables supposent une gestion à revoir, ou alors c'est une crise de la filière entière, auquel cas il y a moyen de trouver du réconfort chez les collègues.
Les gamins débiles il faut les intéresser, trouver ce qui les fait réagir et exploiter ça pour leur enseigner.
Tout n'est qu'une question de verre à moitié vide ou à moitié plein.
Non, ils sont nombreux, je renvois à la lecture que je propose et bien d'autres sur le sujet.

Les petits chefs cons ne sont pas si rares peut-être mais il est vrai que la communication (et pas seulement avec eux, mais entre eux et d'autres personnes peut jouer).
Le besoin de profit du système tend à réduire les coûts et donc, souvent à créer des conditions de travail délétères et trop chargés.
Les collègues sont souvent soumis au même régime...
Les gamins débiles ne sont pas possible parfois à intéresser !
Seuls ceux qui ont encore un potentiel sont récupérables, à moins de passer un temps que seul les parents ont en général.

Donc non, il ne suffit de voir la vie en rose pour qu'elle le soit ! C'est de l'idéalisme très réducteur de la réalité.

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Re: L'usure professionnelle

Message par Colombeline » 06 octobre 2015 18:17

Colombeline a écrit :
Jarod1 a écrit :On va tous au boulot avec la boule à l'estomac.
Tous les métiers de "contact humain", d'aide et de soins aux personnes, on ne peut les faire sans conviction, sans enthousiasme et j'ai trop de respect envers les personnes dont je m'occupe pour continuer à les côtoyer, à les laver, etc... si le coeur n'y était plus mais fort heureusement... c'est pas demain la veille que ça arrivera et tant que j'aurai la force, la patience et la santé, je continuerai !
loghan a écrit :Beaucoup les font sans conviction. Les infirmières sans la moindre compassion sont nombreuses, même si non majoritaire heureusement. Idem pour les médecins, les soignants de personnes agées, etc.
J'ai la chance de travailler au sein d'une équipe composée d'une vingtaine d'aides à domicile et d'auxiliaires de vie et nous dépendons d'un petit bureau local composé de trois secrétaires, d'un chef et de bénévoles.

Une réunion mensuelle nous réunit tous et nous pouvons alors parler des difficultés rencontrées lors de certaines interventions. En dehors de ces réunions, nous pouvons aller au bureau lorsqu'un problème se présente. Pour les problèmes plus graves, une équipe de psychologues est à notre disposition au sein de la fédération.

En ce qui me concerne, je ne pourrais continuer à intervenir auprès de ces vieilles gens si j'avais chaque matin un noeud à l'estomac et si je me rendais au boulot la mort dans l'âme, sans enthousiasme, sans motivation, sans passion.
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Re: L'usure professionnelle

Message par loghan » 06 octobre 2015 18:35

Colombeline a écrit :
Colombeline a écrit : Tous les métiers de "contact humain", d'aide et de soins aux personnes, on ne peut les faire sans conviction, sans enthousiasme et j'ai trop de respect envers les personnes dont je m'occupe pour continuer à les côtoyer, à les laver, etc... si le coeur n'y était plus mais fort heureusement... c'est pas demain la veille que ça arrivera et tant que j'aurai la force, la patience et la santé, je continuerai !
loghan a écrit :Beaucoup les font sans conviction. Les infirmières sans la moindre compassion sont nombreuses, même si non majoritaire heureusement. Idem pour les médecins, les soignants de personnes agées, etc.
J'ai la chance de travailler au sein d'une équipe composée d'une vingtaine d'aides à domicile et d'auxiliaires de vie et nous dépendons d'un petit bureau local composé de trois secrétaires, d'un chef et de bénévoles.

Une réunion mensuelle nous réunit tous et nous pouvons alors parler des difficultés rencontrées lors de certaines interventions. En dehors de ces réunions, nous pouvons aller au bureau lorsqu'un problème se présente. Pour les problèmes plus graves, une équipe de psychologues est à notre disposition au sein de la fédération.

