Pierre Joxe a jugé ces accusations : « aussi baroques que d’aller caresser des cuisses à l’opéra ».
Source:Le Point.
L'ancien ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe, est visé par une plainte pour des faits d'agression et de harcèlements sexuels, rapporte Le Monde. Une plainte a été déposée mardi 12 novembre par l'assistante de vie de l'épouse de Pierre Joxe. Mercredi soir, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête pour examiner la plainte. Cette femme d'origine haïtienne de 40 ans avait déjà déposé une main courante en juillet 2018 auprès du commissariat de Bondy (Seine-Saint-Denis). Le journal du soir a eu accès au texte de la plainte. L'audience doit se tenir lundi 18 novembre devant le tribunal de Paris.
« Mon client conteste fermement ces accusations et apportera la preuve que tout cela est faux », a réagi l'avocat de l'ancien ministre, maître Jean-Yves Dupeux. « Comme par hasard, cette histoire, encore plus rocambolesque que l'autre, débarque à quelques jours de l'audience au tribunal de Paris, car le dossier en face est vide », a réagi Pierre Joxe, joint par l'Agence France-Press. « La manipulation qui est en cours sera facile à démonter », a-t-il assuré.
Ritha (un nom d'emprunt, puisqu'elle souhaite rester anonyme) dénonce des « attouchements sexuels répétés », entre avril et juin 2018. Le texte rapporte que Pierre Joxe l'aurait invitée à faire « quelques confidences sur sa vie personnelle et privée et plus précisément sur l'avancée de la procédure engagée quant à la garde de son fils et des difficultés qu'elle rencontrait dans son intégration en France ». Un soir d'avril 2008, l'ancien ministre a alors invité Ritha « à venir écouter dans le salon un concert diffusé sur la chaîne Mezzo. Immédiatement, il allongea sa tête sur les jambes de [Ritha] et lui intima “fais-moi un câlin” ».
« J'ai eu une vie sentimentale assez riche »:
D'autres faits quotidiens suivront. Dans la plainte, Ritha évoque, par exemple, qu'il était arrivé à Pierre Joxe de lui « prendre la main sans autorisation pour la caresser », de « passer derrière elle en frottant tout son corps contre elle », « de lui caresser les fesses, le dos, le bas du dos et les épaules », « de lui faire des compliments sur ses formes et sa silhouette », ou encore de « tirer ou lever son débardeur pour regarder sa poitrine, son ventre ». Puis, une nuit de juin 2018, Le Monde rapporte que Pierre Joxe est entré sans son autorisation dans sa chambre. Il lui a alors « saisi de force [le] visage avec sa main pour l'embrasser de force en usant de sa taille et de sa corpulence ».
Ritha raconte que l'homme politique aurait réitéré « ses assauts offensants et ses attouchements à caractère sexuel ». Après cela, Ritha s'est mise en arrêt de travail pour « dépression » le 2 juillet 2018. Interrogée par Le Monde, Ritha a alors expliqué : « J'étais très, très en colère par rapport à ce monsieur. On ne sait pas combien de personnes, surtout des femmes étrangères comme moi, en situation précaire, il utilise. C'est un beau parleur. Quand il veut quelque chose, il l'obtient. Et s'il ne l'obtient pas, il est prêt à tout. »
Auprès du quotidien du soir, Pierre Joxe a jugé ces accusations « aussi baroques que d'aller caresser des cuisses à l'opéra ». Avant d'ajouter : « J'ai eu une vie sentimentale assez riche, je n'ai jamais eu besoin d'avoir recours à des menaces, des contraintes, ou des agressions. C'est un truc à dormir debout. L'affaire Besson, je n'ai pas compris, et là je comprends encore moins. » Concernant cette plainte, l'ancien ministre déclare : « Je ne sais pas ce qui lui a pris. [...] Cela n'atteint ni ma tranquillité ni ma paisibilité, parce que je sais ce qui s'est passé, et ce qui ne s'est pas passé. » Pour sa défense, il évoque « une espèce de rancœur » et estime qu'« elle était jalouse de ses collègues », rapporte Le Monde.
https://www.lepoint.fr/justice/agressio ... 5_2386.php