En ce qui me concerne, je ne pourrais continuer à intervenir auprès de ces vieilles gens si j'avais chaque matin un noeud à l'estomac et si je me rendais au boulot la mort dans l'âme, sans enthousiasme, sans motivation, sans passion.

Une organisation intéressante... Et qui montre peut-être que les observations depuis une dizaine d'année sur ce terrain ont commencé à porter leurs fruits, du moins dans ce secteur.

Le choc des suicides d'Orange a aussi parfois invité des entreprises à se pencher sur le problème.

Mais si vous deviez arrêter, comment feriez-vous pour vivre ? Trouveriez-vous facilement un autre travail ? Un conjoint vous supporterait-il financièrement ?

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Re: L'usure professionnelle

Message par Colombeline » 06 octobre 2015 18:42

De toute façon je n'ai pas l'intention d'arrêter le boulot que j'ai choisi convenant en tous points à mon besoin de me rendre utile auprès des autres, en l'occurrence auprès de personnes âgées ou handicapées.

Pas de boule au ventre quand je me lève le matin, juste un peu d'appréhension parfois lorsque je dois me rendre auprès de certaines personnes "pas faciles", disons ça comme ça mais avec la majorité des personnes, un lien affectif s'est tissé (on ne cesse de nous mettre en garde à ce sujet mais on ne peut faire un boulot d'aide à la personne sans nouer de tels liens, ou alors il faudrait anesthésier en soi les émotions or, loin de moi l'envie de devenir robot dénué de la moindre sensibilité !)
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Re: L'usure professionnelle

Message par oscar » 06 octobre 2015 19:02

loghan a écrit :
Beaucoup les font sans conviction. Les infirmières sans la moindre compassion sont nombreuses, même si non majoritaire heureusement. Idem pour les médecins, les soignants de personnes agées, etc.
et pour les raisons que j'ai indiqué, d'impossibilité de faire autre chose que continuer pour payer le niveau (même faible) de vie, les factures, les crédits, etc.
[
Raconte loghan tu as été mal traité à l'hôpital?
Facile de faire des jugements valeurs, mas cela repose sur quoi précisément?
Prive où public?

loghan je m'attends pas à une réponse de ta part.
"La liberté n'existe pas, seul l’imaginaire à le choix de ses libertés!"

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Re: L'usure professionnelle

Message par loghan » 06 octobre 2015 19:13

oscar a écrit :
loghan a écrit :
Beaucoup les font sans conviction. Les infirmières sans la moindre compassion sont nombreuses, même si non majoritaire heureusement. Idem pour les médecins, les soignants de personnes agées, etc.
et pour les raisons que j'ai indiqué, d'impossibilité de faire autre chose que continuer pour payer le niveau (même faible) de vie, les factures, les crédits, etc.
[
Raconte loghan tu as été mal traité à l'hôpital?
Facile de faire des jugements valeurs, mas cela repose sur quoi précisément?
Prive où public?

loghan je m'attends pas à une réponse de ta part.

Pourquoi ne vous attendez-vous pas à une réponse ? Pour être sûr que je répondrai ?

Oui, je l'ai constaté de multiples fois à l’hôpital, public. Je songe aussi aux confidences d'une amie infirmière, d'une autre psychiatre, d'un autre chirurgien, etc. Et à des articles que j'ai lu sur les maisons de retraite, à des témoignages d'ami-e-s sur des cliniques privées.

Ce ne sont pas des jugements de 'valeurs' mais des jugements de 'faits'.

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Re: L'usure professionnelle

Message par haluck-horth » 07 octobre 2015 12:20

Donc non, il ne suffit de voir la vie en rose pour qu'elle le soit ! C'est de l'idéalisme très réducteur de la réalité.
Certes, mais l'idéalisme fait avancer, alors que le fatalisme mène au suicide. J'ai choisi mon camp.
"J'vois pas sur les côtés j'vais tout droit ! J'vois pas sur les côtés j'vais tout droit ! " - Kriss

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